Le Premier ministre Mikati, hier, tout sourire, avant le début de la séance orageuse du Conseil des ministres. Photo Nasser Traboulsi
On sait que les commissions parlementaires avaient été saisies (vraisemblablement par le ministre de l’Énergie Gebran Bassil) d’un texte différent de celui qui avait été avalisé le 7 septembre par le gouvernement. Le document présenté aux députés ne faisait pas état des garanties de transparence et de bonne gestion prévoyant, notamment, la formation d’une autorité de régulation, la nomination d’un nouveau conseil d’administration de l’EDL et l’adoption d’un mécanisme pour les appels d’offres et les adjudications qui devrait être soumis en amont au Conseil des ministres. Gebran Bassil et ses collègues aounistes au sein du gouvernement ont contesté le fait que ces garde-fous devraient être inclus dans le projet de loi transmis au Parlement. Mais lors de la réunion des commissions parlementaires conjointes tenue hier, un consensus est apparu entre le 14 Mars et les blocs de Nabih Berry, Nagib Mikati et Walid Joumblatt en vue de transmettre aujourd’hui à l’Assemblée non pas le texte que M. Bassil désirait faire passer (excluant les garde-fous) mais le projet tel qu’approuvé le 7 septembre par le cabinet et qui prévoit la plupart des demandes formulées par le 14 Mars et soutenues par les ministres de Berry, Mikati et Joumblatt (voir par ailleurs le compte-rendu de la réunion des commissions conjointes).
Le Conseil des ministres réuni au Grand Sérail était appelé à confirmer que c’est effectivement le texte du 7 septembre qui devait être soumis aujourd’hui au vote du Parlement. Mais mis manifestement en minorité du fait de la convergence apparue entre le 14 Mars et l’axe Berry-Mikati-Joumblatt, les ministres aounistes ont songé à boycotter la réunion du cabinet hier soir. Réunis au domicile de Gebran Bassil, ils ont toutefois décidé de se rendre quand même au Grand Sérail où ils sont arrivés ensemble avec 30 minutes de retard sur l’heure prévue pour la séance du cabinet.
D’entrée de jeu, l’atmosphère était manifestement fiévreuse. Au début de la réunion, le ministre Charbel Nahas (aouniste) a qualifié d’« hérésie constitutionnelle » l’attitude du chef du législatif lors de la réunion des commissions conjointes dans la matinée, ce qui lui a valu une virulente réponse du ministre Ali Hassan Khalil (bloc d’Amal). Le débat s’est rapidement envenimé et une altercation a opposé le ministre joumblattiste Ghazi Aridi à Charbel Nahas, les ministres aounistes estimant que le projet tel qu’approuvé le 7 septembre par le gouvernement porte atteinte aux prérogatives du ministre et que dans ce cadre, le Parlement ne devrait pas être impliqué dans les modalités de gestion et d’exécution d’un projet initié par un membre de l’exécutif (thèse contestée notamment par les ministres d’Amal et par le chef du gouvernement).
Le débat houleux s’est poursuivi une bonne partie de la séance de sorte que plus de la moitié des points inscrits à l’ordre du jour n’ont pu être examinés et ont été ajournés à une réunion qui devrait se tenir le 5 octobre prochain au palais de Baabda. Le Conseil des ministres a été levé ainsi dans un climat de total désaccord, mais il semble quasiment acquis que c’est le projet de loi approuvé par le gouvernement le 7 septembre qui sera soumis au vote, place de l’Étoile. Le texte bénéficiera de l’appui du 14 Mars et des blocs Mikati, Berry et Joumblatt, de sorte qu’il est assuré d’une confortable majorité « mixte » (incluant le 14 Mars). Si le bloc aouniste persiste dans sa fronde contre ce projet « gouvernemental », le débat à la Chambre aujourd’hui pourrait être houleux.
En tout état de cause, à l’issue de la séance du cabinet, les ministres aounistes se sont rendus tard en soirée chez le général Michel Aoun, et de source informée on indiquait que le climat, côté aouniste, n’était pas particulièrement à l’apaisement, le CPL estimant qu’il a été en quelque sorte court-circuité par ses partenaires au sein du gouvernement avec l’appui tacite du 14 Mars.
Les prix des livres scolaires
Sur un tout autre plan, et pour ce qui a trait à certaines préoccupations quotidiennes des citoyens, le Premier ministre, lors de la séance du cabinet d’hier soir, a rendu un vibrant hommage à la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (voir par ailleurs) avant d’évoquer le problème de la hausse des prix des livres scolaires et la grogne exprimée par les parents sur ce plan. M. Mikati a invité les propriétaires des écoles à prendre en considération la situation des parents à cet égard, mettant l’accent par ailleurs sur la nécessité d’éviter le monopole et l’anarchie des prix.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a donné son aval aux points suivants inscrits à l’ordre du jour de sa réunion :
- L’approbation du protocole de coopération entre le Liban et l’Iran.
– L’approbation du plan directeur des villes de Jounieh et de Nabatiyeh el-Fawka.
– L’octroi de subventions aux écoles publiques.
– Le versement d’indemnités aux propriétaires des biens-fonds occupés par la Finul.
– L’organisation d’adjudications pour assurer des bâtiments au ministère des Travaux publics.
- - Je tiens a féliciter tous les Libanais pour l'adoption du projet de l'électricité dans sa forme , tel que l'avait présenté l'excellent et brillant jeune ministre et GENDRE de GMA , sans aucune retouche ni amendements comme l'avaient voulu et souhaité les détracteurs du projet et de l'exceptionnel et magnifique ministre . MABROUK mon General , réellement NAWARET .
06 h 14, le 22 septembre 2011