De la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, Obama a affiché son soutien au peuple syrien. Emmanuel Dunand/
Les pays occidentaux ont cherché à intensifier mercredi la pression sur le président syrien Bachar el-Assad en annonçant de nouvelles sanctions contre son régime qui ne cesse de réprimer depuis plus de six mois le mouvement de contestation au prix de milliers de morts.
De la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a solennellement exhorté le Conseil de sécurité à sanctionner immédiatement le régime syrien pour la répression des manifestants réclamant le départ de M. Assad et la démocratie. "Les Syriens ont fait preuve de dignité et de courage dans leur recherche de la justice, en manifestant pacifiquement (...). La question est claire et nette: "Serons-nous solidaires des Syriens, ou de leurs oppresseurs?"", s'est-il interrogé. "Pour le salut de la Syrie, et pour la paix et la sécurité dans le monde, nous devons parler d'une seule voix", a encore affirmé le président américain. "Ne pas agir est inexcusable. Le temps est venu pour le Conseil de sécurité des Nations unies de sanctionner le régime syrien, et d'être solidaire des Syriens", a-t-il plaidé.
A Bruxelles, l'Union européenne a décidé d'imposer dès samedi de nouvelles sanctions contre le régime Assad comprenant l'interdiction d'investir dans le secteur pétrolier et d'alimenter la banque centrale en pièces et billets, selon des diplomates. Il s'agira du septième train de sanctions européennes à l'encontre de ce régime resté sourd aux protestations internationales surtout occidentales, la Russie, une alliée de M. Assad, l'ayant jusqu'à présent défendu en rejetant toute résolution le condamnant à l'ONU. La Chine est également opposée à des sanctions contre Damas.
La Turquie a, de son côté, suspendu ses discussions avec la Syrie et pourrait lui imposer des sanctions, a déclaré mercredi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui fournit là l'indication la plus nette à ce jour du rejet par Ankara de la politique de répression du président Assad. "J'ai interrompu des pourparlers avec le gouvernement syrien. Je ne souhaitais en arriver là, mais le gouvernement syrien nous a forcés à prendre une telle décision", a dit Recep Tayyip Erdogan à des journalistes turcs mercredi à New York après avoir rencontré le président Barack Obama en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. "Les États-Unis appliquent des sanctions à la Syrie. Nos ministres des Affaires étrangères s'emploieront ensemble à déterminer en quoi consisteront nos sanctions", a-t-il dit.
La répression continue...
Sur le terrain, les forces du régime essayent toujours d'étouffer la contestation, semblant profiter de divisions internationales. Cinq civils, dont une femme, ont été tués à Homs, un bastion de la contestation dans le centre du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des tireurs embusqués ont tué un civil dans le quartier de Baba Amro et un autre qui se rendait à son travail dans celui d'al-Rastan. Des policiers ont aussi tué une femme et un homme" ailleurs dans la ville, a précisé l'OSDH. Un jeune homme de 24 ans a été atteint mortellement à la tête et n'a pu être transporté qu'après une heure en raison de l'intensité des tirs.
En outre, "les services de sécurité ont pris trois blessés dans un hôpital à Homs et les ont emmenés vers une destination inconnue", a ajouté l'ONG basée au Royaume-Uni, en parlant d'une méthode souvent utilisée par le régime pour faire pression sur les familles.
Toujours à Homs, les parents du célèbre pianiste et compositeur syrien Malek Jandali, favorable au mouvement de contestation, ont été "battus et roués de coups à leur domicile par les "Shabiha", les miliciens fidèles au régime, a dénoncé le Comité syrien des droits de l'Homme dans un communiqué, en avançant "les sympathies affichées par leur fils en faveur de la Révolution".
Parallèlement, Imad Droubi, un avocat et militant de renom, a été arrêté au Palais de justice de Homs par les services de sécurité, selon des militants.
Dans le gouvernorat de Hama, plus au nord, "le corps d'un jeune homme a été retrouvé quelques jours après son arrestation par les agents de sécurité", a indiqué un militant.
Dans le nord-ouest du pays, les corps de deux hommes ont été remis à leurs famille dans le gouvernorat d'Idleb, théâtre d'opérations militaires et sécuritaires depuis plusieurs jours.
Plus de 2.700 personnes ont été tuées dans la répression en Syrie depuis le début de la révolte le 15 mars, selon le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.
- - Ah bon ! Avec toutes les sanctions prises a son encontre , quelles nouvelles sanctions peuvent encore être prises !? Il parait que la chanson qui est très a la mode en Syrie et dans les discothèques de Damas , est celle chantée par Dalida et Alain Delon ; Parole Parole ..
13 h 59, le 21 septembre 2011