Depuis plus de 18 mois, les habitants de Nabi Saleh, en Cisjordanie, manifestent chaque vendredi contre les atteintes qu’Israël et les colons portent à leurs terres. Une détermination qui a fait de ce village "un point focal de la protestation en Cisjordanie", souligne B’Tselem, centre d'information israélien pour les droits de l'Homme dans les Territoires occupés. B’Tselem qui souligne, dans un rapport consacré à Nabi Saleh, que "les forces de sécurités ont fait un sérieux effort pour stopper les manifestations dans le village".
Après la violente répression de la manifestation du 13 mai 2011 et en prévision des manifestations qui risquent d’accompagner la demande de reconnaissance de l’Etat palestinien à l’ONU, l’association, qui a pour but d’informer la population et les décideurs israéliens des violations des droits de l’Homme dans les Territoires occupés, a analysé le comportement de l’armée israélienne face aux manifestants de Nabi Saleh. Il en résulte qu’Israël applique toujours avec rigueur un décret militaire de 1967 qui ne reconnaît pas aux Palestiniens de Cisjordanie le droit à la liberté d’expression et de manifestation, alors que le pays adhère à plusieurs conventions qui consacrent ces droits.
Selon les informations que rapporte B’Tselem dans son rapport "Show of Force - Israeli Military Conduct in Weekly Demonstrations in a-Nabi Saleh", le service d’ordre chargé d’empêcher les manifestations recourt à la fois au droit (en déclarant le village zone militaire fermée, en imposant un couvre-feu…) et à la violence (gaz lacrymogène, grenades incapacitantes…). Tous les moyens à disposition sont utilisés pour empêcher le regroupement des manifestants et s’assurer de la dispersion des groupes qui auraient pu se former. Y compris de faire usage en premier de la violence, comme le confirme un soldat Israélien de réserve, envoyé à Nabi Saleh en juillet dernier dans un article paru ce mercredi dans Haaretz : "La manifestation n’avait pas encore commencé que les manifestants se faisaient tirer dessus des gaz lacrymogènes. Et les policiers de MAGAV (la police des frontières) […] tiraient sans arrêt de façon à ne même pas laisser la possibilité qu’une quelconque sorte de protestation ne commence". Selon l'ONG, les manifestants, souvent, ne commencent à jeter des pierres en direction des soldats qu'après que ces derniers aient commencé à recourir à la force pour disperser les manifestants.
Le rapport de 28 pages de B'Tselem est accablant pour Israël, mais ce que les membres de l'ONG israélienne ont vu, entendu et analysé au cours de leur enquête les rend surtout très inquiets à l’approche de la date à laquelle l’Autorité palestinienne va présenter sa demande de reconnaissance d’un État palestinien à l’ONU. "La façon qu’ont les forces de sécurité de traiter les manifestations à Nabi Saleh peut indiquer comment les institutions de sécurité se préparent pour les événements attendus en septembre", écrit B’Tselem en conclusion de son rapport.
Après la violente répression de la manifestation du 13 mai 2011 et en prévision des manifestations qui risquent d’accompagner la demande de reconnaissance de l’Etat palestinien à l’ONU, l’association, qui a pour but d’informer la population et les décideurs israéliens des...