Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, le FMI note que les exportations des pays de l’ensemble de la région reculent, en raison de la crise de l’endettement en Europe et aux États-Unis.
Mais plusieurs gouvernements asiatiques s’efforcent de renforcer la demande intérieure grâce à des politiques accommodantes, souligne l’institution.
« La croissance devrait rester solide, l’affaiblissement de la demande extérieure étant compensé par une demande intérieure encore notable. Cela dit, les progrès en vue d’un rééquilibrage pour renforcer durablement le rôle de la demande intérieure dans la croissance restent limités. »
Le Fonds s’attend à un ralentissement de la croissance en 2012, justement à cause de l’affaiblissement des exportations.
Tout ralentissement brutal dans les principaux pays asiatiques « pourrait faire caler l’activité régionale et mondiale via les échanges commerciaux, une baisse de la demande et des prix des matières premières, et un impact sur la confiance », a-t-il prévenu.
Le FMI a de nouveau mis en garde contre l’inflation. Selon lui, les prix ont plus de chance d’augmenter dans les économies dotées d’une forte croissance du crédit, d’écart de production positif et/ou de politiques accommodantes, comme par exemple en Inde, Corée du Sud et au Vietnam.
La lutte de la Chine contre l’inflation finira par payer, a-t-il cependant assuré.
Pékin a mis en œuvre depuis un an une politique de hausse des taux d’intérêt et de relèvement des réserves obligatoires des banques pour contenir la croissance de la masse monétaire et par-là même la hausse des prix, facteur d’instabilité sociale.
En août, l’inflation a légèrement ralenti, à 6,2 %, pour la première fois en plusieurs mois. La semaine dernière, le Premier ministre Wen Jiabao a encore jugé que la Chine « ne pouvait pas relâcher » sa politique de resserrement monétaire.
Le Fonds a souligné la reprise rapide du Japon, après le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami géant qui ont fait près de 20 000 morts et disparus dans le Tohoku (Nord-Est) le 11 mars dernier.
« Les informations venant du Japon confirment une reprise rapide », a néanmoins souligné le FMI, évoquant l’amélioration de la production industrielle, du moral des entreprises et des dépenses des ménages.
Il juge désormais que le produit intérieur brut (PIB) du Japon va diminuer de 0,5 % en 2011, contre 0,7 % évalué en juin. Il s’attend ensuite à un « rebond d’ampleur en 2012, permis par les investissements dans la reconstruction » des zones dévastées, avec une croissance à 2,3 %, inférieure cependant à sa prévision d’il y a trois mois (2,9 %).
Pour la Chine, deuxième puissance économique mondiale, le FMI table sur 9,5 % pour 2011 et 9 % pour 2012, contre +9,6 % pour 2011 et +9,5 % en 2012 prévus en juin.
Pour l’Inde, le Fonds prévoit désormais une croissance de 7,8 % pour l’année budgétaire close fin mars 2011 et de 7,5 % l’année suivante, en grande partie grâce à la consommation de 1,2 milliard d’habitants. Des prévisions en baisse par rapport à juin, lorsque le FMI tablait sur +8,2 % en 2011 et +7,8 % en 2012.
La croissance des cinq plus gros pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Thaïlande, Malaisie, les Philippines et le Vietnam) est prévue à 5,3 % pour 2011 et 5,6 % en 2012, moins que les 6,9 % de 2010, en raison de la baisse des exportations.
(Source : AFP)