Après une rencontre en tête-à-tête pour la première fois avec le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, le président Barack Obama a salué un nouveau chapitre dans l’histoire de la Libye. Shannon Stapleton/
Six mois après le vote de la résolution 1973 de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye pour protéger les populations civiles, et près d'un mois après la fuite du colonel Mouammar Kadhafi face à l'avancée des rebelles soutenus par les frappes de l'OTAN, M. Obama a assuré que « ce sont les Libyens qui ont libéré la Libye ». Mais « en même temps, la Libye représente une leçon sur ce que la communauté internationale peut réussir lorsque nous sommes solidaires », a ajouté le président des États-Unis, dans une allusion à peine voilée à l'invasion de l'Irak en 2003, qui avait valu à son prédécesseur républicain George W. Bush des accusations d'unilatéralisme.
Alors que les rebelles luttent toujours dans certaines régions de la Libye contre les forces loyales à Mouammar Kadhafi, M. Obama a aussi promis que la campagne de l'Otan se poursuivrait « tant que les Libyens seront menacés ». M. Obama a aussi annoncé que l'ambassade américaine à Tripoli allait rouvrir cette semaine, dans cette réunion censée marquer la mutation du « Groupe de contact » sur la Libye en groupe des « amis » de ce pays.
Le drapeau libyen vert, rouge et noir, emblème de l'ancienne monarchie, repris par les rebelles, a été placé derrière la tribune de la salle de l'ONU où se déroulait la réunion, sous les applaudissements des participants. Il avait été hissé pour la première fois lundi devant le bâtiment des Nations unies à New York. Créé le 29 mars à Londres, le Groupe de contact politique sur la Libye rassemble une trentaine de pays et plusieurs organisations internationales, dont les Nations unies, l'OTAN et la Ligue arabe. C'est cette instance qui a mis au point un mécanisme permettant au CNT de recevoir des fonds provenant notamment d'avoirs bloqués du régime Kadhafi.
Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté appelé les Libyens à la réconciliation nationale et promis que Mouammar Kadhafi, toujours en fuite et introuvable, serait jugé. Il a également salué la « bonne nouvelle » des révolutions dans le monde arabe.
La Libye doit aussi figurer au menu d'entretiens distincts de M. Obama à New York mercredi avec le président Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. En position inconfortable à l'ONU au sujet du conflit du Proche-Orient, vu l'objectif annoncé par les Palestiniens d'obtenir la reconnaissance de leur État au Conseil de sécurité, l'administration américaine tente de mettre l'accent sur le dossier libyen.
Révélant que la « révolution » libyenne lancée en février avait fait 25 000 morts, M. Abdeljalil a pour sa part remercié l'ONU et les États ayant soutenu le combat des ex-rebelles, et a promis que les membres du régime Kadhafi auraient droit à « un procès équitable ».
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