Les différentes interventions du président de la République, devant ces deux instances onusiennes, porteront notamment sur la crise syrienne et la demande de reconnaissance de l’État de Palestine. S’agissant de la Syrie, le ministre Mansour a rappelé hier la position consacrée, il y a près de deux mois, par l’abstention du Liban lors du vote de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité dénonçant la répression en Syrie. « Nous ne soutiendrons aucune position internationale qui dénoncerait le régime syrien », a affirmé M. Mansour, ajoutant que le but du Liban est de « trouver des solutions de réforme pour sortir le régime de sa crise, sans jamais le condamner ».
Par ailleurs, la visite du président Sleiman advient à un moment où le financement du TSL, que le gouvernement n’a pas encore approuvé, constitue la principale échéance du Liban face à la communauté internationale. Si le Premier ministre Nagib Mikati, qui doit rejoindre le président à New York dans une semaine, participera lui aussi à des réunions au sein des Nations unies, le sujet du financement du Tribunal spécial pour le Liban n’est pas prévu à l’ordre du jour officiel, mais devrait être débattu officieusement. Sur ce point, le ministre Mansour a affirmé, dans une entrevue accordée à la chaîne télévisée LBC, que le gouvernement « ne fuira pas le financement ». De même, des sources ministérielles citées par le journal al-Hayat ont assuré que le versement de la contribution du Liban au financement du TSL sera assuré. « Le non-financement du Tribunal spécial mènera le pays à une mésentente politique avec la communauté internationale, dont les répercussions aboutiraient à notre étouffement économique, pouvant s’étendre jusqu’à imposer des contraintes sur les banques libanaises », ont expliqué ces sources.
Rappelant que le Liban préside au cours de ce mois les réunions du Conseil de sécurité, les mêmes sources ont affirmé qu’« il y va de l’intérêt du Liban de respecter les décisions internationales et d’inciter la communauté internationale à mettre en œuvre la résolution 1701 (...), ainsi que la résolution 194 relative au droit de retour des Palestiniens ». D’ailleurs, la non-application de ces résolutions serait « un cadeau gratuit pour Israël », toujours selon ces sources, qui insistent sur « l’entente » entre le président de la République et le Premier ministre concernant le financement du TSL. Ainsi, le retard du Liban dans le versement de sa contribution « ne veut pas dire que le Liban attend le moment propice pour se soustraire à cette échéance internationale, mais signifie plutôt que l’État déploie des efforts afin de trouver un mécanisme de financement loin des pressions et des surenchères, et qui soit apte à atténuer les tensions confessionnelles ». De son côté, le ministre Mansour ajoute que « nos propos sont clairs (en faveur du TSL), quel problème donc si la mise en œuvre du financement prend un peu de temps ? ». Quoi qu’il en soit, un éventuel défaut du Liban à assurer sa part du financement « ne saurait avoir d’influence sur la marche du tribunal, tant que le secrétaire général des Nations unies détient la prérogative de trouver d’autres issues de financement ».