L’insoutenable drame de Basta a dominé hier les autres sujets, à l’ouverture du Conseil des ministres, qui s’est tenu au Sérail, sous la présidence du Premier ministre.
Commentant l’effroyable tuerie, M. Mikati a affiché sa volonté d’en tirer au clair les motivations encore obscures, tout en en soulignant les deux volets fondamentaux : l’un psychosocial, l’autre sécuritaire.
Sur le premier plan, M. Mikati a jugé indispensable le développement d’une véritable politique sociale accompagnée d’un suivi psychologique de proximité. En ce qui concerne le volet sécuritaire, il a souligné que la culture de la violence et celle de l’impunité gagnent du terrain au Liban, précisant que dans certains milieux, on ne redoute plus les agents de l’ordre et que, par conséquent, il y a baisse de l’autorité et du prestige de l’État.
« L’évocation du drame de Basta conduit à parler d’autres crimes, et notamment de l’agression contre une patrouille des Forces de sécurité intérieure dans la région de Jisr Jlala, dans la Békaa, la semaine dernière », a dit M. Mikati.
« J’aimerais aussi parler d’une recrudescence des vols à main armée, a enchaîné le Premier ministre, qui a mis en exergue un incident survenu la semaine dernière en plein cœur d’une zone commerciale du Metn : le cambriolage méthodique d’un centre commercial (le centre « Galleria » ), de la part d’une bande organisée qui l’a visité à deux reprises, à 24 heures d’intervalle, en toute apparente impunité.
« J’ai suivi l’affaire et écouté les propriétaires des établissements cambriolés, et je joins ma voix à la leur en faveur d’un renforcement de la lutte contre le banditisme. C’est le travail des FSI. Certes, nous apprécions leurs sacrifices, mais les citoyens sont en droit d’attendre de leur part un surcroît d’efforts », a déclaré le Premier ministre.
« Je compte beaucoup, dans ce domaine, sur la coopération des particuliers, a conclu M. Mikati. Chacun de nous doit être, à sa façon, une sentinelle dans le combat contre le crime et assister les agents des FSI dans leur travail. »

La zone d’exclusion économique délimitée
Sur le plan politique, M. Mikati a souligné « l’importance », selon lui, de la participation du Liban aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, du fait qu’il assume, en même temps, la présidence tournante du Conseil de sécurité durant le mois de septembre, mois au cours duquel le Conseil de sécurité devra se prononcer sur la demande de reconnaissance d’un État palestinien.
« Je renouvelle ici mon appel à tous les leaderships libanais, afin qu’ils réalisent l’importance de l’unité interne, de la solidarité et de l’entente nationale, en pareille circonstance », a dit M. Mikati, en annonçant qu’il suivra le chef de l’État à New York, la semaine prochaine.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a pris connaissance du plan directeur d’une nouvelle politique des transports que prépare le ministre des Transports, Ghazi Aridi. Ce plan prévoit notamment des exemptions douanières et fiscales pour les propriétaires de taxi, dans le but de réduire le coût des transports, et le développement du réseau des transports publics par bus.
Autres décisions prises hier pour le Conseil des ministres : la création d’un portail électronique où l’on retrouverait l’intégralité des résolutions prises en Conseil des ministres, et surtout la définition de la zone d’exclusion économique de nature à délimiter les champs possibles d’exploration des richesses pétrolières marines du Liban.
On sait que Chypre est sur le point d’entamer l’exploration de sa propre zone d’exclusion économique, à la recherche de richesses gazières. Le Liban doit donc faire vite.