Ghani Yalouz, le directeur technique national, a tiré le bilan d’une saison « très correcte » avec quatre médailles aux championnats du monde à Daegu, en Corée du Sud, fin août : une d’argent avec le relais masculin 4x100m, trois de bronze avec Christophe Lemaitre sur 200m, Maihedine Mekhissi sur 3 000m steeple et Renaud Lavillenie à la perche.
« Cette compétition a été intéressante à tous les niveaux, aussi bien individuellement que collectivement, une sorte de répétition avant Londres. Il fallait y être correctement présent, faire les bons réglages, fomenter un bon esprit au sein de l’équipe. Tout s’est vraiment bien passé », a-t-il dit.
À Londres, dans moins d’un an, les cartes seront redistribuées puisque les absents de Daegu, forfaits sur blessure, ne rateront certainement pas les Jeux.
« En saison préolympique, il y avait effectivement des places à prendre en athlétisme comme dans bien d’autres disciplines. Mais, pour autant, nos athlètes ne doivent pas baisser les bras et profiter de la spirale positive de leurs résultats individuels et collectifs », dit Renaud Longuèvre, entraîneur national.
Des derniers Jeux olympiques de Pékin, l’athlétisme français n’avait rapporté qu’une médaille, l’argent sur 3 000m steeple de Maihedine Mekhissi.
De Daegu, les trois médaillés de bronze français sont rentrés « déçus et donc revanchards », disent-ils tous.
À Londres, seuls Renaud Lavillenie, le marcheur Yohann Diniz – disqualifié en Corée – et le triple sauteur Teddy Tamgho, forfait sur blessure à Daegu, pourront espérer aller toucher l’or.
Lavillenie, meilleure chance d’or
Christophe Lemaitre, lui, part dans l’inconnu, alors qu’il va tenter cette année de faire cohabiter sport et études. Mais « si, en cours d’année, cela devient compliqué de concilier l’athlétisme et les études, j’aviserai », dit-il.
En attendant, il avance « sans avoir aucune idée » de ce qu’il peut faire ou pas, chronométriquement, sur 100 et 200m. « Je vais continuer à travailler, à m’appliquer, à progresser, à me muscler un peu », dit celui qui regrette d’être resté au pied du podium du 100m à Daegu.
« C’est de n’avoir pas été présent au moment où il y avait un coup à jouer. À Londres, ce sera l’embouteillage pour la finale », souligne Christophe Lemaitre.
Des regrets, Maihedine Mekhissi en cultive aussi après sa troisième place sur 3 000m steeple.
« Quand même, je suis content de ma médaille. Mais il reste un petit “mais” parce que j’aurais pu avoir l’argent. J’en veux un peu aux commissaires ayant refusé ma réclamation pour gêne d’un adversaire sur le sprint final », rappelle-t-il.
Juste avant de partir en vacances et de se programmer un ou plusieurs stages de préparation aux États-Unis « où l’on travaille dans des conditions idéales par rapport à l’Europe ou l’Afrique », le Rémois rêve d’or à Londres.
« Souvent, je trouve que les athlètes ne prennent pas assez le temps pour savourer leur médaille. Savourer me donnera de l’appétit pour Londres », dit-il.
« Quand je ramène une médaille chez mes parents où je vis toujours, je suis tellement fier et ému de les voir pleurer, que j’aimerais maintenant, même s’ils ont pris mon argent de Pékin et mon bronze de Daegu pour de l’or, leur ramener vraiment de l’or. »
De l’or à Londres, le perchiste Renaud Lavillenie en rêve aussi. À un an des JO, il se détache comme le seul Bleu vraiment capable de cet exploit.
Dimanche, après avoir fêté son 25e anniversaire avec le public de Nice, où il a franchi 5,82 à son premier essai pour gagner la compétition haut la main, le Clermontois s’avouait « cramé et impatient de couper », après une saison bien remplie.
©Reuters