Le maire sortant, le social-démocrate Klaus Wowereit, aux affaires depuis dix ans, est assuré d’un troisième mandat. Son Parti social-démocrate (SPD, opposition fédérale) est arrivé en tête avec 28,7 % des suffrages, selon les estimations des chaînes de télévision publiques. « C’est un beau succès », s’est enflammée la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles. « Pour la troisième fois d’affilée, le SPD est la formation politique la plus forte dans la capitale. » L’Union chrétienne-démocrate (CDU), dirigée par Mme Merkel, arrive loin derrière avec 23,2 % des suffrages mais progresse de près de deux points par rapport à l’élection régionale de 2006.
À l’issue de cette « superannée électorale » marquée par sept scrutins régionaux, le bilan des démocrates-chrétiens s’avère à mi-mandat calamiteux : la CDU n’aura enregistré qu’un seul succès, celui de Saxe-Anhalt, l’une des régions les plus pauvres d’ex-RDA. Elle a en revanche dû abandonner le grand port de Hambourg et le puissant Bade-Wurtemberg, son fief historique. Le Parti libéral (FDP), son partenaire minoritaire de coalition, est, lui, en pleine déconfiture. Il a été chassé de l’Assemblée régionale à Berlin en ne parvenant pas à franchir le seuil de 5 % nécessaire pour être représenté. Avec seulement 2 % des voix, il s’effondre par rapport au scrutin de 2006 (7,6 %). Au total cette année, le FDP aura été exclu de quatre Parlements régionaux.
La grosse sensation d’hier soir est à mettre à l’actif du parti des Pirates, jeune mouvement qui prône la démocratie directe sur Internet. Ils ont conquis quelque 9 % des suffrages, en partant de zéro, ce qui leur garantit d’entrer pour la première fois dans un Parlement régional en Allemagne.
Les jeunes de centre-droit en Lettonie
En Lettonie ensuite, le Centre de la concorde, parti de la minorité russophone, est arrivé en tête des élections législatives anticipées de samedi. Après dépouillement des 1 023 bureaux de vote (sur 1027), le parti qui n’a jamais participé au gouvernement depuis l’indépendance en 1991 est crédité de 28,5 % des voix. Il devance ainsi largement deux formations de centre-droit : le Parti de la réforme, créé par l’ancien président Valdis Zatlers dans sa croisade contre la corruption et les oligarques (20,8 %), et le Parti de l’unité du Premier ministre sortant Valdis Dombrovskis (18,8 %). « Je suis convaincu que les dirigeants lettons seront en mesure de former une coalition où les intérêts de tous les électeurs seront représentés », a déclaré dans la soirée le jeune dirigeant du Centre de la concorde, Nils Oussakov, 35 ans. Mais la participation de son parti au gouvernement est loin d’être acquise : les formations de Zatlers et de Dombrovskis sont considérées comme des alliées naturelles et devraient pouvoir s’entendre avec l’Union nationaliste – qui a doublé son score de l’an dernier et recueille 13 % – pour former une coalition majoritaire à la Saeima, le Parlement monocaméral qui compte 100 sièges.
McGuinness candidat à la présidentielle en Irlande
En Irlande enfin, Martin McGuinness, vice-Premier ministre nord-irlandais et ancien cadre de l’IRA, a officiellement été désigné par le Sinn Féin réuni hier à Dublin candidat à l’élection présidentielle prévue le 27 octobre. Les instances dirigeantes de ce parti nationaliste de gauche ont avalisé à l’unanimité la candidature de M. McGuinness, 61 ans, devenu un des artisans du processus qui a conduit aux accords de paix en Irlande du Nord.
« Au début de mon engagement politique dans les rues de Derry (ou Londonderry, Irlande du Nord) il y a quarante ans, j’étais loin de penser que je me retrouverais ici un jour », a réagi en conférence de presse Martin McGuinness, qui était le n° 2 de l’IRA à Londonderry pendant les événements du « Bloody Sunday », lorsque 13 républicains ont été tués par l’armée britannique, le 30 janvier 1972. Mais « j’envisage la présidence comme un élément-clé pour parachever le processus de paix en réalisant la réconciliation nationale », a ajouté ce catholique, père de quatre enfants.
(Source : agences)