Signalons par ailleurs que dans une interview accordée à la Voix du Liban, l’ancien ministre Kataëb Sélim Sayegh a souligné que « la présence chrétienne libre représente une composante de la liberté dans la région ». « Les chrétiens devraient être à l’avant-garde de cette liberté afin qu’elle ne se réalise pas à leur détriment », a déclaré M. Sayegh. Et d’ajouter que les chrétiens doivent prendre conscience de leur rôle en tant que « trait d’union entre les antagonismes sunnite et chiite qui risquent de plonger les pays arabes dans le sectarisme ».
M. Sayegh a par ailleurs indiqué que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s’emploie à « rassembler les chrétiens autour de certaines valeurs et certains principes, dans un cadre stratégique afin de favoriser le dialogue et la communion » entre eux. L’ancien ministre a appelé en outre les partis libanais à initier « un renouveau et une révolution culturelle afin d’entretenir, dans les délais les plus brefs, des liens avec les autres factions ».
En réponse à une question sur l’audience respective qu’ont les Kataëb et les Forces libanaises dans certains milieux, M. Sayegh a déclaré : « Nous faisons partie d’une génération qui a empêché la mainmise syrienne et palestinienne sur le Liban. Celui qui a été l’expression vivante de cette action est le fondateur des Forces libanaises, le président Bachir Gemayel. D’où le fait que les Forces libanaises représentent le symbole de la résistance, et certains leur font donc assumer la responsabilité de certains comportements et même de certaines défaites enregistrées durant la guerre, plus particulièrement après le conflit avec le général Michel Aoun. »
De son côté, le vice-président des Kataëb Sejaan Azzi a souligné qu’il partage les appréhensions du patriarche Raï concernant le sort des chrétiens de Syrie et les craintes d’un changement du « régime mauvais en Syrie ». M. Azzi a toutefois déclaré que « nous soutenons la lutte menée par les peuples en vue de conquérir la liberté », invitant les « révolutionnaires (syriens) à présenter une feuille de route afin de faire connaître à l’opinion publique et à la communauté internationale leur projet politique ». Et M. Azzi de relever par ailleurs qu’il ne partageait pas le point de vue du patriarche selon lequel le président Bachar el-Assad n’a pas eu l’opportunité d’effectuer des réformes.