De son côté, le directeur général de la banque, Oswald Gruebel, est sorti de son silence en déclarant dans le journal dominical suisse Sonntag qu’il ne se sentait pas coupable dans cette affaire de fraude et qu’il n’avait aucune intention de démissionner. « Je suis responsable de ce qui se passe dans la banque. Mais si vous me demandez si je me sens coupable, alors je vous dis non », a déclaré ce banquier, qui a été tiré de sa retraite il y a deux ans pour redresser l’UBS après avoir dirigé la banque rivale Credit Suisse. Lorsque quelqu’un décide d’agir de façon criminelle, « vous ne pouvez rien faire », a-t-il déclaré.
M. Gruebel avait pris la tête de l’UBS au plus fort de la crise financière, alors que la banque enregistrait des pertes record. Il l’avait ramenée au bénéfice en 2010.
Un autre hebdomadaire suisse, NZZ am Sonntag, a cité sans le nommer un membre du conseil d’administration de l’UBS qui a indiqué qu’Oswald Gruebel avait toujours le soutien d’un des grands actionnaires de la banque, le fonds d’investissement singapourien GIC.
Rappelons que UBS avait révélé jeudi qu’un de ses traders à Londres aurait provoqué une perte de 2 milliards de dollars après avoir effectué des « opérations non autorisées ». Les gendarmes des marchés financiers en Suisse et au Royaume-Uni ont annoncé vendredi qu’ils lançaient des enquêtes « indépendantes » sur cette perte.
Hier, la banque a précisé que les positions prises par le trader « rentrent dans le cadre du flux d’activité normal d’une grande maison de courtage d’actions internationale au sein d’un portefeuille », car elles étaient couvertes par d’autres positions, mais qui se sont révélées fictives. Ces transactions fictives « cachaient » le fait que les transactions sur les fonds « dépassaient les limites de risque d’UBS ».
Le trader spéculait sur des fonds liés à l’évolution des grands indices boursiers.
Suite à cette fraude, le conseil d’administration d’UBS a créé un comité « spécial chargé de mener une enquête indépendante sur les activités de négoce non autorisées et sur leur lien avec l’environnement de contrôle ».
(Source : AFP)