"Il est très frustrant de voir que comme on n'a pas de pétrole, personne ne soutien le combat des Syriens pour la liberté", déclare dans cette interview au quotidien français M. Ziadeh, fondateur du Centre de Damas d'étude des droits de l'Homme, alors que s'ouvre mardi la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Les pays occidentaux "pourraient davantage utiliser leur influence pour faire enfin adopter une résolution aux Nations unies", affirme M. Ziadeh qui vit à Washington.
"Les Européens devraient davantage travailler avec l'opposition syrienne, l'aider à opérer depuis l'étranger. Américains et Européens peuvent aussi pousser la Ligue arabe pour l'amener à une position plus conséquente: en Libye, la Ligue arabe a été faiseur de roi et en Syrie, elle ne fait rien. Les Occidentaux pourraient également envisager de rompre leurs relations diplomatiques avec la Syrie" et "Paris devrait prendre l'initiative sur la Syrie comme elle l'a fait en Libye, poursuit-il.
M. Ziadeh indique que les opposants syriens commencent à "envisager le recours à une protection internationale. Ce pourrait être une no fly zone (zone d'exclusion aérienne, ndlr) avec la création d'une zone de sécurité à la frontière avec la Turquie" dont la protection serait assurée par les forces turques et de l'Otan.
"Mais la Turquie ne le fera pas sans couverture: il faudrait une demande de l'opposition syrienne, de la Ligue arabe, du Conseil de sécurité des Nations unies", dit-il. "Nous encourageons les Etats-Unis et l'Europe à pousser Ankara à prendre une position plus dure".
La révolte en Syrie va être au menu des discussions mardi, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, du président américain Barack Obama et du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Face aux protestations de toutes parts et à l'appel du patron de l'ONU Ban Ki-moon à une action internationale "cohérente" en vue de l'arrêt des violences en Syrie, le régime reste inflexible, ses forces de sécurité et son armée poursuivant ratissages, perquisitions et arrestations.