"Malheureusement, Israël n'a pas les moyens d'empêcher que les Palestiniens demandent l'adhésion de leur Etat à l'ONU et il est impossible de les arrêter", a déclaré à la radio publique israélienne le ministre sans portefeuille Yossi Peled, du parti Likoud (droite).
"Mais cette initiative se heurtera sans doute au refus du Conseil de sécurité et il nous restera une marge de manoeuvres pour négocier", a-t-il poursuivi.
"Israël ne peut pas se résigner au sentiment d'impuissance et doit faire valoir que la solution de deux Etats pour deux peuples doit être obtenue par la voie de pourparlers directs", a ajouté le ministre.
Interrogé par ailleurs sur l'éventualité d'une grave détérioration de la situation sécuritaire dans le sillage de l'initiative palestinienne, M. Peled a estimé qu'"Israël est un îlot de démocratie dans un océan islamiste et doit faire preuve de sagesse en ouvrant les yeux et les oreilles".
Dans une déclaration au journal en ligne Ynet, le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, du parti Israël Beiteinou (droite nationaliste), a de son côté mis en garde les Palestiniens contre les conséquences de leur initiative unilatérale.
"Ils (les Palestiniens) changent non seulement les règles du jeu, mais le jeu lui-même. Israël sait comment répondre et pourra dorénavant assurer ses intérêts sans être tenu par les limitations et ses concessions émanant des accords antérieurs, y compris ceux d'Oslo", signés en 1993, sur l'autonomie palestinienne, a affirmé M. Ayalon.
Selon la radio publique israélienne, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak devait par ailleurs s'envoler samedi soir pour Washington pour des entretiens avec les dirigeants américains portant notamment sur le dossier palestinien, des questions régionales et sécuritaires.
MM. Peled et Ayalon ont tenu ces propos après que le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé vendredi qu'il présenterait la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité.
Israël a rejeté sans surprise cette annonce, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu déclarant dans un bref communiqué que "la paix ne s'obtiendra pas par une démarche unilatérale à l'ONU".
Les Etats-Unis, qui ont promis d'opposer leur veto au Conseil de sécurité, ont aussi réaffirmé leur opposition au projet palestinien.