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Liban - Rencontre

Mikati à Dimane : « Les prises de position de Raï sont mûrement réfléchies »

Projet de réconciliation avec Saad Hariri sous des auspices français.

Le patriarche détaille le paysage de la Vallée sainte à l’intention du Premier ministre.

C’était hier au tour du Premier ministre, Nagib Mikati, de se rendre au siège patriarcal maronite d’été de Dimane, pour y rencontrer le chef de l’Église maronite, qui avait reçu la veille le chef de l’État. La visite a été marquée par un tête-à-tête entre les deux hommes, suivi d’une rencontre élargie entre le Premier ministre et un certain nombre d’évêques et de supérieurs et supérieures d’ordres religieux.
Le chef de l’Église maronite s’est félicité de cette rencontre qui, en raison de son agenda chargé et des divers engagements du Premier ministre, avait été reportée à plusieurs reprises. À l’issue de la visite, M. Mikati lui-même s’est dit « très rassuré par la sagesse du patriarche ». Le Premier ministre a précisé qu’il a abordé avec son interlocuteur « aussi bien les sujets épineux (comme le TSL) que les autres ».
Interrogé sur les propos épars montés en épingle après la visite du patriarche en France, M. Mikati a affirmé : « Je ne pense pas que le patriarche reniera ses prises de position ; celles-ci ne sont pas en effet le fruit d’une réflexion passagère, mais celui d’une pensée mûrement réfléchie. Je suis certain de sa sagesse, et tout était très clair durant notre entretien. »
Au sujet des réserves exprimées par la France et les États-Unis après les déclarations du patriarche, M. Mikati a affirmé que les propos tenus par Mgr Raï à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth « ont tout mis au point et éclairé toutes les parties politiques ».
Le Premier ministre a ajouté que les avis étaient concordants au sujet des dossiers épineux du droit de propriété des étrangers, de la vente des biens-fonds et des nominations administratives. Le chef du gouvernement a ensuite déjeuné à la table patriarcale, avant de quitter Dimane.

Le communiqué
Le siège patriarcal a ensuite publié un communiqué dans lequel il a précisé qu’au sujet de la situation du Liban, le Premier ministre a estimé « qu’il n’est pas dans l’intérêt du Liban de se prêter au jeu des axes régionaux ».
« Nous partageons les appréhensions du patriarche au sujet de l’émiettement du monde arabe en entités confessionnelles, a dit M. Mikati. C’est la raison pour laquelle nous lançons continuellement des appels à l’unité nationale. La solidarité nationale est l’antidote aux plans suspects qui pourraient nous viser. Les polémiques et controverses des derniers jours sont le parfait exemple de ce qui menace notre unité si nous ne sommes pas vigilants. »
M. Mikati s’est également engagé à assurer des nominations administratives « confessionnellement équilibrées ». Il a informé ses hôtes des mesures prises pour combattre les empiétements sur les biens-fonds publics et s’est engagé à amender la loi sur l’appropriation des étrangers.
Dans cet ordre d’idées, le Premier ministre s’est engagé à défendre l’intégrité de la Vallée sainte et empêcher les empiétements qui en défigureraient la vocation religieuse et patrimoniale. Il a promis par ailleurs d’encourager la participation des émigrés aux affaires publiques. Il a affirmé qu’une loi électorale « sérieuse » – il n’a pas dit basée sur la proportionnelle – était à l’étude.
« Au Liban, nous sommes tous des Libanais, et non des minorités et des majorités », a lancé le Premier ministre, tout en nuançant ses propos en affirmant que, dans le monde arabe, les sunnites sont majoritaires. Mais il a mis en garde contre les généralisations, notamment contre l’amalgame entre sunnites et extrémistes. Et de rappeler le rôle extrêmement positif joué par la communauté sunnite à l’époque de l’indépendance.
M. Mikati a également reçu un document exhaustif sur l’endettement de l’État à l’égard des écoles et hôpitaux catholiques.
Selon des sources citées par des médias, le patriarche aurait confié à M. Mikati qu’il a demandé au président Sarkozy d’encourager Saad Hariri à rentrer au Liban et à se réconcilier avec lui.

Le président de la municipalité de Bethléem
Notons qu’en matinée, le patriarche maronite avait reçu la visite du président de la municipalité de Bethléem, Victor Gebrayel Batrarsé, qui l’a informé des mesures prises par les autorités israéliennes autour de l’église de la Nativité.
L’édile, qui était accompagné du président de la municipalité de Mayrouba (Kesrouan), Georges Rachid Saadé, a mis le patriarche au courant de la mise en place d’un programme d’échange entre les bibliothèques publiques de Mayrouba et de Bethléem.
Notons que le patriarche Raï visitera aujourd’hui et demain, et pour la première fois dans l’histoire de l’Église maronite contemporaine, les paroisses de l’évêché de Baalbeck-Deir el-Ahmar. Tous les députés du Hezbollah participeront à l’accueil du patriarche, a-t-on assuré hier de bonne source. Dimanche, il sera l’invité d’un dîner donné en son honneur par le Hezbollah dans un grand restaurant de Baalbeck. Par ailleurs, le patriarche officiera aujourd’hui, à 11 heures, à Serhine. Dimanche, il célébrera la messe à 10 heures à Ras Baalbeck.
C’était hier au tour du Premier ministre, Nagib Mikati, de se rendre au siège patriarcal maronite d’été de Dimane, pour y rencontrer le chef de l’Église maronite, qui avait reçu la veille le chef de l’État. La visite a été marquée par un tête-à-tête entre les deux hommes, suivi d’une rencontre élargie entre le Premier ministre et un certain nombre d’évêques et de supérieurs et supérieures d’ordres religieux.Le chef de l’Église maronite s’est félicité de cette rencontre qui, en raison de son agenda chargé et des divers engagements du Premier ministre, avait été reportée à plusieurs reprises. À l’issue de la visite, M. Mikati lui-même s’est dit « très rassuré par la sagesse du patriarche ». Le Premier ministre a précisé qu’il a abordé avec son interlocuteur « aussi bien les...
commentaires (5)

A moins, comme l'a dit Chris Gedeon, qu'on sache ce que nous ne savons pas. Mais, je conseille au Patriarche Al Raï de demander l'accord des autres Patriarches de la communauté Chrétienne pour parler au nom de tous les Chrétiens. Et, ce serait superbe ! Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

04 h 27, le 18 septembre 2011

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Commentaires (5)

  • A moins, comme l'a dit Chris Gedeon, qu'on sache ce que nous ne savons pas. Mais, je conseille au Patriarche Al Raï de demander l'accord des autres Patriarches de la communauté Chrétienne pour parler au nom de tous les Chrétiens. Et, ce serait superbe ! Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    04 h 27, le 18 septembre 2011

  • Cher Saleh Issal, En deux mots, le problème tel qu'il se pose : Le patriarche a dit : " blanc ". Or certains semblent avoir compris que le patriarche a dit : " noir ". Le patriarche précise donc qu'il a été mal compris et qu'il a bien dit : " blanc ". D'où, question que je vous pose : En agissant ainsi, doit-on considérer que le patriarche se dédit ? Cordialement, Antoine GED

    Ged Antoine

    05 h 22, le 17 septembre 2011

  • ...les explications que le patriarche a fournies, en précisant que ses paroles ont été tronquées et ne représentaient pas sa conviction, .... Donc Sa Béatitude s'est récusée tout en ne se récusant pas. Alors qu'y a-t-il de divin là-dedans Mr Ged?

    Saleh Issal

    03 h 46, le 17 septembre 2011

  • Triste est la vision des hommes enfermée entre leurs victoires divines et leur divine raison. Où est la Raison dans tout cela ?

    Saleh Issal

    03 h 12, le 17 septembre 2011

  • Minuit, Saint Eloy-les-Mines, Lundi 12 Septembre 2011 Chers Amis du Liban, Ce soir, je contemple avec effarement les critiques très amères qui pleuvent sur Monseigneur Raï. Ce soir, je me dis à moi-même que le monde est bien injuste qui crie au scandale avec tant d'ingratitude. Ce soir, je me dis que bientôt viendra le jour où les hommes remercieront le Ciel de la divine raison qui dicta à Monseigneur Raï les si sages paroles qu'il prononça depuis la lointaine terre de France. Très fidèlement, Antoine GED PS : Nous sommes aujourd'hui le samedi 17 Septembre 2011. Il est une heure et quart du matin. Je me réjouis de constater que l'unanimité s'est enfin réalisée dans toute la classe politique libanaise ( et je l'espère pour très bientôt dans toute la classe politique française ) pour reconnaître l'incontestable bien-fondé des positions prises par Monseigneur Raï lors de son séjour à Paris. Très fidèlement, Antoine GED

    Ged Antoine

    19 h 21, le 16 septembre 2011

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