De gauche à droite : Arnaud Montebourg, Jean-Michel Baylet, François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls et Ségolène Royal, les candidats à la primaire socialiste en France. Patrick Kovarik/pool/AFP
François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet (président du petit parti des radicaux de gauche) ont remporté un succès d’audience jeudi soir. Près de cinq millions de téléspectateurs ont suivi l’émission en première partie de soirée. Une confirmation de l’intérêt des Français pour la primaire socialiste, initiative inédite, ouverte à tous les sympathisants de gauche et qui doit désigner les 9 et 16 octobre le candidat qui défiera le président Nicolas Sarkozy en avril et mai prochains. Ce dernier, de retour de Libye où il a été accueilli en héros, a ironisé hier sur le débat, affirmant qu’il était rentré trop tard pour le voir, mais le résumant d’une formule : « Qui veut dépenser plus ? »
Les propos sont restés longtemps consensuels et sans surprises. La crise économique a dominé les débats, les candidats expliquant leurs solutions, souvent assez voisines, pour redresser les comptes publics mais aussi pour financer leurs priorités. Il a fallu attendre la toute fin de l’émission pour que François Hollande et Martine Aubry se livrent à quelques escarmouches. Grand favori des sondages, François Hollande avait le plus à perdre dans le débat. Ayant longtemps souffert de son image d’apparatchik mou, il a voulu se montrer combatif et n’a pas hésité à bousculer le journaliste qui l’interrogeait. Pour le politologue Gérard Grunberg, François Hollande, « très à l’aise médiatiquement », est sorti « gagnant ». Martine Aubry « n’a pas été mauvaise, mais pas fondamentalement dans un positionnement présidentiel, un peu trop technique ».
La modération des échanges et le relatif succès d’audience laissent présager une participation importante à ces primaires qui seront ouvertes à tous les électeurs se reconnaissant dans les valeurs de la gauche. Selon un sondage publié cette semaine, 18 % des Français se disent certains de participer à la primaire, soit environ huit millions d’électeurs. Les responsables socialistes espèrent plus d’un million d’électeurs.
(Source : AFP)