Dans cette image tirée d’une vidéo YouTube, on peut voir une manifestation antirégime à Douma, dans la banlieue de Damas.
Face aux protestations de toutes parts, le régime reste inflexible, ses forces de sécurité et son armée poursuivant ratissages, perquisitions et arrestations dans les villes, comme à Maarrat el-
Noamane, dans le gouvernorat d’Idleb, où plusieurs chars et transports de troupes se dirigeaient hier matin, selon des militants sur place. Sept civils ont péri à Hama (centre), deux à Homs (centre), trois à Idleb (Nord-Ouest), quatre dans la banlieue de Damas et cinq dans la région de Deraa (Sud), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ils sont morts soit en manifestant, soit lors des opérations de ratissage et de perquisitions, sous les balles des troupes syriennes selon l’OSDH. En outre, l’OSDH a fait état de la découverte de 15 cadavres dans plusieurs villes, la plupart des personnes ayant péri ces dernières 24 heures dans des opérations menées par les forces de sécurité. Selon un dernier bilan, la journée d’hier a fait en tout au moins trente morts. Mais ces opérations n’ont pas empêché les manifestants de descendre à nouveau par milliers dans la rue en début de soirée, notamment à Deraa, Homs et Hama.
La télévision publique syrienne a, elle, annoncé qu’un membre des forces de sécurité avait été tué et quatre blessés dans le gouvernorat de Deraa (Sud), lors d’une attaque menée par des « groupes armés » auxquels le régime impute les violences dans le pays depuis le début de la contestation.
En outre, la Croix-Rouge internationale a jugé « inacceptable que les volontaires (...) soient tués », après qu’un volontaire du Croissant-Rouge syrien a succombé à ses blessures reçues en faisant son travail.
Outre les manifestations de rue, l’opposition syrienne tente de s’organiser politiquement, mais sans réelle cohérence. Des partis de l’opposition regroupés au sein de « l’Instance de coordination nationale » ont prévu de se réunir samedi dans une banlieue de Damas, a annoncé son porte-parole Hassan Abdel-Azime. Près de 300 opposants, dont l’économiste de renom Aref Dalila et l’écrivain Michel Kilo, devront débattre « des moyens de sortir de la crise ». À Istanbul, des opposants avaient déjà annoncé la composition d’un « Conseil national », qui vise à organiser la lutte contre le régime du parti Baas syrien, au pouvoir depuis près d’un demi-siècle. Un autre rassemblement de l’opposition, baptisé « Conseil national de transition syrien », a choisi Burhan Ghalioun, directeur du Centre des études arabes à la Sorbonne à Paris, comme président. Ce dernier a promis de faire de cette initiative « le point de départ d’un véritable front d’opposition unifié ».
Sur le plan diplomatique, les États-Unis se sont félicités des efforts de l’opposition, en soulignant qu’en raison de la répression il était « très difficile pour elle de s’organiser politiquement ». La France a plaidé pour une opposition unie, en estimant que « toutes les initiatives visant à unifier l’opposition et à ouvrir la perspective d’une Syrie démocratique et respectueuse de tous ses citoyens sont positives ».
(Sources : agences et rédaction)