Après Sleiman, Mikati apporte son entier satisfecit à la visite du patriarche maronite en France et à ses prises de position. Photo Dalati et Nohra.
Au lendemain de sa rencontre avec le président de la République, Michel Sleiman, le chef de l’Église maronite, Mgr Béchara Raï, a reçu aujourd’hui, au siège d'été du patriarcat à Dimane, la visite du Premier ministre, Nagib Mikati. A l'issue de la rencontre qu'il a qualifiée de "très positive", le chef du gouvernement a affirmé que les dernières déclarations du patriarche sont le fruit d'une "analyse sage et approfondie". "Mgr Raï ne retirera pas ce qu'il a dit puisqu'il en est convaincu", a ajouté M. Mikati. Le Premier ministre a précisé que ses discussions avec le patriarche ont porté sur "plusieurs dossiers", sans donner plus de détails. "Nous avons évoqué toutes les questions d'une façon très claire", a-t-il conclu.
Le chef de l’État avait également apporté hier son appui à Mgr Raï, et jugé "réussie" la visite de ce dernier en France. Toutefois, il avait mis en garde contre toute "exploitation politique outrageuse" des propos du patriarche maronite et estimé qu'ils émanent de son "important rôle en tant que responsable des chrétiens du Liban et du Moyen-Orient". "Le patriarche s’est fait le porte-voix des appréhensions des chrétiens auprès des autorités françaises. Son exposé était complet. Mais seuls des fragments épars de ses positions ont été connus, comme il l’a dit lui-même", a ajouté M. Sleiman.
Lors de sa visite à Paris, en septembre, le patriarche maronite avait pris position au sujet des armes du Hezbollah, de la crise en Syrie et des Palestiniens au Liban, des déclarations qui ont engendré une polémique sur la scène politique libanaise. Il avait appelé à donner une chance à Bachar el-Assad. Le patriarche n’a pas manqué, d’autre part, de souligner les liens du Hezbollah avec l’Iran et le régime syrien, ainsi que "le grand problème des armes" détenues par ce parti. "Pourquoi ne prive-t-on pas le Hezbollah des prétextes qu’il brandit pour conserver ses armes et tenter d’étendre son pouvoir sur tout le pays ? Pourquoi n’applique-t-on pas les résolutions du Conseil de sécurité ? Pourquoi Israël continue-t-il d’occuper des territoires qui ne lui appartiennent pas ? Pourquoi les Palestiniens armés restent-ils au Liban ?" s’était interrogé Mgr Raï.
Suite au tollé créé par ces déclarations, le chef de l'Église maronite s’est efforcé, mardi dernier, d'en minimiser l’impact. "Oubliez les propos tronqués qui ont été rapportés, probablement de façon délibérée" et qui "n’ont aucun rapport avec mes positions personnelles fondamentales", avait affirmé Mgr Raï dans le cadre d’une tournée au Metn, faisant état à plusieurs reprises de "malentendus" et s’en prenant aux médias.
Le chef de l’État avait également apporté hier son appui à Mgr Raï, et jugé...
- - Et la boucle est bouclée ! Les trois présidents , plus le chef de la majorité parlementaire , donc le Liban officiel tout entier , appuyé par la majorité des Libanais , sont derrière le Patriarche et appuient sa position et ses déclarations faites officiellement en France . Les quelques voix discordantes et mécontentes qu'on a pu entendre ici et la , se feront oublier en se faisant plus discrètes dorénavant .
13 h 56, le 16 septembre 2011