L'ex-première dame des Etats-Unis, une femme qui ne mourra jamais. Photo archives /
Elle vénérait son mari mais avait parfois la dent dure contre les grands de ce monde : 47 ans après avoir été enregistrées, de rares confidences de Jacqueline Kennedy ont été rendues publiques mercredi aux Etats-Unis. Ces entretiens ont été publiés sous la forme d'un livre préfacé par Caroline Kennedy, "Jacqueline Kennedy : Historic Conversations on Life with John F. Kennedy", accompagné de leur version sonore. Dans ces enregistrements réalisés en 1964 par l'historien Arthur Schlesinger Jr, la jeune veuve de John F. Kennedy parle durant plus de huit heures de leur mariage, de la vie à la Maison Blanche et des grands de ce monde qu'elle a côtoyés.
JFK, le mari adulé
Elle a alors 34 ans et porte une adoration sans borne à son mari assassiné quatre mois plus tôt à Dallas. "C'était la personne la plus décontractée que j'ai jamais vue". Elle raconte un père aimant, qui a appris à nager à leur fille Caroline, un fou de lecture lisant dans son bain, à table, et même en mettant sa cravate, un président qui fait sa sieste à la Maison Blanche en pyjama et un catholique qui expédie sa prière quotidienne en trois secondes.
Jackie Kennedy, qui avait 12 ans de moins que son mari, affirme que c'est de lui qu'elle tient ses opinions politiques. "Comment pourrais-je avoir des opinions politiques, explique-t-elle. Les siennes étaient les meilleures".
De sa voix lente et un peu infantile, très rarement entendue, elle raconte un mariage "terriblement victorien ou asiatique", où elle avait pour objectif de "créer un climat d'affection, de confort et de détente lorsqu'il rentrait à la maison". Et de s'assurer que "les enfants soient de bonne humeur". "Je pense qu'une femme s'adapte toujours, spécialement si vous êtes très jeune quand vous vous mariez", dit-elle.
Jamais elle ne mentionne les aventures extra-conjugales de son mari.
Sa fille Caroline, qui a décidé de publier ces confidences à l'occasion du 50e anniversaire de l'accession de John F. Kennedy à la Maison Blanche, a reconnu mercredi sur la chaîne de télévision ABC que cette vision de la femme avait "horrifié" ses deux filles. "Il s'agit d'une plongée dans un monde qu'on reconnaît à peine", a-t-elle ajouté.
Une plongée d'autant plus fascinante que Jackie Kennedy, décédée en 1994, n'a donné après la mort de son mari que trois interviews, dont celle-là, et n'a jamais écrit de mémoires.
De Gaulle "méchant", Martin Luther King, "bidon"
Jackie Kennedy, qui avait vécu un an en France lorsqu'elle avait 20 ans et avait de lointaines origines françaises, y raconte aussi qu'elle n'aime pas le général de Gaulle, "tellement méchant" et "égocentrique", ni les Français qui "ne pensent qu'à eux".
Elle épingle Martin Luther King, rapportant que certains lui prêtaient des aventures extra-conjugales, et raconte avoir dit à John F. Kennedy qu'il était "bidon".
Jackie Kennedy n'est pas tendre non plus pour Indira Ghandi, future Premier ministre indien, une "cruche, une femme amère, arriviste et affreuse".
Inquiétude et peur...
Jackie raconte que John F. Kennedy, qui se préparait à briguer un second mandat et envisageait de diriger ensuite un journal, était "inquiet pour le pays" à l'idée que son vice-président Lyndon Johnson puisse lui succéder au cas où il viendrait à mourir. Ce qui sera le cas.
L'épouse de l'ancien président américain raconte aussi comment elle a vu son mari pleurer en revenant à la Maison Blanche après avoir appris le désastre de la Baie des Cochons, 90 jours après son arrivée au pouvoir.
Et comment, en pleine crise des missiles de Cuba en octobre 62, elle l'a supplié de rester à ses côtés avec leurs deux enfants, même en cas d'attaque nucléaire. "S'il te plaît, ne me fais pas partir". "S'il se passe quelque chose (...) je veux juste être avec toi, je veux mourir avec toi et les enfants aussi, plutôt que de vivre sans toi".
JFK, le mari adulé
Elle a alors 34 ans et porte une adoration sans borne à son mari assassiné quatre mois plus tôt à Dallas. "C'était la personne la plus...
L'Amérique n'a jamais été innocente.Une chose est sure Jackie était trop pudique et réservée, elle a toujours fermé les yeux sur les escapades de son mari. Nazira.A.Sabbagha
04 h 40, le 15 septembre 2011