Ouverture officielle du parc de Bayssour.
Des dizaines d’habitants de Bayssour, à Aley, réunis devant l’entrée du parc, attendaient Giuseppe Morabito, ambassadeur d’Italie, et Walid Abou Harb, président de la municipalité, venus inaugurer le parc. Une cérémonie qui en quelque sorte mettait en évidence l’engagement de l’Italie en faveur du développement au Liban, plus particulièrement pour ce qui a trait au projet de « Support au développement local dans les villages du Mont-Liban », qui comprend plusieurs programmes.
Lancé en 2009, ce projet s’est achevé en mai 2011. Il avait été financé par le Bureau de la coopération italienne du ministère des Affaires étrangères pour un montant total de 1,2 million d’euros. Le ministère des Affaires sociales, le ministre des Déplacés et le Conseil du développement et de la Reconstruction (CDR) ont également collaboré avec les municipalités concernées pour la mise en place du projet. L’Université Saint-Joseph a contribué de son côté à la réalisation d’études préliminaires, ce qui a permis à quelques étudiants de faire des stages et de participer aux études.
Quatorze villages ont ainsi eu la chance de bénéficier d’une série de programmes visant à améliorer les services de base et le niveau de vie des habitants, à travers la construction d’un centre social, par exemple, ou encore une station d’épuration des eaux. Dans le cas de Bayssour, le projet s’est traduit par le réaménagement et la transformation d’une zone verte abandonnée en parc municipal, ouvert à tous et en particulier aux enfants avec la mise en place d’une aire de jeux.
Le choix de ces villages ne s’est pas fait au hasard puisque la région du Mont-Liban a beaucoup souffert de la guerre civile qui avait débouché sur un exode massif d’une partie des habitants. L’idée, à travers ce parc, est d’encourager ainsi le retour des immigrés vers leurs villages d’origine tout en favorisant la cohabitation séculaire des diverses communautés religieuses du Mont-Liban.
L’ambassadeur Giuseppe Morabito a d’ailleurs tenu à mettre en valeur ce dernier point puisqu’il a insisté dans son discours à Bayssour sur la coexistence intercommunautaire dans ce « pays si spécial et qui se veut un exemple dans la région ». Et d’ajouter : « Je suis conscient que ce retour (des déplacés) ne peut pas avoir lieu d’un coup, mais graduellement, et uniquement grâce à l’octroi de services de base à la population locale. Je suis profondément convaincu qu’un élément-clé pour garantir un tel retour reste la création de normes de vie satisfaisantes, surtout pour les enfants, qui représentent l’avenir. »
Il a d’autre part précisé qu’ « au Liban aussi bien qu’en Italie, la société est faite par des familles regroupées en petites communautés, vivant dans une myriade de petits villages et menacées par l’urbanisation grandissante ». Cette importance de la famille, l’ambassadeur l’a aussi soulignée en amenant sa propre famille à la cérémonie d’ouverture du parc. Il était accompagné de son épouse, Sheba, et de ses deux filles, Allegra et Arabella.
M. Ghazi Aridi, ministre des Travaux Publics et des Transports, a salué l’entreprise réalisée. La cérémonie s’est achevée par un dîner organisé sur le site.
L’Italie ne compte pas se limiter à ce projet puisque l’ambassadeur a réaffirmé lui-même l’attachement de son pays au Liban. Cet engagement, qui s’est renforcé après la guerre de 2006, va donc se poursuivre dans différents secteurs (santé, éducation, culture...). M. Morabito souhaite cependant conserver une ligne commune axée sur la convivialité entre communautés religieuses, jugée essentielle. D’après lui, « le Liban a besoin d’un avenir meilleur » et, avec « une certaine somme d’argent, nous pouvons créer de grands projets ». Face à la réussite de ce projet au Mont-Liban, comme partout ailleurs, le Liban peut compter sur le soutien de l’Italie pour penser à un avenir meilleur.