Le Liban a exprimé hier des réserves au sujet du communiqué au ton ferme publié mardi à l’issue de la réunion ordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, au Caire, selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Ce communiqué presse les autorités syriennes de mettre fin « immédiatement à l’effusion du sang » et demande au régime de décréter un cessez-le-feu, préalable à l’envoi d’une délégation arabe à Damas pour discuter de la mise en œuvre des réformes en Syrie.
Ce faisant, le Liban s’est aligné sur la position syrienne. Damas avait en effet qualifié le communiqué d’« acte d’agression non constructif dans la gestion de la crise » et de « tentative de faire échec à la mission du secrétaire général de la Ligue, Nabil el-Arabi ». C’est la deuxième fois (après le 27 août dernier) que le Liban exprime des réserves lors d’une réunion des chefs de la diplomatie des pays arabes, et sur le même dossier, celui de la révolution syrienne. Il convient de préciser qu’en un quart de siècle, le Liban n’a jamais exprimé de réserves lors des réunions des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe.
La réunion a été l’occasion d’échanges particulièrement vifs entre les chefs de la diplomatie qatari Hamad ben Jassem et saoudien Saoud el-Fayçal d’un côté, et le délégué de la Syrie à la Ligue, l’ambassadeur Youssef el-Ahmad, échanges qui reflètent parfaitement le fossé qui sépare Doha et Riyad de Damas.