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Liban

N. Gemayel interpelle Sleiman et Raï : « Vous encouragez les chrétiens à porter les armes »

Le député d’Achrafieh a dit « refuser de se taire » face à des « propos qui menacent la patrie »

M. Gemayel prononçant hier son discours à l’issue de la messe célébrée à la mémoire de son père, le président martyr Bachir Gemayel. Photo Hassan Assal

Bien que membre du bureau politique Kataëb, Nadim Gemayel, député d’Achrafieh, confirme sa volonté d’évoluer en électron libre, refusant de se soumettre systématiquement à ce qui se décide tant dans les hautes sphères de son parti qu’au sommet de la formation sœur des Forces libanaises.
Il en a donné un exemple éclatant hier, à l’occasion du 29e anniversaire de l’assassinat de son père, le président martyr Bachir Gemayel, en transgressant dans son discours les mots d’ordre des Kataëb et des FL enjoignant de cesser les critiques publiques contre le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, au sujet de ses déclarations en France.
Nadim Gemayel est allé notamment jusqu’à reprocher au chef de l’État et au patriarche maronite d’encourager les chrétiens à porter les armes, par leur position au sujet de l’arsenal du Hezbollah. Mais il a été plus féroce encore à l’égard du second en lui reprochant implicitement de « minimiser le martyre des premiers saints de l’Église » par son attitude à propos de la situation en Syrie.
À ce sujet, le fils de Bachir Gemayel a rendu hommage à la « révolution syrienne » et souligné qu’une « occasion historique » se présente pour une « vraie réconciliation » entre les peuples libanais et syrien.
« Je crois dans le fait que la vérité, aussi difficile qu’elle soit, doit être dite, et je tâcherai aujourd’hui d’être encore plus clair et plus franc que d’habitude, car j’estime que la phase que traverse aujourd’hui le Liban est l’une des plus dangereuses », a déclaré d’emblée M. Gemayel. « Notre indépendance, notre liberté et notre existence sont en danger. Face à la situation à laquelle nous sommes parvenus, il n’est plus de mise d’arrondir les angles, d’adopter des positions molles ni de justifier des propos tenus par certaines personnes, même si elles occupent des postes élevés », a-t-il ajouté.
« La pérennité du Liban exige de nous de ne pas nous taire et de nous efforcer de rectifier des propos qui menacent la patrie, quels qu’en soient les auteurs », a-t-il dit.
« En toute amitié et en tout respect, je m’adresse au président de la République, Michel Sleiman, et au patriarche maronite Béchara Raï : votre position au sujet des armes du Hezbollah ne changera pas la réalité qui est que ces armes sont illégales et qu’elles ont été utilisées et sont utilisées chaque jour à l’intérieur, à chaque occasion politique, pour terroriser les Libanais et pour nous imposer » leur « État et » leur « idéologie », a-t-il lancé.
Et de poursuivre : « Tout comme nous avions dans le passé rejeté et résisté contre les armes étrangères et illégales, nous rejetons aujourd’hui les armes locales et illégales et nous résisterons contre elles, quel qu’en soit le prix. »
« En toute franchise, si le président et le patriarche sont à ce point convaincus de la nécessité du maintien de ces armes, cela signifie que nous manquons à notre devoir de défendre le Liban. Or jamais nous n’avons été habitués à manquer à notre devoir. Et lorsqu’ils donnent à croire que l’armée libanaise est incapable de protéger toute seule le Liban et que, de ce fait, on autorise une faction à porter les armes, ils sont tous deux en train d’encourager les Libanais, en particulier les chrétiens, à porter eux aussi les armes », a encore dit le député d’Achrafieh.
« Nous n’avons jamais accepté et nous n’accepterons jamais que quiconque nous gouverne par la force des armes en prétendant défendre le Liban. Mon appel aujourd’hui est le dernier que je lance afin que le pays ne soit pas une nouvelle fois entraîné dans les guerres », a-t-il ajouté.
« Et pour ce qui est de la révolution syrienne – j’insiste sur le mot révolution –, il ne fallait pas que notre État se mette au service du régime d’Assad, ni au Conseil de sécurité ni à la Ligue arabe, et qu’il prenne la défense de massacres perpétrés contre un peuple qui demande la liberté et la démocratie », a-t-il souligné.
« Nous sommes incapables d’oublier que ce régime est celui-là même qui avait perpétré les pires massacres contre notre peuple, nos villes et notre économie. C’est lui qui avait forcé nos familles à l’exode, tué nos jeunes et enlevé nos moines. Ce régime n’est pas en mesure de protéger quiconque. Il est temps qu’il parte », a-t-il lancé.
« À certains chrétiens, laïcs ou membres du clergé, je voudrais rappeler que la chrétienté s’est fondée sur le martyre et le sacrifice. Si les premiers chrétiens s’étaient laissé soumettre à des tyrans et les avaient craints, il n’y aurait pas aujourd’hui de chrétiens en Syrie ou ailleurs pour que l’on craigne pour eux », a-t-il ajouté.
« Nous n’avons pas le droit de minimiser le martyre des premiers saints en appelant à la soumission à l’épée et à la tyrannie, du type du régime d’Assad », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, l’instant historique se présente pour une vraie réconciliation entre les peuples syrien et libanais. Nous ne devons pas manquer cette occasion. »
Nadim Gemayel a conclu en annonçant le prochain redémarrage de la Fondation Bachir Gemayel, « dont les portes seront ouvertes à tout Libanais désireux de contribuer à édifier le Liban et qui s’occupera de questions nationales et sociales ainsi que d’inciter les chrétiens à rester attachés à leur terre ».
Bien que membre du bureau politique Kataëb, Nadim Gemayel, député d’Achrafieh, confirme sa volonté d’évoluer en électron libre, refusant de se soumettre systématiquement à ce qui se décide tant dans les hautes sphères de son parti qu’au sommet de la formation sœur des Forces libanaises.Il en a donné un exemple éclatant hier, à l’occasion du 29e anniversaire de l’assassinat de son père, le président martyr Bachir Gemayel, en transgressant dans son discours les mots d’ordre des Kataëb et des FL enjoignant de cesser les critiques publiques contre le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, au sujet de ses déclarations en France.Nadim Gemayel est allé notamment jusqu’à reprocher au chef de l’État et au patriarche maronite d’encourager les chrétiens à porter les armes, par leur position au sujet de...
commentaires (14)

Juste quelques aounistes au bord de la crise de nerfs.

Saleh Issal

14 h 30, le 16 septembre 2011

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Commentaires (14)

  • Juste quelques aounistes au bord de la crise de nerfs.

    Saleh Issal

    14 h 30, le 16 septembre 2011

  • M. Saleh Issal, je suis entièrement d'accord avec vous. J'aimerai seulement vous dire qu'il est inutile de discuter avec des gens qui, face à deux régimes qui ont commis les pires exactions envers des libanais, sont toujours au stade de condamner l'un de ces régimes et de remercier l'autre.

    Joe Choueiry

    22 h 14, le 15 septembre 2011

  • M. Chidiac vous etes un brave. cela faisait un bon moment que je n'avais pas tellement ris de bon coeur en lisant cette rubrique. j'espere que tu garderas toujours cette bonne humeur :)

    Karim Harfouche

    13 h 46, le 15 septembre 2011

  • On peut comprendre le cri de douleur de Sami car la place des familles régnantes, fut-elle celle des Gemayel, est de moins en moins importante sur la scène politique surtout dans une société civile qui se veut moderne et démocratique! Je pense en outre que ses déclarations publiques sont très imprudentes...et puis porter les armes contre qui, d'abord??? Il vaut mieux qu'il suivent l'exemple du président Gemayel qui est reste plus sage..

    Ali FARHAT

    13 h 45, le 15 septembre 2011

  • Béchir Gemayel mérite mieux que ces polémiques stériles,quoiqu'on en pense.

    GEDEON Christian

    10 h 59, le 15 septembre 2011

  • J'ai de droit de rectifier et j'espère être publie. Mr Issal, Vous vous donnez bcp d'importance Mr. Hélas je lis l'OLJ chaque matin depuis presque 20 ans (je suis sur que c pas votre cas, d'apres vos commentaires vous êtes plutôt un fervent lecteur de Al lywa2 ou Al Mustaqbal) et croyez moi cher Mr que votre petite recente propagande quotidienne ne m'enrage pas, je la trouve niaise, puérile et suiviste tt coe la politique de votre Emir ou Calife. Again, presentez vos idees, partager vos propos, mais ne donnez pas de lecons. Dhimmises vous dites, je préfère cela a votre état de BHIMMISE et arrogant . Nous au moins, on est conséquent envers les positions qu'on prend.

    raymond chidiac

    09 h 30, le 15 septembre 2011

  • Mme Baaklini. J'ai malheureusement trop bien compris ce que vous disiez. Parler du culte des morts lorsque les phalangistes commémorent l'assassinat de Béchir Gemayel par vos amis syriens soutenus par vos amis Aounistes dhimmisés par vos amis du Hezbollah est tout simplement repoussant. Et ma réponse reste la réponse adéquate à vos élucubrations. Mr Chidiac. Vous aimeriez bien que je me taise, mais rien que pour vous faire enrager chaque matin, je ne le ferai pas.

    Saleh Issal

    08 h 41, le 15 septembre 2011

  • A MR SALEH. Mon texte est suffisamment clair et ne prete a aucune confusion , je n'ai exclu personne ,le reste etant le fruit de votre imagination charge' de rancune et focalise' sur la defense de votre idole. C'etait a quoi justement je faisais allusion :il est tempsde sortir de nos cocons, de laisser nos morts reposer en paix et essayer de trouver des soulutions a nos problemes actuels entre nous, les vivants. Nous refusons d'evoluer dans un monde de zombis... "

    sylvie.baaklini

    05 h 14, le 15 septembre 2011

  • Parce que vous croyez que nous aurons des elections en 2013 Mme Baaklini? Nous avons des partis a tendence nazi au pouvoir et vous esperez encore avoir des elections libres et democratiques? Ils les ont perdues par deux fois et par deux fois ils ont foule aux pieds toutes les regles democratiques possibles. Vous vous attendez a quoi en 2013? Mr. Gemayel a dit tout haut ce que plus de 60% des Libanais pensent tout bas bien avant lui! Quoi qu'il en soit, comme disait Bachir, que Dieu ai son ame: "Ma bi se7 Illa l'Sa7i7". Nous, ont continue!

    Petrossou

    04 h 46, le 15 septembre 2011

  • Mr Issal, Vous oubliez se que qu’ils étaient depuis 91-2005, vous et les gens que vous défendez maintenant. Vous les suiveurs et défenseurs du régime syrien. Vous n'avez rien compris de Mde Baaklini vu que vous êtes réactionnaire même pas révolutionnaire. De grâce arrêtez de donner de leçons depuis un moment et c clair que vous ne voulez pas de bien a Nadim Gemayel parce que son discours est des plus faibles voir insignifiant. Si êtes franchement convaincu de se que vous dites je ne dirai plus rien parce tte discussion avec vous est inutile et ne mènera nulle part. La politique n'est pas et ne sera jamais pour les enfants de cœur donc stp cessez de donner des leçons au gens si L'OLJ pour une raison obscure vous permets c écarts et des propos dégradants alors la STOP.

    raymond chidiac

    04 h 29, le 15 septembre 2011

  • On ne guérit pas le Mal par le Mal. Il faudra que la diplomatie triomphe et respecter surtout le secret du Patriarche si encore le spirituel compte pour nos politiciens trop enthousiastes , et nostalgiques . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    04 h 21, le 15 septembre 2011

  • Je suis profondément attristé de constater que la dérive "pro chrétienne" (au détriment d'un pro liban) de certains cadres du parti kataëb se confirme de plus en plus avec le temps. Je rappelle qu'il s'agit d'un parti nationaliste et que tout nationaliste digne de ce nom ne doit pas opérer de distinctions entre nationaux. Je considère les critiques de Monsieur Gemayel à l'égard du Président de la République déplacées. Nous sommes tous ici conscients d'une part que le Président au Liban a plus un rôle d'arbitre qu'autre chose et doit donc tenter de faire preuve d'une certaine neutralité sur tous les sujets sensibles (une sorte de délégation implicite aux protagonistes concernés) et d'autre part qu'il existe un rapport de force entre l'Etat libanais et le hezbollah qui n'est pas particulièrement en faveur du premier. Dernière remarque générale : les hommes politiques libanais devraient cesser un peu avec les événements syriens et s'occuper un peu plus des affaires locales.

    Olivier Georges

    03 h 51, le 15 septembre 2011

  • Mme Baaklini. Vous applaudissez au culte des morts prôné par Mr Hassan Nasrallah et ses acolytes et vous critiquez le culte de la défense contre le culte des morts prôné par Mr Nadim Gemayel. Soit vous accusez tout le monde , soit vous critiquez tout le monde. Ce n'est pas un discours électoral. C'est un discours qui veut dire ce qu'il veut dire : les armes appellent les armes , désarmons tout le monde avant qu'il ne soit trop tard. Seule l'armée a droit aux armes. Nos ennemis ne peuvent être nos amis tant qu'ils ne modifient pas leur politique agressive permanente depuis trente années , et cela ne peut être réalisé par le régime de Bachar. Il a fait ses preuves. Il est définitivement condamné. Ceux qui au Liban s'associent pour des intérêts personnels de domination au régime syrien, ne peuvent espérer que nous baissions les bras devant leur arrogance, leur propagande éhontée, devant leurs armes. Si nous sommes obligés de nous défendre autrement que par la force des urnes, alors ils en seront les seuls responsables. Nous ne pouvons nous soumettre aux assassinats, au mensonge, aux protecteurs des assassins, aux ambitions de généraux qui auraient perdu toute notion terrestre en restant accrochés à leurs étoiles.

    Saleh Issal

    03 h 04, le 15 septembre 2011

  • La bataille electorale de 2013 serait-elle partie de pied ferme? la nouvelle donne est d'afficher un extremisme chretien plus pousse que celui de l'eglise meme et de ses chefs supremes. Ressuscitons les morts , idolatrons-les...Sommes-nous devenus des Vaudous? le culte des morts serait notre nouveau rite???????????????????????

    sylvie.baaklini

    01 h 37, le 15 septembre 2011

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