La presse belge se montrait, quant à elle, pessimiste sur les chances de réussite de cette tentative de la dernière chance, estimant que M. Di Rupo pourrait remettre au roi son tablier de « formateur » du gouvernement.
Face à cette nouvelle tourmente née des divisions persistantes entre néerlandophones et francophones sur l’avenir du royaume, le roi Albert II est rentré à Bruxelles à bord d’un avion militaire venu le chercher dans le sud de la France.
Ce nouveau blocage intervient alors que l’actuel Premier ministre, Yves Leterme, chargé depuis plus d’un an de gérer les affaires courantes en attendant un hypothétique compromis, a annoncé mardi soir qu’il allait quitter ses fonctions au plus tard à la fin de l’année pour devenir secrétaire général adjoint de l’OCDE à Paris. Le pays est géré par le cabinet de M. Leterme depuis sa démission, en avril 2010. Depuis lors, néerlandophones et francophones ne sont pas parvenus à s’entendre sur un projet commun pour former un véritable gouvernement. Les premiers réclament une autonomie nettement renforcée pour leur région, alors que les seconds cherchent à la limiter.
Malgré des réunions marathon menées depuis une semaine, les discussions butent actuellement sur les droits linguistiques spéciaux dont bénéficient les francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles, que les néerlandophones veulent supprimer.
Un échec de la mission Rupo risque de précipiter de nouvelles élections qui, selon le politologue francophone Christian Behrendt, pourraient être « les dernières de la Belgique ». Premier parti en Flandre en juin 2010, les indépendantistes de la N-VA (Nouvelle alliance flamande), qui ne participent pas aux négociations en cours et misent sur leur échec, sortiraient renforcés d’un tel scrutin, estime l’analyste politique flamand Dave Sinardet. Il souligne cependant que les « effets de dramatisation » sont courants dans les négociations institutionnelles. Pour M. Sinardet, si M. Di Rupo échoue, des élections « ne sont pas une option » et un « gouvernement intérimaire » pourrait être mis en place afin de permettre à la Belgique de confectionner un budget 2012 crédible aux yeux des institutions européennes et des marchés financiers.
(Source : AFP)