Les vignettes à l’honneur lors d’une exposition intitulée « Panini 1961-2011. Une histoire italienne ». Andreas Solarco/AFP
« Les frères Panini n’ont pas inventé les vignettes, mais ils ont eu l’idée géniale de les vendre en pochettes de façon à créer un effet de surprise. Vous ouvrez une pochette, vous découvrez l’autocollant manquant, et cela crée une émotion qui n’existait pas avant ! » raconte Antonio Allegra, directeur du groupe pour l’Italie, lors de la présentation de l’exposition intitulée « Panini 1961-2011. Une histoire italienne ».
Une fois conquise la péninsule, le groupe s’est développé à l’étranger, notamment en France, où Panini s’est installé en 1974. Aujourd’hui, ses vignettes sont distribuées dans une centaine de pays, et en 2010, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros. Avec la mondialisation, « l’idée de copier nos produits a surgi plusieurs fois dans le monde, mais Panini a réussi à rester leader dans son secteur grâce à la richesse de son offre et aux licences qu’il a obtenues », explique-t-il. En outre, pour rester en phase avec le marché, « nous avons innové en termes de produits : vignettes avec paillettes ou en matières spéciales... Nous avons voulu élargir notre offre, même si les vignettes traditionnelles restent le cœur de notre activité », raconte M. Allegra.
En 1988, la famille Panini a vendu l’entreprise, qui est toutefois restée entre des mains italiennes, dont un bon nombre de cadres dirigeants du groupe. « Les techniques d’impression et d’emballage ont changé, mais aussi les méthodes de distribution. Ce qui est resté inchangé, c’est la passion des jeunes et moins jeunes pour le football », se réjouit Antonio Panini, l’un des nombreux rejetons de la dynastie de Modène, qui est encore propriétaire du kiosque à journaux du centre historique d’où tout est parti. « En regardant les vignettes au fil des années, le look des footballeurs, la façon dont ils sont habillés et coiffés, on se rend compte du temps qui passe et des modes qui ont changé », remarque en souriant ce fils d’un des fondateurs. Et c’est vrai que les moustaches et coupes de cheveux improbables des joueurs d’antan, à des années-lumière du look étudié d’un Beckham ou d’un Cissé, font sourire plus d’un visiteur de l’exposition.
Grand mythe associé à la marque, la vignette introuvable, le cauchemar du collectionneur qui ne supporte pas la vue d’un trou béant au milieu de son album, « est restée dans l’imaginaire collectif, mais avec l’automatisation des modes de production, toutes les vignettes sont imprimées en même quantité, et ce genre de problème ne se présente pas », assure Antonio Panini.
Pour se concilier les faveurs des familles et des écoles, la marque a aussi développé une branche éducative, en lançant des séries telles que « L’histoire de l’unification italienne » ou « Les drapeaux du monde ».
(Source : AFP)