Des enfants s’entraînent sur le terrain de foot de Wadi el-Jamous.
En septembre 2010, l’Unicef a distribué des livres pour des centaines d’élèves à condition qu’ils les maintiennent en bon état et qu’ils les rendent à l’école à la fin de l’année, de sorte que les mêmes manuels puissent être remis à d’autres enfants.
Ahmad Hussein, 13 ans, affirme qu’il «a vraiment pris soin des livres et (qu’il) vient avec (ses) parents pour les échanger avec d’autres, qu’(il) va utiliser cette année».
«Au cours des dernières années, avant que la municipalité décide de distribuer des manuels scolaires, j’allais en classe, parfois pendant des mois sans livres», ajoute-t-il. «Ce projet est sensationnel! J’ai vraiment pris soin des livres, pensant que cette année je vais utiliser ceux de quelqu’un d’autre et espérant qu’il les a bien conservés tout comme moi», ajoute-t-il.
Khaled Issa, directeur d’une école publique de Fneydiq, explique «que chaque élève utilise une douzaine de livres par an. Dans cette région du Liban, les couples ont sept à huit enfants et les parents manquent d’argent. Même s’ils ont placé leurs enfants dans des écoles publiques, ils doivent payer les frais d’inscription au début de chaque année. Par la suite, ils se retrouvent à court d’argent et ne peuvent pas se permettre d’acheter les manuels scolaires».
«Parfois, les élèves restaient des mois sans livres, ils copiaient les leçons et puis, quand les parents avaient assez d’argent au milieu de l’année, les livres scolaires n’étaient plus sur le marché. Parfois nous les aidions en fournissant des photocopies... Mais quand ils n’ont pas les manuels scolaires, les élèves ne parviennent pas vraiment à apprendre», ajoute-t-il.
Le petit Ahmad avait l’habitude de venir à l’école à pied, une tâche difficile en hiver, surtout que la route qui mène au bâtiment en question n’est pas asphaltée. La boue couvrait ses jambes jusqu’aux genoux les jours de pluie. Mais depuis l’année dernière, ce n’est plus le cas. Le projet de l’Unicef a fourni trois bus au conseil municipal.
«Nous ne disposons pas d’un budget pour cela. Mais nous avons rassemblé des fonds, appelant les donateurs à nous pourvoir de véhicules», explique Joumana Nasser, responsable du développement communautaire à l’Unicef.
Actuellement, les bus sont utilisés dans plusieurs activités: excursions dans diverses régions libanaises, transport des enfants à l’école à l’intérieur de la localité ainsi que des jeunes filles de Fneydiq jusqu’à Tripoli, où elles poursuivent des études universitaires. En raison du manque de moyen de transport entre Fneydiq et d’autres régions du Nord, nombre de jeunes filles de la localité ne fréquentaient pas l’université après avoir réussi les examens scolaires.
«Grâce à ces nouveaux bus, plus de vingt jeunes filles ont pu aller à l’université cette année», explique le président du conseil municipal de la localité, Khaled Ali Taleb. L’Unicef lancera prochainement d’autres projets dans la localité. Ils se rapportent notamment à la formation et le développement des femmes de la région. Ainsi, en coopération avec le British Council, des cours d’anglais seront dispensés. Par ailleurs, un atelier de couture sera créé.
Une école et un terrain de foot
Dans le petit village côtier de Deir Dalloum, Gergi Kourani, président du conseil municipal, est assis au soleil à la terrasse de l’école fraîchement restaurée. Gergi est un homme heureux et le projet de l’Unicef lui a donné plein d’idées.
«L’école publique construite par les Russes au début du XXe siècle était en train de s’effondrer. En hiver, l’eau de pluie suintait du plafond sur les enfants à l’intérieur des classes et ils ne pouvaient même pas sortir pendant les récréations car le terrain de jeux n’avait pas de toit. Nous sommes une petite localité, mais aussi nous recevons des élèves venant de cinq villages voisins. Grâce à l’Unicef, l’école a été restaurée, et certaines classes en préfabriqué ont été ajoutées. L’école reçoit 220 enfants, mais nous projetons de construire un nouveau bâtiment d’une capacité de 800 élèves», dit-il.
Élias Sleiman, consultant et architecte, montre fièrement le plan de la nouvelle école. L’Unicef ne fournit pas d’argent pour la construction, mais aidera la municipalité à organiser un appel d’offres. L’institution onusienne présentera également le président du conseil municipal et son équipe aux donateurs.
À Wadi el-Jamous, pendant les vacances d’été, les enfants et les jeunes adolescents se rassemblent fréquemment dans le terrain de football, construit grâce à un don parvenu au village par le biais de l’Unicef.
Deux fois par semaine, Ahmad Dennaoui, un joueur professionnel de football originaire du village, enseigne bénévolement aux petits et adolescents.
«Avant la construction de l’aire de jeux, les enfants n’avaient pas grand-chose à faire, surtout en été. Ils restaient à la maison jouant avec des cerfs-volants ou surfant sur Internet», explique-t-il.
Arborant des tee-shirts FC Barcelone, frappés du sigle de l’Unicef, les enfants se plaignent que jusqu’à présent ils n’aient pas d’espadrilles et que parfois, quand ils jouent au foot, leurs pantoufles légères s’envolent avec le ballon.
Selon une étude intitulée «La pauvreté et la répartition des revenus au Liban», publiée par le PNUD en 2008, le mohafazat de Akkar/Minieh-Denniyeh présente le pourcentage le plus élevé de pauvreté du pays avec un taux de 63 pour cent.
Ce n’est donc pas un hasard si le projet de l’Unicef, «La municipalité se développe à travers ses enfants», a d’abord été mis en œuvre dans cette région.
Soha Bsat Boustany, responsable de la communication à l’Unicef, souligne dans ce cadre que l’initiative a pour but notamment d’encourager les présidents des conseils municipaux à améliorer les conditions de vie des enfants et à activer le rôle des communautés locales pour assurer la protection et le développement des tout petits.
Dans les trois villages où les projets ont vu le jour, des comités locaux ont été constitués afin que les habitants prennent conscience de leurs responsabilités et deviennent des partenaires à part entière dans le développement.
Elle ajoute que les municipalités devraient mettre les enfants au cœur de leurs politiques locales ; cette initiative n’est qu’un début qui devrait mener plus tard à l’élaboration de programmes en faveur des enfants. Les conseils municipaux devraient s’efforcer d’éliminer le phénomène de la violence, l’exploitation et les abus contre les enfants.
Pour mettre son projet en œuvre, l’Unicef travaille en collaboration avec plusieurs ministères, notamment ceux de la Jeunesse et des Sports, de l’Énergie et l’Eau, des Affaires sociales et de la Santé.
Courage pour l’Unicef ou malheureusement dans ces villages concernés du Akkar aucun gouvernement n’ a pu à jour mettre un seul projet pour la jeunesse , et améliorer l ’electricité et fournir de l’ eau potable . Antoine Sabbagha
06 h 06, le 14 septembre 2011