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Moyen Orient et Monde - Nations unies

État palestinien : Obama inflexible, Juppé veut éviter une confrontation

À quelques jours de l’Assemblée générale, l’effervescence diplomatique va crescendo.
La détermination des Palestiniens qui tentent d’obtenir la reconnaissance de leur État aux Nations unies la semaine prochaine constitue une « diversion » qui ne résoudra pas le problème du conflit au Proche-Orient, a affirmé avant-hier lundi le président américain Barack Obama. « Cette question ne sera résolue que si les Israéliens et les Palestiniens se mettent d’accord », a-t-il dit dans un entretien accordé à plusieurs journalistes hispanophones, dont un de l’AFP.
« Ce qui va se passer à New York pourrait attirer l’attention des médias, mais cela ne va pas changer ce qui se passe sur le terrain tant que les Israéliens et les Palestiniens ne négocient pas. C’est notre position, et elle n’a pas changé », a souligné le président. « Les Palestiniens estiment qu’ils peuvent se doter de moyens de pression en obtenant une reconnaissance aux Nations unies. Leur intention, je crois, est de passer par l’Assemblée générale. Nous (les États-Unis, NDLR) n’avons qu’un vote à l’Assemblée générale. Il y a de toute évidence beaucoup de pays qui sont prêts à soutenir les Palestiniens, selon ce que sera la résolution », a observé M. Obama. « C’est très différent d’aller au Conseil de sécurité (...). J’ai déjà dit en public que si (cette question) était présentée au Conseil de sécurité, nous nous y opposerions avec force », a-t-il rappelé.
Il n’empêche, des émissaires de l’administration Obama vont retourner au Proche-Orient pour essayer de dissuader les Palestiniens. « Je renvoie dans la région dans les prochains jours David Hale (l’émissaire américain pour le Proche-Orient) et (le conseiller spécial du président américain Barack Obama) Dennis Ross », a déclaré Hillary Clinton lors d’un point de presse. Les deux diplomates, a-t-elle précisé, rencontreront le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas. MM. Hale et Ross étaient déjà dans la région la semaine dernière. La secrétaire d’État a dit multiplier elle-même les contacts pour tenter d’empêcher que le président Abbas présente sa demande à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU dans une semaine, sans doute le 20 septembre. Elle s’entretiendra avec lui « dans les deux jours à venir » et ne veut négliger « aucune démarche dans notre effort pour ramener les parties aux négociations », a insisté sa porte-parole.
« Quoi qu’il se produise ou pas à l’ONU, cela ne provoquera pas, le lendemain, le genre de changement que les États-Unis souhaitent voir », à savoir une solution à deux États, a plaidé Mme Clinton : « Les négociations directes entre les parties sont le seul moyen d’arriver à une solution durable. C’est une voie qui passe par Jérusalem et Ramallah, pas par New York ».
Signalons qu’en soirée, Bill Burns, le n°2 du département d’État, est arrivé en Arabie saoudite, au lendemain d’un avertissement adressé aux États-Unis par l’ex-ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Turki al-Fayçal, qui avait affirmé au New York Times qu’un veto US remettrait aussi en cause l’alliance entre Washington et Riyad, et entraînerait aussi un déclin de l’influence des États-Unis, « une fragilisation de la sécurité israélienne, un renforcement de l’influence iranienne et l’augmentation des risques d’une nouvelle guerre » au Moyen-Orient. Bill Burns rencontrera aujourd’hui le roi Abdallah.

La « lueur d’espoir » et la mise en garde de Juppé
Ce point de vue est exactement ou presque celui du chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, qui a réaffirmé hier son opposition à une demande d’adhésion à l’ONU d’un État de Palestine, lors d’une rencontre à Jérusalem avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
M. Netanyahu a ainsi assuré « accorder une grande importance aux négociations de paix directes avec les Palestiniens. La paix ne se fera qu’à travers des négociations directes et pas par des actions unilatérales », selon un communiqué officiel, qui précise que les deux hommes se sont entretenus « des défis qui s’annoncent ce mois-ci, des tensions avec la Turquie et de la menace iranienne ».
Rappelons que M. Westerwelle avait rencontré dimanche soir à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas et l’avait mis en garde contre le risque de compliquer un retour aux négociations par sa démarche auprès de l’ONU.
La lueur d’espoir est venue de Chine, où le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, qui y est en visite jusqu’à aujourd’hui, a estimé hier de Pékin qu’il restait une « petite chance » d’éviter une « confrontation » à l’ONU.
« Cette petite chance serait d’arriver à un projet de résolution qui serait acceptable pour un grand nombre de pays », a-t-il ainsi déclaré, précisant être en train « d’y travailler en liaison avec la Ligue arabe qui s’est réunie hier au Caire et qui doit se réunir encore aujourd’hui, en liaison avec les Palestiniens, en liaison avec les Britanniques (et en liaison avec la chef de la diplomatie européenne) Mme Catherine Ashton ». « C’est en fonction de ce qui va se passer que nous déterminerons notre position », a ajouté le patron du Quai d’Orsay lors d’une conférence de presse. « Nous prendrons nos responsabilités le moment venu. Nous sommes à la manœuvre depuis des semaines et des semaines pour éviter la confrontation aux Nations unies, parce que nous pensons que cette confrontation serait désastreuse pour tout le monde », a expliqué M. Juppé. « S’il y a confrontation, ce sera un échec pour les États-Unis, ce sera un échec pour les Européens qui vraisemblablement se diviseront, ce sera un échec pour Israël qui se trouvera gravement isolé alors qu’il l’est de plus en plus, dans sa région et au-delà. Et je ne suis pas sûr que cela (serait) une grande victoire pour les Palestiniens parce que, au lendemain d’une résolution votée par 120 pays, qu’est-ce qui va se passer concrètement au niveau de la vie quotidienne des Palestiniens ? Rien de mieux et peut-être du pire », a mis en garde Alain Juppé.
Rappelons que Pékin a récemment confirmé soutenir la demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU, en estimant qu’il s’agissait d’un « droit légitime inaliénable » des Palestiniens et que cela représenterait un facteur de paix dans la région.

L’effervescence
Idem pour la Russie, pour la Turquie (lire par ailleurs) et, très naturellement, pour la Ligue arabe, qui s’est réunie hier en milieu de journée, quelques heures à peine après l’intervention à ce sujet de Barack Obama. Pour le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi « les consultations et les communications allaient se poursuivre pour atteindre l’objectif » d’une adhésion d’un État palestinien à l’ONU.
Et à l’approche de l’Assemblée générale à New York du 20 septembre, l’effervescence augmente.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a ainsi déclaré qu’un groupe de pays dirigé par le Qatar et comprenant l’Égypte et la Jordanie allait plaider cette cause auprès de la communauté internationale, relevant qu’ « une reconnaissance onusienne n’empêchait pas une reprise des négociations avec Israël, suspendues depuis septembre 2010 en raison des désaccords sur la colonisation ».
De leur côté, les ambassadeurs de plusieurs pays arabes ont plaidé hier en Bosnie, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, en faveur d’une reconnaissance de la Palestine à l’ONU. Reçus à la présidence, ils ont affirmé que « la communauté internationale doit soutenir une demande palestinienne justifiée à l’ONU. Ils demandent le soutien de la Bosnie-Herzégovine, en tant que pays ami, et de ses peuples qui ont été témoins des souffrances et des destructions » lors du conflit intercommunautaire (1992-95), selon un communiqué de la présidence bosniaque. Les ambassadeurs de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et du Koweït, ainsi que l’ambassadeur palestinien à Sarajevo ont été reçus par le président en exercice de la présidence collégiale de Bosnie, le Croate Zeljko Komsic.
Quant au groupe des « Elders » (Anciens), présidé par le Prix Nobel de la paix Desmond Tutu, il s’est lui aussi prononcé hier en faveur de la création d’un État palestinien à l’Assemblée générale de l’ONU, en demandant à l’Union européenne une position commune et forte en ce sens.

(Sources : agences et rédaction)
La détermination des Palestiniens qui tentent d’obtenir la reconnaissance de leur État aux Nations unies la semaine prochaine constitue une « diversion » qui ne résoudra pas le problème du conflit au Proche-Orient, a affirmé avant-hier lundi le président américain Barack Obama. « Cette question ne sera résolue que si les Israéliens et les Palestiniens se mettent d’accord », a-t-il dit dans un entretien accordé à plusieurs journalistes hispanophones, dont un de l’AFP.« Ce qui va se passer à New York pourrait attirer l’attention des médias, mais cela ne va pas changer ce qui se passe sur le terrain tant que les Israéliens et les Palestiniens ne négocient pas. C’est notre position, et elle n’a pas changé », a souligné le président. « Les Palestiniens estiment qu’ils peuvent se doter de moyens de...
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Bruxl 14 sept 2011 Etat palestinien: Obama inflexible Il y a plusieurs éléments à distinguer 1° le Pdt Obama en dépit de son "discours d'ouverture" au Caire le 4 juin 2009, en dépit de son prénom ainsi que de quelques flatteries classiques, est avant un politicien héritier de la politique de son prédécesseur et qu'il doit suivre quitte à s'en défaire mais il a une majorité républicaine contre lui. 2° il est archi connu que la politique américaine jusqu'à son plus haut niveau est structurée par des Israélites dévoués à leur patrie d'origine et guidant la politique des Etats Unis au Proche et Moyen Orient uniquement en fonction des directives proches ou à long terme des Israéliens. 3° même si trop de dirigeants arabes n'ont guère manifesté de solidarité avec la Palestine, il n'empêcheque le "printemps arabe" est largement dû au ressentiment populaire exaspéré par la passivité de leurs dirigeants. Cfr l'assaut récent de l'ambassade d'Israël au Caire après l'assassinat en territoire égyptien de six garde-frontières. C'est logique et c'était prévisible. Que maintenant le Premier Erdogan précisément en froid avec Israël saisisse ce nouveau prétexte pour se glisser à l'avant-plan, il ne faut pas non plus exclure totalement le souvenir d'un passé ottoman pas très lointain. Quant à l'ONU, j'y accorde autant de crédit qu'à la SDN, càd, pas grand chose si ce ne sont des gesticulations. Mon exposé n'est pas terminé mais bien le temps alloué. Maximilien

max Wegener

06 h 22, le 14 septembre 2011

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Commentaires (2)

  • Bruxl 14 sept 2011 Etat palestinien: Obama inflexible Il y a plusieurs éléments à distinguer 1° le Pdt Obama en dépit de son "discours d'ouverture" au Caire le 4 juin 2009, en dépit de son prénom ainsi que de quelques flatteries classiques, est avant un politicien héritier de la politique de son prédécesseur et qu'il doit suivre quitte à s'en défaire mais il a une majorité républicaine contre lui. 2° il est archi connu que la politique américaine jusqu'à son plus haut niveau est structurée par des Israélites dévoués à leur patrie d'origine et guidant la politique des Etats Unis au Proche et Moyen Orient uniquement en fonction des directives proches ou à long terme des Israéliens. 3° même si trop de dirigeants arabes n'ont guère manifesté de solidarité avec la Palestine, il n'empêcheque le "printemps arabe" est largement dû au ressentiment populaire exaspéré par la passivité de leurs dirigeants. Cfr l'assaut récent de l'ambassade d'Israël au Caire après l'assassinat en territoire égyptien de six garde-frontières. C'est logique et c'était prévisible. Que maintenant le Premier Erdogan précisément en froid avec Israël saisisse ce nouveau prétexte pour se glisser à l'avant-plan, il ne faut pas non plus exclure totalement le souvenir d'un passé ottoman pas très lointain. Quant à l'ONU, j'y accorde autant de crédit qu'à la SDN, càd, pas grand chose si ce ne sont des gesticulations. Mon exposé n'est pas terminé mais bien le temps alloué. Maximilien

    max Wegener

    06 h 22, le 14 septembre 2011

  • Il a servi à quoi votre "salam aalaykoum" à l'Assemblée égyptienne , mister President ? Si pour finir, vous finissez comme tous les autres présidents américains, par vous agenouiller devant les voix électorales de la communauté juive ?

    Saleh Issal

    03 h 57, le 14 septembre 2011

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