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Technologies - Souvenir

Il y a 30 ans, naissait l’IBM PC : une révolution dans l’histoire de l’informatique

Le Personal Computer 5150 d’IBM fête ses trente ans. Cette grosse boîte beige rudimentaire sans moniteur, sans ports série et sans disque dur, élue « Man of the Year » en 1981 par « Time Magazine », est considérée comme une révolution dans l’histoire de l’informatique.

Une carte-mère encore primitive, mais bourrée de circuits intégrés.

À la fin des années soixante-dix, IBM est en retard sur ses concurrents. Pour rattraper l’Apple II, le Commodore PET ou l’Atari 800, un programme secret est lancé sous le nom de «Chess project» pour produire l’Acorn, nom de code du 5150. «On devait faire en un an et à douze, dans un petit laboratoire de Boca Raton (Floride), ce qui demandait à l’époque quatre ans de travail à trois cents personnes», se souvient David Bradley, membre de l’équipe.
Pour réussir ce pari, le géant d’Armonk, petite ville de l’État de New York, va procéder à une petite révolution en utilisant des fournisseurs extérieurs pour les composants. Une idée qualifiée en interne «d’hérésie», mais qui va permettre de tenir les délais de construction. L’instrument arbore un banal processeur Intel 8088 cadencé à 4.77Mhz, jusqu’à 256 Ko de mémoire vive et une architecture ouverte de 8 bits ISA-Slot d’extension. Soit, à titre de comparaison, seize millions de fois moins de mémoire vive que l’iPhone 4, 64 Go. David Bradley reconnaît d’ailleurs que «la révolution n’est pas le micro-ordinateur en lui-même, mais son système ouvert».

La clé du succès
IBM lance son micro-ordinateur discrètement. La cible de Big Blue, surnom de l’entreprise en raison des gros ordinateurs bleus qu’elle fabrique, est le marché qu’elle connaît le mieux, à savoir l’entreprise. «IBM a envahi les bureaux pour s’incruster dans les foyers et être partout où l’homme aurait besoin d’un PC», analyse Philippe Nieuwbourg, directeur du musée de l’Informatique.
La stratégie d’IBM fonctionne. L’engouement est total. Il avait prévu d’en vendre 500000 à la fin 1984, deux millions trouveront preneurs. «Certains magasins organisaient des loteries pour gagner un PC IBM», se rappelle David Bradley. Enthousiaste, il explique que les logiciels de traitement de texte ou les tableurs compatibles avec le système d’exploitation de Microsoft ont alors afflué et que les compagnies de matériel informatique ont créé des composants par dizaines. «Le système ouvert a permis le développement d’un nouveau marché, celui des compatibles», précise Philippe Nieuwbourg. IBM va très vite s’emparer de 50% du marché.

Un colosse au pied d’argile
Les entreprises qui se sont développées avec l’arrivée du 5150 vont, à l’instar de Compaq, utiliser la rétro-ingénierie pour créer leur propre PC. Dell, AST ou HP émergent avec des clones de l’IBM PC. Le marché de l’ordinateur est en pleine expansion, ce qui va «favoriser l’émergence définitive des géants, qui sont à l’origine du succès d’IBM: Intel et ses microprocesseurs et Microsoft avec son système d’exploitation», explique Philippe Nieuwbourg.
«IBM, qui a profité d’un quasi-monopole pour s’imposer, va se retrouver rattrapé et dépassé pour ne pas avoir innové», ajoute le directeur du musée de l’Informatique. Reste que si une équipe de douze ingénieurs n’avait pas inventé l’IBM 5150, l’informatique ne serait pas aujourd’hui tout à fait ce qu’elle est.
À la fin des années soixante-dix, IBM est en retard sur ses concurrents. Pour rattraper l’Apple II, le Commodore PET ou l’Atari 800, un programme secret est lancé sous le nom de «Chess project» pour produire l’Acorn, nom de code du 5150. «On devait faire en un an et à douze, dans un petit laboratoire de Boca Raton (Floride), ce qui demandait à l’époque quatre ans de travail à trois cents personnes», se souvient David Bradley, membre de l’équipe.Pour réussir ce pari, le géant d’Armonk, petite ville de l’État de New York, va procéder à une petite révolution en utilisant des fournisseurs extérieurs pour les composants. Une idée qualifiée en interne «d’hérésie», mais qui va permettre de tenir les délais de construction. L’instrument arbore un banal processeur Intel 8088 cadencé à 4.77Mhz,...
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