Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a estimé mardi à Pékin qu'il restait une « petite chance » d'éviter une « confrontation » à l'ONU, où les Palestiniens ont l'intention de demander le 20 septembre la reconnaissance de leur État. « Cette petite chance serait d'arriver à un projet de résolution qui serait acceptable pour un grand nombre de pays », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, en visite en Chine jusqu'à mercredi. « Nous sommes en train d'y travailler en liaison avec la Ligue arabe qui s'est réunie hier au Caire et qui doit se réunir encore aujourd'hui, en liaison avec les Palestiniens, en liaison avec les Britanniques, (et en liaison avec la chef de la diplomatie européenne) Mme Catherine Ashton », a-t-il poursuivi. « C'est en fonction de ce qui va se passer que nous déterminerons notre position », a ajouté M. Juppé lors d'une conférence de presse. « Nous prendrons nos responsabilités le moment venu ».
En l'absence de toute perspective de relance immédiate du processus de paix, moribond depuis un an, le président palestinien Mahmoud Abbas doit présenter la requête palestinienne à Ban Ki-moon le 20 septembre lors de l'Assemblée générale des Nations unies. Le gouvernement israélien est totalement opposé à cette demande unilatérale et mise sur l'opposition des États-Unis qui menacent d'utiliser leur veto au Conseil de sécurité. Une demande d'adhésion à l'ONU doit être validée par le Conseil.
« Nous sommes à la manœuvre depuis des semaines et des semaines pour éviter la confrontation aux Nations unies, parce que nous pensons que cette confrontation serait désastreuse pour tout le monde », a expliqué M. Juppé. « S'il y a confrontation, ce sera un échec pour les États-Unis, ce sera un échec pour les Européens qui vraisemblablement se diviseront, ce sera un échec pour Israël qui se trouvera gravement isolé alors qu'il l'est de plus en plus, dans sa région et au-delà ». « Et je ne suis pas sûr que cela (serait) une grande victoire pour les Palestiniens parce que, au lendemain d'une résolution votée par 120 pays, qu'est-ce qui va se passer concrètement pour la vie quotidienne des Palestiniens? Rien de mieux et peut-être du pire ».
La Chine a récemment confirmé soutenir la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU, en estimant qu'il s'agissait d'un « droit légitime inaliénable » des Palestiniens et que cela représenterait un facteur de paix dans la région.