"Des hommes armés, vêtus d'habits militaires et d'uniformes de police, ont dressé un barrage, fait descendre les hommes avant de les abattre et de s'enfuir. Tous les corps se trouvent aujourd'hui à la morgue de Kerbala", a déclaré ce haut responsable.
Chaque après-midi, un bus de la compagnie Helou part de Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad, avec des pèlerins chiites pour se rendre en Syrie. Il doit traverser une zone désertique dans la province sunnite d'Al-Anbar avant de gagner la frontière irako-syrienne. L'embuscade a eu lieu à Nukhaïb, à 200 km à l'ouest de Kerbala, sur une route secondaire menant à la frontière.
"Il était 21H00 (18H00 GMT) environ lorsque nous avons été arrêtés à un point de contrôle. Des hommes en uniforme de l'armée sont montés dans le bus et nous ont affirmé qu'ils avaient été attaqués et nous ont demandé de leur remettre nos téléphones portables, ce que nous avons fait", a affirmé Oum Thaer, une des survivantes, à la morgue de Kerbala.
"Ils ont ensuite demandé, toujours très poliment, aux hommes de descendre pour une fouille, et ils ont obtempéré. Puis nous avons entendu des tirs et quelques femmes qui étaient descendues du bus ont commencé à hurler en voyant les corps ensanglantés", a ajouté cette femme qui a perdu son mari.
A ce moment, deux camions sont arrivés à vive allure et ne se sont pas arrêtés au barrage. "Les terroristes ont compris qu'ils allaient prévenir les services de sécurité et se sont enfuis. Quelque temps après, l'armée et la police sont arrivées", a-t-elle dit.
La province sunnite d'Al-Anbar, dans l'ouest du pays, a été un fief d'Al-Qaïda après l'arrivée des troupes américaines en 2003. De nombreux Irakiens et étrangers qui empruntaient la route pour rejoindre la Jordanie ou la Syrie y ont été tués.
Depuis 2007, les milices tribales ont réussi à frapper durement les insurgés dans la région, sans toutefois les éliminer totalement.