Hier, le chef du PSP a consacré la majeure partie de son intervention hebdomadaire à l’organe de son parti, al-Anba’, à réfuter implicitement – mais d’une manière qui rejoint clairement les vues du 14 Mars – les arguments tenus par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, au sujet de la situation en Syrie, des armes du Hezbollah et de la question de l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban.
« Lier la question des armes (du Hezbollah) à l’implantation des Palestiniens conduirait à maintenir indéfiniment le Liban en suspens dans le cadre des conflits régionaux », écrit notamment M. Joumblatt. Et d’ajouter, en guise de désacralisation des armes du Hezb : « Il est apparu que la demande formulée par l’Autorité palestinienne en vue de la reconnaissance de l’État palestinien est plus efficacement inquiétante pour Israël et l’Amérique que les armes. »
Soulignant la nécessité de mettre en œuvre les résolutions du dialogue national de 2006, « dont les trois principaux thèmes étaient le tribunal international, le tracé de la frontière entre le Liban et la Syrie et le retrait des armes palestiniennes hors des camps », il affirme « refuser de lier le sort et l’avenir du Liban à la libération des fermes de Chebaa et à tous les conflits de la région ». De plus, tout en faisant valoir « l’importance défensive que représente l’arsenal de la résistance », il estime « nécessaire d’établir une stratégie défensive par le biais de laquelle on procéderait à l’intégration progressive des armes dans le cadre de l’État libanais ».
S’agissant encore de la question de l’implantation des Palestiniens et des craintes qu’elle suscite dans certains milieux libanais, M. Joumblatt minimise son impact, notant que depuis 1948 l’ensemble des terrains acquis par des Palestiniens au Liban ne dépassent pas les 3 %.
Mais il va plus loin en s’adressant directement au patriarche maronite : « Si certains ont peur pour la présence chrétienne au Liban, le meilleur moyen est de faire en sorte que le patriarche Raï, qui en est le garant, crée un comité formé de chrétiens nantis pour empêcher que des terrains soient vendus (à des non-chrétiens), ou alors d’utiliser les propriétés de l’Église au bénéfice des chrétiens pauvres afin de les dissuader d’émigrer à la recherche d’un emploi pour vivre », lance-t-il.
Au sujet des révoltes arabes et de la situation en Syrie, le chef du PSP profite de la commémoration du 11-Septembre pour rappeler que les attentats avaient « servi de prétexte pour la plupart des régimes arabes afin de consacrer leur nature tyrannique et répressive contre leurs peuples sous le label de la lutte contre les mouvements intégristes ».
« Lorsque les révoltes arabes se sont déclenchées, certains théoriciens de la “ moumanaa ” ont crié au complot américain au lieu d’y voir l’expression du droit naturel des peuples à se libérer du parti unique et omniprésent, et à réclamer les droits élémentaires que sont la justice, la liberté, la démocratie et la dignité », ajoute-t-il.
« Les propos intimidants que l’on a tenus au sujet de l’ascension des courants salafistes ou intégristes ne sont pas très exacts et visent à en faire des épouvantails. De plus, ces propos nous rappellent l’éternelle théorie de l’alliance des minorités qui a détruit le Liban », souligne le chef du PSP.
je crois que walid joumblatt n'a pas changé ses convictions. au fond de lui même il est avec le 14mars. Il est le premier à attendre la chute du régime syrien. c'est lui qui a dit un jour à condoliza rice qu'avec un dictateur on ne peut pas discuter il faut le renverser. et je crois qu'il a tout a fait raison.....
08 h 08, le 13 septembre 2011