« Aveu d’échec » : ce constat était partagé par la presse grecque au lendemain de l’annonce d’une nouvelle taxe exceptionnelle, sur l’immobilier, censée rapporter les quelque 2 milliards d’euros manquant à l’appel dans les caisses de l’État en 2011, et destinés à convaincre les créanciers du pays de ne pas retirer leur perfusion financière à la Grèce.
Dimanche, trois heures de Conseil des ministres impromptu pour emporter la décision, trois heures de conférence de presse pour la « vendre » à l’opinion publique : la gestion gouvernementale relève d’une « logique de ravaudage », déplore Angélos Tsakanikas, chef de recherches du think-tank du patronat, IOBE. Selon lui, l’équipe socialiste s’est retrouvée acculée pour avoir « consacré plus de temps et d’énergie à chercher comment ne pas appliquer le plan de redressement qu’à faire le travail » conditionnant l’aide internationale. « La majorité n’a pas voulu opérer la rupture qui s’imposait », juge-t-il. Il nuance toutefois le tableau en relevant que, malgré tout, la Grèce « a réussi le tour de force de réduire en deux ans son déficit de 36 à 17 milliards d’euros ».
Si tous, du Parti communiste aux associations de propriétaires, dénonçaient une mesure accélérant la paupérisation de pans entiers de la société, nul ne se hasardait à parier sur les bénéfices à en attendre.