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Liban - Bkerké

Raï veut donner « une chance à Assad »

Le patriarche Raï a achevé sa visite officielle en France par une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer. « Nous souffrons de l’existence du Hezbollah et de ses armes », a dit le chef de l’Église maronite à ses hôtes, tout en estimant qu’il faut donner « une chance » aux réformes en Syrie.

« Il faut donner une chance à Bachar el-Assad, parce qu’il a entamé des réformes. Il faut donner une chance aux réformes », a affirmé hier le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à partir de Paris, où il a achevé sa visite officielle par une série de visites et de rencontres, notamment avec le président de la Chambre, Bernard Accoyer, et le président de la Conférence épiscopale de France, Mgr André Vingt Trois.
Dans un échange avec les journalistes, au siège de la Conférence des évêques de France, le patriarche maronite a répondu – un peu hâtivement – au feu roulant des questions qui lui ont été posées par les représentants de la presse arabe en France, affirmant notamment qu’il faut donner sa chance au régime syrien.
Le patriarche n’a pas manqué, d’autre part, de souligner les liens du Hezbollah avec l’Iran et le régime syrien, ainsi que « le grand problème des armes » détenues par ce parti, qui s’arroge en défenseur de l’armée, du Liban et des Palestiniens.
« Nous souffrons de l’existence du Hezbollah et de ses armes », a lancé le patriarche Raï, notant que ce parti armé est présent au Parlement et au gouvernement, et jugeant cet état de fait « anormal ».
« Pourquoi ne prive-t-on pas le Hezbollah des prétextes qu’il brandit pour conserver ses armes et tenter d’étendre son pouvoir sur tout le pays ? Pourquoi n’applique-t-on pas les résolutions du Conseil de sécurité ? Pourquoi Israël continue-t-il d’occuper des territoires qui ne lui appartiennent pas ? Pourquoi les Palestiniens armés restent-ils au Liban ? » s’est interrogé pêle-mêle et en substance le patriarche.

À l’Assemblée nationale
Auparavant dans la journée, le patriarche s’était rendu au siège de l’Assemblée nationale française, où il avait rencontré le président Bernard Accoyer, avant de visiter le siège de l’association Œuvre d’Orient.
Devant les journalistes qui l’interrogeaient sur son entretien, le patriarche a repris les thèmes qu’il avait développés au cours de ses deux premières journées de rencontres officielles, notamment avec le président Sarkozy : craintes que la situation en Syrie ne dégénère en guerre civile, crainte d’une dérive extrémiste et, enfin, opposition à tout projet d’émiettement de la région en entités confessionnelles et ethniques.
« Ces options sont toutes néfastes aux chrétiens, a dit le patriarche Raï. Elles sont en contradiction avec la démocratie et les valeurs au nom desquelles l’Occident encourage les soulèvements qui ont lieu dans le monde arabe. »
Le patriarche a conseillé à ses interlocuteurs de ne pas hâtivement encourager les soulèvements qui se produisent. Il n’a pas manqué d’offrir en exemple l’Irak, où le résultat de l’intervention américaine est à l’opposé des principes invoqués pour la lancer. Il a également parlé de l’Égypte après Moubarak, en affirmant que des églises y ont été attaquées.
« Ces questions nous ont été posées, a dit Mgr Raï, et nous avons senti que, grâce à nos réponses, nos hôtes comprenaient mieux certaines choses auxquelles ils n’avaient pas prêté suffisamment attention. Le monde occidental est laïc. Il y a là séparation entre la religion et l’État, et nous disons qu’il est impossible de parler de démocratie dans des régimes qui sont encore théocratiques. »
Mais le patriarche maronite a dit avoir rassuré son interlocuteur au sujet de la situation interne au Liban, précisant qu’il existe « une lutte pour le pouvoir entre les sunnites et les chiites », tout en ajoutant que « les chiites ne sont pas tous membres du Hezbollah et que les sunnites ne sont pas tous des salafistes ou membres des Frères musulmans ».
Mardi soir, le patriarche Raï avait assisté à un dîner donné en son honneur par la délégation permanente du Liban auprès de l’Unesco. Prenant la parole au cours du dîner, l’ambassadrice Sylvie Fadlallah avait rappelé que l’Unesco a tenu un colloque sur « les transitions dans le monde arabe », soulignant que l’unique cadre acceptable pour la réalisation des aspirations des peuples arabes est « le pluralisme ».
Le patriarche Raï entame aujourd’hui le volet pastoral de sa visite en France, au cours de laquelle il se rendra à Lourdes, puis à Marseille.
« Il faut donner une chance à Bachar el-Assad, parce qu’il a entamé des réformes. Il faut donner une chance aux réformes », a affirmé hier le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à partir de Paris, où il a achevé sa visite officielle par une série de visites et de rencontres, notamment avec le président de la Chambre, Bernard Accoyer, et le président de la Conférence épiscopale de France, Mgr André Vingt Trois.Dans un échange avec les journalistes, au siège de la Conférence des évêques de France, le patriarche maronite a répondu – un peu hâtivement – au feu roulant des questions qui lui ont été posées par les représentants de la presse arabe en France, affirmant notamment qu’il faut donner sa chance au régime syrien.Le patriarche n’a pas manqué, d’autre part, de souligner les liens du...
commentaires (24)

Messieurs, le Patriarche a parlé; donc soyez beaux et taisez-vous !

Raphael DAVID

18 h 35, le 09 septembre 2011

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Commentaires (24)

  • Messieurs, le Patriarche a parlé; donc soyez beaux et taisez-vous !

    Raphael DAVID

    18 h 35, le 09 septembre 2011

  • Nous avons Foi en vous notre Beatitude, Mais Je crois après 6mois sanglants en Syrie et après des milliers de manifestants qui se tue chaque jour, c'est un peu surprenant et décevant! Les chrétiens et surtout les maronites paieront chères le prix de ces propos! C'est avec ces propos que les Salafistes auront une raison de plus de tuer les chrétiens en Syrie... je crois au principe de non ingérence, il faut être neutre ces jours ci, ca va nous coûter cher après le fin de régime assad qui ne peut exister même s'il continue les reformes, car s'il y aura des élections en Syrie (que je doute) c'est la fin du régime! encore une fois, avec ces propos Le Backlash sera traumatisant! On N'oublie jamais ce que ce régime a fait au Chrétiens et AU Libanais durant 30 ans!

    Brian Mator

    12 h 21, le 08 septembre 2011

  • Donner une chance ! 40 ans est-ce que ce n'était pas suffisant ? Et puis pourquoi ne pas aussi dire fallait leur donner une chance au Liban quand nous nous faisions bombarder aveuglément, des innocents tués , des familles déchirées , tortures , etc.... Vraiment nous devions leur donner encore une chance !! Pardon les bourreaux ! De 2 choses l'une ou bien c'est un lapsus qui en dit long sur les vraies pensées politiques et c'est grave , ou bien c'est un couac impardonable et il aurait mieux fait de ne pas se mêler de politique . Dommage pour un Patriarche .

    Antoine Boloux

    09 h 31, le 08 septembre 2011

  • Monseigneur Rai est une benediction pour la communaute et le Liban tout entier. Pourquoi ne pas l'ecouter et essayer de comprendre ce qu'il dit au lieu de lui faire des proces d'intention. Le peuple syrien a trouve aujopurd'hui au Liban quantite de defenseurs et c'est une tres bonne chose, mais pourra-t-on jamais nous dire qui jugera les occidentaux pour nous avoir fait subir le joug de ce meme regime syrien durant 30 ans, qui nous a bombarde, enleve, torture, essaye de detruire notre identite et pousse a l'exode. Qui jugera ces memes occidentaux pour les dizaines de milliers d'innocents morts en Iraq dans leur soi-disant recherche d'armes biologiques. Qui jugera les americains qui hier encore livraient les opposants a Khazafi pour les trucider loin des projecteurs. Je ne pense pas que le sieur Assaad ait radicalement change de comportement depuis qu'il assistait aux cotes de M. Sarkozy au defile du 14 juillet.

    Paul Charbel

    08 h 47, le 08 septembre 2011

  • Un patriarche libre pour un pays libre et souverain restera l 'ultime souhait de tout libanais . Courage . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 20, le 08 septembre 2011

  • Bien dit GEDEON :ça dure jusqu'à combien de morts,une chance? Puis il est temps d'apliquer le principe de non-ingérence.. Sa Beatitude a son et chacun a sa cuisine ,,,

    Sam Abousamra

    08 h 15, le 08 septembre 2011

  • Enfin un Homme de foi et d'action; digne, courageux, cense, modere, charismatique, visionaire, libre...Il m'a restituee ma fierete d'appartenir a l'eglise maronite, laquelle fierete m'a ete usurpee 30 ans en arriere... Laisser le parler...donnez vous la chance de vous receuillir sur ses paroles sages. La mort qui de nous ne l'aura pas experimentee au Moyen Orient??...Par ses propos et sa mise en garde, il n'encourage point la violence, mais incite a eviter le pire au cas ou des courants salafistes venaient a se mettre en place. Tania Asmar

    Tania Asmar

    06 h 32, le 08 septembre 2011

  • Cela fait plus de 40 ans que le régime syrien jouit de la chance de réprimer et massacrer. Aujourd'hui, accusé de crimes contre l'humanité, comment peut-on encore lui prolonger cette chance ? Si ce régime se maintient il n'y aura jamais de réformes en Syrie, il n'y aura que continuité dans la barbarie et l'oppression. Monseigneur Raï aurait pu éviter des propos totalement contradictoires comme "nous souffrons de l’existence du Hezbollah et de ses armes" et "il faut donner sa chance au régime syrien".

    Robert Malek

    05 h 42, le 08 septembre 2011

  • Je voudrais exprimer une chose dans le plus grand respect pour Bkerké et Sa Béatitude, mais aussi en toute franchise : Les bonnes intentions ne suffisent pas. Peut-être même seront-elles mal interprétées comme ne tenant pas compte des sacrifices énormes en martyrs et souffrances que le peuple syrien est en train d'endurer dans le cadre de ses aspirations à la liberté, à la dignité et à la démocratie. Il est à craindre qu'une telle position de l'Eglise maronite n'ait l'effet contraire du prétendu, auprès du peuple syrien et sur ses vues envers les chrétiens de Syrie et les chrétiens du Liban.

    Halim Abouchakra

    05 h 39, le 08 septembre 2011

  • Pie XII avait aussi donné sa chance à Hitler en taisant les crimes aussi bien contre les juifs que contre les chrétiens (car l'idéal du nazisme était contradictoire avec celui des chrétiens et qu'Hitler voulait récupérer la jeunesse allemande par ses organisations de la Jeunesse Hitlérienne que concurrençaient les organisations chrétiennes). Par peur de plus amples représailles contre les représentants de l'Eglise qui étaient envoyés par centaines dans les camps, Pie XII s'est très peu exprimé. On connaît le résultat. Votre béatitude, il ne faut pas se taire devant le massacre des innocents. Donner une chance aux massacreurs, c'est aider à poursuivre les massacres. Votre béatitude, demandez conseil au Patriarche Nasrallah Sfeir. Il a toujours été d'un sage conseil.

    Saleh Issal

    05 h 03, le 08 septembre 2011

  • Quelle Honte !!!! Il est quand même grand temps de ne plus laisser les hommes de religion parler de politique. C'est quand même très grave que Le Patriarche qui représente une communauté puisse se permettre de tenir ses propos.

    Tarabay Rima

    04 h 57, le 08 septembre 2011

  • Monseigneur,nous vous avons connu plus pertinent dans vos analyses et vos conseils,mais hier,vous etiez a cote de la plaque et vous marchez en contresens de l'Histoire.Attention,l'histoire ne pardonne pas,et surtout elle garde la memoire,et n'oublie pa les morts,en Syrie comme au Liban...

    Joseph Abi Najem

    04 h 20, le 08 septembre 2011

  • « Nous souffrons de l’existence du Hezbollah et de ses armes », a dit le chef de l’Église maronite( OJL) mais la vraie phrase a été « Nous souffrons de l’existence du Hezbollah et de ses armes et tant que l'Armée Libanaise est sous embargo nous nous retrouvons de facto avec une Résistance qui n'aura plus lieu d'exister que si cet embargo des nations européennes sur les armes est levé et que nos troupes nationales deviennent assez puissante pour défendre notre pays en tous les sens du terme ». Cceci a été repris du communiqué publié à Paris par le bureau de sa Béatitude.

    Fadi Yazbeck

    04 h 07, le 08 septembre 2011

  • Enfin un peu de pragmatisme et de realisme.

    Raymond Chidiac

    03 h 58, le 08 septembre 2011

  • Non, Monseigneur, pas vous !

    Kandalaft Michel

    03 h 46, le 08 septembre 2011

  • Je suis attere par le message de sa Beatitude. Avec tout ces morts en Syrie, avec tout l'histoire de la famille Assad durant ces 40 dernieres annees, on prefere encore ce dictateur a toute autre alternative. Si ce message a ete donne par une profonde conviction, alors je ne peux que la respecter etant donne que je suis pour la libre parole. Mais si ce message est la suite de promesses de la part de Bashar que la communaute Maronite aura un role accru au Liban (ou tout autre), alors il faudra en supporter les consequences. Ca s'appeler faire un pari, et il peut etre perdant...Le probleme c'est qu'il parle au nom de la communaute Maronite et je ne suis pas certain que toute la communaute partage cet avis.

    Mohamad Batal

    03 h 36, le 08 septembre 2011

  • C'est du "N'importe quoi" et surtout du "Pêle-Mêle" comme vous le dites si bien ! Waynak ya Batrak Sfeir, téssmaa wé tchouuf" !

    AOUn Noël

    03 h 15, le 08 septembre 2011

  • Ma déception est très grande en lisant les propos de Msgr Raï qui, à mon avis ne correspondent nullement à la réalité des événements qui se produisent dans les pays arabes ,notamment la Syrie. Les précautions et les inquiètudes que soulève sa Béatitude peuvent sembler d'actualité si les révolutions se revendiquaient de valeurs religieuses ou bien idéologiques ! Mais il est extrêmement visible que c'est la Liberté qui guide les exigences des peuples arabes, et les interrogations de Msgr Raï sont plus proches des tyrans que des peuples épris de leur Liberté, et ceci l'Histoire l'enregistrera !!

    Hayek Charles

    02 h 50, le 08 septembre 2011

  • Sa Beatitude devrait s'occuper avant tout de l'être humain de l'amour du prochain, de morale, de justice et non pas de politique: est ce que Mr Assad a donne une chance aux 2200 morts aux 3000 disparus et 12000 personnes arrêtées en 6 mois en Syrie. Et puis peut être que c'est au peuple syrien de décider des chances a donner sachant qu'il brave touts les dangers et la terreur touts les jour pour sa liberté face a une oppression aveugle et qui ne lui donne aucune chance elle...

    Nada Zeineh

    02 h 31, le 08 septembre 2011

  • Dans la manchette d'à côté on lit : Alain Juppé accuse Damas de "crimes contre l'humanité". Décidément !!

    Halim Abouchakra

    02 h 24, le 08 septembre 2011

  • ... sans commentaires ..!

    Cadige William

    00 h 56, le 08 septembre 2011

  • - - Votre Béatitude , vous êtes un homme sage . Merci pour ces belles paroles et merci d'exister .

    JABBOUR André

    00 h 33, le 08 septembre 2011

  • Sa Béatitude veut donner sa contribution afin de donner une chance à la paix, à la non division de la Syrie au profit du chaos, à une négociation fructueuse dans les cadres des ouvertures inédites proposées par le régime, à la diversité, au rôle historique de la Syrie et de son positionnement dans le conflit qui nous oppose au projet sioniste et surtout à la stabilisation des chrétiens et autres minorités millénaires sur la terre de leurs ancêtres! Les éminents esprits traitent les principes, les autres....

    Ali FARHAT

    19 h 29, le 07 septembre 2011

  • Il ne pouvait dire autre chose...le mieux aurait été qu'il ne dise rien du tout,partant du principe de non-ingérence.je doute que les réactions de la communauté sunnite soient de nature à le soutenir,et je ne parle pas d'une bonne partie des chrétiens.Mais il a pensé à ses ouailles,qui n'en demandaient peut-être pas tant.Va pour une chance...ça dure jusqu'à combien de morts,une chance?

    GEDEON Christian

    19 h 00, le 07 septembre 2011

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