Un marché en plein air, à proximité du port d’Ouchy, à Lausanne.
« La FRC fait partie d’une alliance des associations de consommateurs avec les Suisses allemands et les Suisses du Tessin, précise Barbara Pfenniger, spécialiste en alimentation et en agriculture. À la FRC, nous nous occupons de différents aspects, alimentation, agriculture, économie, politique, etc., et nous publions une revue FRC Magazine à l’intention des consommateurs, ainsi que des communiqués de presse d’une manière ponctuelle. Nous fournissons aussi des conseils personnalisés en réponse à des appels téléphoniques. »
Dans le secteur de l’alimentation, « la FRC a pour rôle de contrôler le contrôleur », précise Barbara Pfenniger. « Nous n’examinons pas directement les denrées alimentaires importées, mais ce travail est assuré par les chimistes cantonaux avec qui d’ailleurs nous collaborons, d’autant que nous agissons dans la même direction, ajoute-t-elle. Parfois, nous leur demandons d’effectuer des tests pour notre compte, parce qu’en plus de la sûreté alimentaire, nous nous intéressons au problème de la tromperie. Celle-ci consiste à faire passer un produit donné pour ce qu’il n’est pas et par conséquent à le vendre à un prix élevé. »
La FRC accorde aussi une importance à « l’hygiène ». « Les contrôles sont également effectués par les chimistes cantonaux, note Barbara Pfenniger. Toutefois, les résultats ne sont pas communiqués au grand public, ce qui nous pose un problème, parce qu’il nous devient difficile de défendre les consommateurs. Actuellement, les associations de consommateurs ont fait une demande pour que ces résultats soient publics dans tous les cantons, comme c’est le cas aux États-Unis, au Danemark et dans d’autres pays. »
Sur le terrain, la FRC contrôle essentiellement « la température des frigos » dans les entreprises. « Normalement, ces dernières font un autocontrôle, constate la spécialiste. Souvent, nous faisons nous aussi un contrôle qui dépend toutefois des moyens dont nous disposons. »
Bactérie, salmonelle...
En Suisse, le problème majeur observé au niveau du secteur de l’alimentation reste « le déséquilibre alimentaire », insiste Mme Pfenniger. « Les gens mangent trop et mal, observe-t-elle. On mange trop gras et trop sucré, et d’un point de vue de santé globale, il s’agit d’un problème dont l’impact est supérieur à celui posé par les contaminations. Au niveau de la sûreté alimentaire, les risques de maladies et de décès sont moindres, mais ce n’est pas une raison pour baisser la vigilance. Les problèmes les plus rencontrés sont le risque de bactéries dans la préparation de certains produits comme les fromages à pâte molle. La salmonelle est un autre risque qui est en train d’augmenter. »
Les infections alimentaires, les intoxications, les pesticides dans les aliments, les additifs... autant de risques pour le consommateur qui devraient être plus contrôlés, selon la FRC. En ce qui concerne les défis à relever, le plus important reste, selon Barbara Pfenniger, celui de doter « les aliments préemballés d’un bon étiquetage qui soit lisible dans les quatre langues nationales, le français, l’allemand, l’italien et le romanche ». « Il est important aussi que chaque produit fasse référence aux indications nutritionnelles, ce qui n’est pas encore une chose obligatoire en Suisse. Il faudrait également œuvrer pour que le poids des produits achetés soit correct. »