La cartothèque de Beyrouth numérise un fonds de 4 000 cartes géographiques

L’Institut français du Proche-Orient, fondé en 2003, propose divers services au grand public, parmi lesquels une médiathèque et une cartothèque. Cette dernière fait partie d’un réseau de trois établissements identiques situés à Damas, siège de l’administration des cartothèques de l’IFPO, à Beyrouth et à Amman. La cartothèque de Beyrouth, située rue de Damas sur le campus de l’ambassade de France, est riche d’environ 4 000 cartes géographiques : les cartes de Beyrouth et du « Grand Beyrouth » représentent environ 75 % des fonds disponibles, mais de nombreuses cartes du Liban, de la Syrie, du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord ou même de France peuvent également être consultées. Certaines d’entre elles datent de la seconde moitié du XIXe siècle et les plus récentes ont été achetées cette année. La cartothèque dispose également de nombreuses cartes datant de la période du mandat français, ainsi que d’autres répertoriant les sites archéologiques du Liban, une démarche entreprise par des archéologues durant les années 1970.
De par sa diversité, le fonds de la cartothèque de Beyrouth présente donc un intérêt pour de nombreux chercheurs et universitaires. Ce sont d’ailleurs eux qui constituent le public principal de la cartothèque de Beyrouth, qu’ils soient libanais ou qu’ils viennent de l’étranger, majoritairement d’Europe occidentale. Les visiteurs, au nombre de quelques centaines par an, trouvent ici la possibilité de venir chercher des illustrations pour leur thèse ou leurs travaux de recherches : les cartes leur sont prêtées pour copie durant une demi-journée au maximum.
Le transport et le contact récurrent avec les rayons des scanners nuisant à leur bonne conservation, Basile Khoury, le responsable de la cartothèque, a décidé d’agir. Les cartes peuvent ainsi toutes être photographiées – il faut cependant compter un délai de 24 heures pour pouvoir introduire un appareil photo dans l’enceinte de l’ambassade de France – et un processus de numérisation des cartes est en cours. Il y a trois ans, l’établissement a fait don de cartes à l’Université Saint-Esprit de Kaslik, qui a accepté de numériser, en contrepartie, une partie du fonds. À Beyrouth, une base de données numérisée présentant des informations détaillées sur chacune des cartes composant le fonds de la cartothèque est également en train de voir le jour. Aurore Buisson, une stagiaire française, a ainsi été recrutée afin de participer à cette entreprise de longue haleine. À long terme, l’objectif est de permettre la numérisation de l’ensemble des cartes afin de les protéger des manipulations répétées et de permettre leur envoi par e-mail ou même leur consultation en ligne, ce qui améliorerait leur accessibilité ainsi que la visibilité de la cartothèque. Cependant, ce projet de numérisation semble être mis en suspens au regard des événements ayant lieu à Damas, qui ont conduit à une fermeture temporaire de l’IFPO dans la capitale syrienne. Plus largement, cette numérisation dépendra aussi des moyens alloués par le ministère français des Affaires étrangères pour que la cartothèque de Beyrouth puisse acquérir un scanner de format A0, permettant de numériser des cartes de toutes les tailles.
La cartothèque de l’IFPO se situe rue de Damas, dans l’enceinte de l’ambassade de France. Accès public et gratuit. Une pièce d’identité est néanmoins nécessaire. Horaires détaillés sur :
http ://www.ifporient.org