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Explosions meurtrières à Chypre : le ministre de la Défense démissionne

Une cargaison iranienne d'armes saisie en 2009 sur un navire chypriote est à l'origine du drame qui s’est déroulé sur une base navale.

Selon les médias chypriotes, des haut-gradés de la Garde nationale s'étaient inquiétés ces dernières semaines des conditions d'entreposage de la cargaison iranienne d'armes à l'origine de cet accident. /

D'énormes explosions ont secoué lundi matin à 6h la principale base navale de l'armée chypriote-grecque, à Zygi, dans le sud de l'île méditerranéenne. Des explosions qui ont fait, selon les premiers bilans évoqués par les médias locaux, au moins onze morts et une trentaine de blessés. Parmi les morts, figurent cinq pompiers, quatre soldats de la Garde nationale chypriote-grecque et deux marins, a indiqué l'agence officielle CNA, citant des sources militaires.

Face à l'ampleur du drame, le ministre chypriote de la Défense, Costas Papacostas, a vite présenté sa démission au président Demetris Christofias, qui l'a acceptée. Selon la radio et l'agence CNA publiques, des haut-gradés de la Garde nationale chypriote-grecque s'étaient inquiétés, ces dernières semaines, des conditions d'entreposage de la cargaison d'armes iranienne à l'origine de cet accident.

Selon la radio publique, qui cite le chef de la Garde nationale Petros Tsaliklides, les explosions se sont produites dans des conteneurs de munitions iraniennes saisies en 2009 sur le M/V Monchergorsk, un navire battant pavillon chypriote. Ce navire avait été intercepté en Méditerranée alors qu'il était en route pour la Syrie en janvier 2009. Après plusieurs inspections, la cargaison avait été saisie puis stockée. Un comité du Conseil de sécurité des Nations unies avait conclu, en mars dernier, que cette cargaison était en violation avec l'embargo sur les armes imposé à l'Iran dans le cadre des sanctions de l'Onu contre Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé. Les pays occidentaux accusent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce dont Téhéran se défend.

« Il y avait 98 conteneurs de poudre à canon. Deux d'entre eux se sont enflammés et il y a eu d'énormes explosions », a déclaré à l'agence publique CNA, un porte-parole de la police.

Il s'agirait du pire accident militaire à Chypre en temps de paix, d’après la radio. Des images de télévision montraient des nuages de fumées s'élever au-dessus du site vers lequel convergeaient plusieurs ambulances. L'autoroute passant près de cette zone, située entre les stations balnéaires de Larnaca et Limassol, a été coupée. L’incident a également causé de lourds dommages aux habitations environnantes et entraîné le départ de feux de broussailles, a indiqué la télévision publique. Le ministre du Commerce Antonis Paschalides a déclaré à la radio qu'il s'agissait d'une « tragédie aux dimensions bibliques ». Le souffle a été tel qu'il ne reste plus aucune trace du dépôt d'armes, seulement un cratère, a raconté le président du Parlement, Yiannakis Omirou, après s'être rendus sur les lieux dont l'accès est interdit à la presse.

Les explosions ont par ailleurs entraîné la mise à l'arrêt de la principale centrale électrique de l'île, entraînant des coupures de courant dans la partie sud de l'île divisée depuis 1974 entre populations grecques et turques. Le feu s'est en effet propagé jusqu'à la centrale de Vassilikos, qui assure environ 50% de la production d'électricité de l'île. Les autorités ont également suspendu le fonctionnement des usines de désalinisation, avertissant que "la quantité d'eau potable était très limitée", selon CNA.

 

D'énormes explosions ont secoué lundi matin à 6h la principale base navale de l'armée chypriote-grecque, à Zygi, dans le sud de l'île méditerranéenne. Des explosions qui ont fait, selon les premiers bilans évoqués par les médias locaux, au moins onze morts et une trentaine de blessés. Parmi les morts, figurent cinq pompiers, quatre soldats de la Garde nationale chypriote-grecque et...