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Le temps des assassins

Pathétique cette dernière bordée de roquettes tirées par le Hamas quelques heures après le cessez-le-feu proclamé par Israël qui, lui, avait cyniquement déversé des dizaines de milliers de bombes sur la bande martyrisée. Comme pour signifier à l’ennemi de toujours que son opération criminelle de trois longues semaines avait échoué dans son double objectif jamais avoué de venir complètement à bout de la résistance des intégristes palestiniens et de les chasser hors de Gaza.
Pathétique oui, mais tout aussi criminelle et honteuse cette politique de la victimisation à outrance adoptée par les organisations radicales pour sensibiliser les opinions publiques mondiales à leur cause, au prix d’un massacre collectif étalé sur 22 jours au vu et au su de toute la planète.
Sinon, comment excuser les volées d’obus et autres Grad tirés sur les localités israéliennes, autant de piqûres d’insectes destinées à provoquer une armée dont la brutalité obtuse, butée et barbare n’est plus à démontrer et qui a fauché, pratiquement en toute impunité, des milliers de victimes civiles dont une grande proportion d’enfants, de femmes et de vieillards.
Semer une peur toute relative dans les rangs de la population adverse justifie-t-il cette propension des mouvements de libération à disposer, unilatéralement et sans consultation avec leurs associés dans la patrie (sic), de leurs concitoyens, de leurs enfants, de leurs frères, de leurs mères et de leurs pères ? À seule fin surtout d’en faire de la chair à canon offerte à une soldatesque israélienne sanguinaire qui, elle, n’a pas encore compris que la force ne la mettra jamais à l’abri d’un possible et même probable retour de manivelle.
D’aucuns crieront au scandale et au défaitisme en lisant ces propos. Faudrait-il rappeler à ces jusqu’au-boutistes de la dernière heure, malgré tout le respect dû au principe de la résistance et aux acquis de celle-ci en 2000, que la victoire divine de 2006 a coûté au Liban plus de 1 200 morts, des milliers de blessés et des milliards de dollars en destruction et autres dégâts, certains irréparables ?
Mais cette victoire a surtout obligé le Hezbollah à se retirer à quarante kilomètres de la frontière et au déploiement entre lui et Israël de 15 mille volontaires des divers contingents de la Finul et autant d’hommes de l’armée libanaise. Cette victoire divine qui devait servir de leçon à l’État hébreu n’a pas empêché Israël de récidiver de plus belle. Faudrait-il souligner, dans le même ordre d’idées, que Gaza (7 000 morts et blessés) n’est plus qu’un champ de ruines morcelé et désormais quadrillé plus que jamais par les chars de l’occupant même s’il a entamé un retrait des plus douteux ?
Il s’en trouvera d’autres, parmi les pays arabes et les pays occidentaux dits civilisés, à se gargariser d’autosatisfecit pour mettre en avant leurs multiples médiations et leurs bons offices, jamais aboutis d’ailleurs, destinés en fait à perdre sciemment un temps précieux et donner toute latitude à l’État hébreu de finir sa sale besogne.
Comment donc qualifier autrement que de criminels les atermoiements des grandes puissances à l’ONU qui multipliaient les obstacles pour jouer la montre et aboutir ensuite à un accord qui ne condamne même pas l’agresseur ? Idem pour les États arabes, modérés et extrémistes confondus, qui ont étalé leurs divisions au grand jour, aiguillonnés en cela par leurs parrains  respectifs, saoudiens et égyptiens ou syriens et iraniens.
En ce faisant, tous ont été complices et ont contribué, sans hésiter et sans scrupules, à alourdir l’horrible mathématique du bilan de la tragédie. Quid de la pléthore de sommets qui se sont succédé à une allure folle dans le seul but de se disputer les derniers lambeaux de la cause palestinienne ?
En dépit de cette réalité amère, certains, sinon tous les protagonistes, chantent déjà victoire. Ils feraient mieux, tous, de faire preuve d’un peu d’humilité.
D’abord et en tout premier lieu, Israël. S’il faut encore le dire, l’État hébreu a démontré, à nouveau, qu’il était dénué de toute moralité ou humanité dans ses équipées guerrières sauvages, et qu’il fait fi, comme d’habitude, de toutes les lois et conventions internationales, y compris celle de Genève. Il a ainsi utilisé, entre autres, des bombes au phosphore qui éclatent dans une gerbe de feu sur un grand périmètre, brûlant tout sur leur passage, y compris les poumons et la peau des civils sans protection aucune.
Tout cela ne lui a pas permis de liquider le Hamas qui reste une menace future en dépit de tous les accords provisoires qui vont être conclus. Mais ce Hamas, qui a bien tenu tête aux hordes israéliennes, n’a pas pour autant réussi, et même au prix d’un si horrible bilan, à s’imposer comme un interlocuteur sur la scène régionale.
Itou pour le monde libre et l’ONU dont le silence assourdissant et immoral n’a été rompu que par le vote d’une résolution non contraignante mettant au même niveau aussi bien l’agresseur que l’agressé. Un agresseur qui, depuis sa conquête de la Palestine, ne cesse de narguer la communauté internationale, dont malheureusement une partie est carrément à sa botte.
Des Arabes, on est tenté, par décence, de ne pas parler. En peu de mots, des régimes toujours en retard sur leur temps et qui, au mieux, ne pratiquent qu’un suivisme éhonté digne des pays tiers-mondistes culturellement assistés. La seule véritable « cause » de leurs classes politiques respectives est celle du ôte-toi de là que je m’y mette, pillant ainsi les ressources de leurs pays et les poches de leurs administrés qu’ils tentent de maintenir dans l’obscurantisme afin de les garder sous leur coupe.
Il n’y a donc pas de quoi pavoiser. La terre est bien une planète qui tourne, nantie de beaucoup de richesses et d’animaux en tous genres. L’homme n’est pas souvent le meilleur d’entre eux. Dans leur calvaire interminable, les Palestiniens, eux, devraient enfin le savoir !
Pathétique cette dernière bordée de roquettes tirées par le Hamas quelques heures après le cessez-le-feu proclamé par Israël qui, lui, avait cyniquement déversé des dizaines de milliers de bombes sur la bande martyrisée. Comme pour signifier à l’ennemi de toujours que son opération criminelle de trois longues...

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