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Liban - Parti

Geagea exprime sa sympathie à l’égard des « peuples arabes qui souffrent »

Les Forces libanaises ont lancé hier officiellement, au cours d’une cérémonie à Meerab, le nouveau règlement interne du parti en présence de nombreuses personnalités. Le document s’articule autour de deux points principaux : un vote démocratique au niveau de la base et le renforcement du rôle de la femme.

Le chef des FL prononçant son allocution, hier à Meerab. Photo Aldo Ayoub

En présence de nombreuses personnalités politiques du 14 Mars, de responsables du parti et de journalistes, les Forces libanaises ont annoncé officiellement le nouveau règlement interne du parti dont elles ont toutes les raisons d’être fières. En effet, selon Samir Geagea, la démocratie sera maître à bord à tous les niveaux et la place occupée par les femmes sera immanquablement renforcée.
Dans son allocution à portée hautement politique prononcée pour l’occasion, le chef du parti des FL s’est dit désolé de la tournure que prennent les évènements au Liban à l’ombre des développements régionaux. « Au moment où des changements historiques profonds ont lieu dans toute la région, nous voyons que le Liban, qui a toujours été pionnier dans chaque mouvement de libération politique, intellectuelle et religieuse, qui a été un laboratoire de la démocratie dans ce Moyen-Orient, recule en adoptant des comportements officiels incompréhensibles. Ces derniers ont été couronnés par la formation d’un gouvernement qui, le moins qu’on puisse dire, est celui des régimes arabes éphémères », a-t-il déclaré.
Poursuivant sur sa lancée, il dénonce, dans une allusion à peine voilée aux réfugiés syriens, l’enlèvement et l’emprisonnement de citoyens étrangers sur le territoire libanais, « citoyens qui sont renvoyés dans leur pays d’origine du fait de leurs idées politiques et qui sont sûrs que là-bas la mort les attend ». « Comment peut-on comprendre l’attitude du Liban à l’ONU (à l’égard de la crise syrienne) ? Comment peut-on comprendre la formation d’un tel gouvernement dont certains pôles ont lancé des menaces, dont l’exil ou l’emprisonnement, à l’adresse des membres de l’opposition ? » assène-t-il. « Allons-y doucement, dit-il moqueur. Même quand ces régimes arabes éphémères étaient à leur apogée, le peuple libanais n’a pas accepté d’être malmené et humilié. Alors ne vous attendez pas à ce qu’il l’accepte aujourd’hui. »
« C’est la première fois que les peuples de la région se retrouvent dans une harmonie parfaite au-delà des frontières et sans concertations préalables. Au nom de tous les principes auxquels nous croyons, nous ne pouvons que déclarer notre sympathie à l’égard des peuples arabes qui souffrent et tendent vers la liberté, la dignité, la modernité et le progrès », indique-t-il.
Revenant sur l’évolution du parti, Samir Geagea a indiqué que lorsque les Forces libanaises ont entamé leur action, personne ne s’attendait à ce qu’elles s’organisent et qu’elles soient claires dans leurs choix et leur vision. « Lorsque les FL ont pris la décision stratégique d’accepter les accords de Taëf et de contribuer à l’édification de l’État, certains ont cru que le parti ne sera plus le même sans ses armes. Mais la force de nos positions est plus forte que toutes les armes », a-t-il déclaré.
Samir Geagea a évoqué rapidement l’historique du parti, indiquant que celui-ci peut désormais se targuer d’avoir un règlement interne évolué, caractérisé par plusieurs facteurs pionniers dans l’évolution des partis libanais, dont la démocratie et le renforcement du rôle de la femme. « L’adoption de notre règlement interne est passé par plusieurs phases avant de se concrétiser. Cela s’est étendu sur plusieurs années. Nos travaux ont débuté en 1991, sont passés par plusieurs moutures et auraient dus être terminés en 1994, date de la dissolution du parti. Des dizaines de camarades ont planché là-dessus. Toutes les remarques faites ont été prises en considération. Ce règlement est une concrétisation de la démocratie qui se traduit par le fait que c’est la base qui vote, choisit directement la direction du parti. Pour assurer la transparence et recevoir les requêtes, une instance de contrôle a été formée. » Le leader des FL a insisté sur la place que le parti consacre à la femme qui, dit-il, « doit avoir une présence active à l’intérieur des FL ».

L’allocution de Samir Frangié
Fait significatif, le directoire des FL a demandé à l’ancien député Samir Frangié de prononcer une allocution au cours de cet évènement consacré à l’annonce du règlement interne des FL. Pourquoi la direction du parti a-t-elle fait ce choix ? Quel est le message que les FL ont voulu transmettre en demandant à l’un des principaux ténors du secrétariat général du 14 Mars et de la révolution du Cèdre de venir s’adresser aux présents ? « Nombre de réponses se pressent dans ma tête à ce sujet, répond Samir Geagea à L’Orient-Le Jour. Pour résumer, je vous dirais que c’est un visionnaire, un politicien différent des autres, qui convient parfaitement à cet évènement. C’est une personnalité particulière et qui, en même temps, s’inscrit dans la même lignée politique que la nôtre. »
C’est un Samir Frangié particulièrement en forme qui va s’adresser au public, louant les efforts déployés par les FL pour moderniser le parti, et par la force des choses, la vie politique dans son ensemble. « Le système politique est emprisonné dans le carcan d’un mode de fonctionnement dépassé. D’une part, les responsables prônent l’application de la démocratie, et d’autre part, ils refusent de la concrétriser au sein de leur parti », a-t-il déclaré. Revenant sur le célèbre mea culpa de Samir Geagea en septembre 2008, l’ancien député a poursuivi : « En s’excusant publiquement des exactions commises par le parti, le chef des FL a coupé la voie à ceux qui désiraient y revenir pour servir leurs propres intérêts politiques. »
Évoquant les développements régionaux, et notamment en Syrie, Samir Frangié a affirmé que le régime qui a tenu pendant des décennies le Liban entre ses griffes est devant deux choix : soit appliquer des réformes qui changeront sa nature et freineront son « appétit » dans la région, soit s’effondrer. « Dans ce contexte, indique-t-il, des questions décisives se posent. Les chrétiens ont-ils intérêt à défendre l’alliance des minorités, comme certains le font, à sortir de l’histoire, à défendre un régime en plein effondrement et à renoncer à leur rôle historique, au moment où le monde arabe adopte les principes pour lesquels ces mêmes chrétiens ont lutté ? Les chiites, pris entre le Hezbollah et Amal, doivent-ils lier le destin de la communauté à celui d’un régime en passe de s’effondrer ? Doivent-ils se taire devant les exactions au lieu de dénoncer l’injustice comme ils l’ont fait au cours de leur histoire ? Les sunnites devraient-ils être prisonniers des développements en cours, ou bien leur rôle, dans cette phase de grands changements arabes, doit-il être de rassurer les autres communautés, de mettre un terme à la menace de conflit communautaire, et déterminer, avec l’aide de tous, le rôle du Liban dans la construction d’un monde arabe démocratique et pluriel ? La protection de la communauté druze se réalise-t-elle à travers le retrait de la vie politique ? Cette communauté ne risque-t-elle pas de perdre son rôle de trait d’union entre les différentes composantes de la société libanaise ? »
En conclusion, l’ancien député a insisté sur le fait que ces questions ne trouveront de réponses que dans un cadre commun à tous qui est, en l’occurrence, l’État.
En présence de nombreuses personnalités politiques du 14 Mars, de responsables du parti et de journalistes, les Forces libanaises ont annoncé officiellement le nouveau règlement interne du parti dont elles ont toutes les raisons d’être fières. En effet, selon Samir Geagea, la démocratie sera maître à bord à tous les niveaux et la place occupée par les femmes sera immanquablement...

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