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Réunis à Damas les opposants de l'interieur appellent à la poursuite du "soulèvement pacifique" contre le régime

Une centaine d'opposants syriens ont défié lundi le régime de Bachar al-Assad en appelant lors d'une réunion publique à Damas, la première du genre depuis longtemps, à la poursuite du "soulèvement pacifique" jusqu'à l'avènement de la démocratie dans le pays.

Non affiliés à un parti politique, ces intellectuels ont souligné leur refus "de toute intervention étrangère dans les affaires de la Syrie"./

"C'est un événement important, la première réunion de ce genre depuis des décennies", a souligné le département d'Etat américain.
Réunis dans un hôtel de la capitale, les participants ont affirmé leur "soutien au soulèvement populaire pacifique en faveur d'un passage à la démocratie", appelant dans le même temps à "la fin de l'option sécuritaire", allusion à la répression sanglante de la contestation lancée à la mi-mars.
Non affiliés à un parti politique, ces intellectuels ont souligné leur refus "de toute intervention étrangère dans les affaires de la Syrie" et appelé à faire prévaloir "l'intérêt de la patrie et la liberté du citoyen".
Ces opposants -dont plusieurs ont déjà été emprisonnés pour leurs opinions- ont condamné le "recours à l'option sécuritaire pour régler la profonde crise politique structurelle dont souffre la Syrie".
Depuis le début de ce mouvement de contestation inédit, le 15 mars, 1.342 civils ont été tués et 343 policiers et soldats, selon le dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG basée à Londres.
La réunion avait d'ailleurs débuté lundi matin par une minute de silence en mémoire des "martyrs civils et militaires".
Une cinquantaine de manifestants favorables au président Bachar al-Assad ont défilé devant l'hôtel mais aucune arrestation n'a été rapportée dans l'immédiat et aucune présence policière n'était visible dans les alentours du bâtiment.
"Il y a deux chemins, le premier clair et non négociable qui va vers une transition pacifique vers un régime démocratique et qui sauvera notre peuple et notre pays. Il y a un autre chemin qui conduit vers l'inconnu et détruira tout le monde", a affirmé Mounzer Khaddam, président de la réunion.
"Le régime tyrannique qui est au pouvoir doit disparaître", a martelé de son côté l'écrivain Louaï Hussein, ajoutant : "Il faut établir un régime démocratique fondé sur la citoyenneté et les droits de l'Homme".
Les participants, réunis sous le slogan "La Syrie pour tous à l'ombre d'un Etat démocratique civil", tentent de parvenir à "une vision sur la manière de mettre fin à la tyrannie et pour une transition pacifique vers l'Etat espéré", a encore déclaré M. Hussein, détenu de 1984 à 1991 pour son appartenance au Parti de l'action communiste (interdit).
Pour l'écrivain Michel Kilo, des "mesures immédiates" sont nécessaires afin de remédier à la crise: "il faut élaborer une Constitution pour un système multipartite" en Syrie, a-t-il dit.
L'opposition pourrait être autorisée à publier prochainement un journal, a ajouté cet auteur qui a purgé une peine de trois ans de prison pour avoir signé une déclaration contestée par le régime.
En écho, le régime a appelé "les forces, les intellectuels et les personnalités politiques à participer à une réunion le 10 juillet prochain pour débattre notamment des amendements prévus de la Constitution", selon l'agence officielle Sana.
Entre autres, indique le gouvernement, il sera question de la clause 8", qui stipule que le parti Baas, au pouvoir en Syrie depuis 1963, est "le dirigeant de l'Etat et de la société". Son annulation est une des revendications de l'opposition.
"L'examen des projets de loi sur le multipartisme, la presse, et ceux concernant les élections (parlementaires) et l'administration locale seront au menu de la réunion", affirme Sana.
La rencontre du 10 juillet s'inscrit dans la promesse, faite le 20 juin par le président Assad, d'ouvrir un "dialogue national" qui, avait-il dit, "pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution".
Depuis le début de la révolte, Damas jongle toutefois entre promesses d'ouverture, non tenues, d'un côté et répression féroce de l'autre.
Ainsi, l'armée a étendu ce week-end son ratissage à la frontière avec le Liban et plusieurs arrestations d'opposants ont été rapportées à travers pays dimanche soir par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Egalement, environ 300 étudiants arrêtés la semaine dernière à Alep (nord), deuxième ville de Syrie, ont par ailleurs été déférés dimanche devant la justice, accusés d'avoir commis des "actes de sabotage" et proféré des "insultes contre le président", a indiqué lundi à l'AFP Radif Moustapha, président du Comité kurde des droits de l'Homme.
"C'est un événement important, la première réunion de ce genre depuis des décennies", a souligné le département d'Etat américain.Réunis dans un hôtel de la capitale, les participants ont affirmé leur "soutien au soulèvement populaire pacifique en faveur d'un passage à la démocratie", appelant dans le même temps à "la fin de l'option sécuritaire", allusion à la répression...