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Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

Sleiman a qualifié de « milicienne » la conduite du Hezb le 8 mai 2008

Avec sa sobriété de jugement coutumière, le chef de l'État, le général Michel Sleiman, a clairement classé comme « action milicienne » les opérations militaires conduite par le Hezbollah à Beyrouth, en mai 2008, révèle le site WikiLeaks, citant un télégramme diplomatique datant du 12 mai 2008 adressé par la chargée d'affaires et l'attaché militaire US au Liban à leur gouvernement. Les deux diplomates avaient rencontré à deux reprises, le même jour, le général Michel Sleiman, alors commandant de l'armée, qui les avait reçus à Yarzé.
Le télégramme précise que le général Sleiman paraissait « plus calme qu'on pouvait s'y attendre, compte tenu des combats qui faisaient rage entre le Hezbollah et les druzes, sans compter les pressions extraordinaires exercées sur lui par les leaders du 14 Mars ».
Et d'ajouter que c'était « la première fois » que le commandant en chef de l'armée utilisait ces termes pour parler du Hezbollah.
« Interrogé sur les propos qu'il avait utilisés pour décrire l'action lancée par le Hezbollah, le général Sleiman avait répondu qu'il était très conscient de ce qu'il disait ». « Cela n'est pas de la résistance, avait-il repris, ce sont des actions miliciennes. »
Le général Sleiman avait par ailleurs démenti l'existence d'une « vague de démissions de grande ampleur » au sein de l'armée, précisant toutefois que « certains officiers étaient venus, les yeux en larmes, présenter leur démission ». Parmi ces derniers, le général Ghassan Balaa, très proche du Premier ministre Fouad Siniora, et le général Abdel Hamid Darwiche, commandant - sunnite - de la place nord. Et de préciser qu'il leur avait demandé de renoncer à leur démission, mais qu'il n'avait pas été obéi.
« Le général Sleiman avait ajouté que les officiers sunnites et druzes avaient été "humiliés" par les événements, mais qu'il leur avait rappelé que lui-même avait été humilié, en 1982, quand les druzes avaient chassé l'armée de Damour. »
Le général Sleiman a toutefois esquivé une question relative au chef d'état-major, le général Chawki Masri. Le télégramme cite des proches du cabinet du général Masri affirmant que ce dernier avait démissionné. Pour sa part, Walid Joumblatt avait affirmé au général Sleiman qu'il avait « ordonné » au général Masri de ne pas démissionner.
Le télégramme affirme ignorer s'il s'agissait là de ruses destinées à faire pression sur le général Sleiman, compte tenu du fait qu'en date du 12 mai, ces officiers continuaient d'exercer leurs fonctions et de se rendre à leurs bureaux.
Le télégramme précise par ailleurs que le général Sleiman avait affirmé que les chiites étaient bien mieux préparés et armés que les sunnites, et que le Hezbollah s'étendait « comme un cancer » dans les quartiers mixtes, choisissant d'abord d'occuper les immeubles chiites et, de là, « occupant progressivement les autres, comme une cellule cancéreuse s'étend progressivement aux cellules saines ».
Pour que l'armée puisse intervenir, avait-il précisé, « il aurait fallu d'abord vider les quartiers résidentiels de leur population, avant de pratiquer la politique de la terre brûlée, comme on avait fait à Nahr el-Bared », avait estimé Sleiman.
Avec sa sobriété de jugement coutumière, le chef de l'État, le général Michel Sleiman, a clairement classé comme « action milicienne » les opérations militaires conduite par le Hezbollah à Beyrouth, en mai 2008, révèle le site WikiLeaks, citant un télégramme diplomatique datant du 12 mai 2008 adressé par la chargée d'affaires et l'attaché militaire US au Liban à leur...