La pièce relate l'histoire de 30 oiseaux pèlerins qui voyagent sous la conduite d'une huppe à la recherche de leur roi Simourgh, leur roi Dieu. «C'est une pièce magnifique car elle véhicule plus d'un message. Il y a une pensée divine, sublime dans ces textes. Ces oiseaux découvrent finalement qu'ils sont tous à l'image de Dieu qui a mis en eux une âme et un corps. Progressivement, le corps disparaît, l'âme demeure. C'est cette quête de soi qui est belle. Ce désir de percer le mystère de l'existence de chacun sur terre. Il y a ensuite cette richesse culturelle qui est universelle et commune à tant de civilisations à travers le monde. Ce texte est un appel au dialogue, à un rapprochement de toutes ces cultures. » À travers leurs voyages, cet immense désert et ces sept vallées, au prix de mille péripéties, les oiseaux vont s'efforcer de retrouver l'unité dans la diversité.
Pourquoi Farid Uddin Attar a-t-il choisi des oiseaux au lieu des êtres humains pour traduire ces messages? «Parce qu'il ne faut pas oublier que Attar est soufi, répond Plisson. La particularité du soufisme est justement de ne jamais s'exprimer ouvertement et de mettre l'accent sur l'effort personnel et l'expérience spirituelle. De plus, à l'époque où il vivait, il ne pouvait raconter cette fin impressionnante en mettant crûment en scène des êtres humains. Il a dû tricher et utiliser des oiseaux, qui sont d'ailleurs subtilement suggérés dans les costumes des personnes sur scène: quelques plumes, un bec qui devient bouche... C'est cela la beauté de cette pièce.»
À l'instar d'autres récits orientaux, la composition des textes est conçue à la manière des Mille et Une Nuits émaillés de contes, d'anecdotes, de paroles qui s'enchaînent et se suivent, se terminant toujours par des messages. Seize jeunes acteurs amateurs vont offrir au public un amalgame de récits comiques, mystiques, oniriques, humoristiques, érotiques, où chacun «se retrouve et prend ce qui lui plaît.» «Ces acteurs ont mis du temps pour comprendre la profondeur des textes», explique le metteur en scène. Pour laisser davantage «la place aux messages», Plisson a délibérément conçu un décor épuré.
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