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Économie - Liban - Rencontre

Courtage d’assurances : les représentants des deux rives de la Méditerranée réunis à Rome

La Fédération méditerranéenne des courtiers d'assurances (FMBA) a tenu une réunion dans la capitale italienne, regroupant les représentants de plusieurs pays du bassin de la Méditerranée. Au menu des discussions : l'adhésion de nouveaux pays et l'organisation en 2013 d'un congrès méditerranéen.

Le Libanais Élie Ziadé est le premier membre de la rive sud de la Méditerranée à avoir accédé au poste de président de la FMBA. Son élection a eu lieu en juin dernier.

De notre envoyé spécial à Rome, Bachir EL-KHOURY

À l'heure où l'Union pour la Méditerranée (UPM) tarde encore à produire des effets concrets sur le terrain et à redonner ainsi un nouveau souffle au processus de Barcelone, des représentants du secteur privé s'activent depuis plusieurs années dans les coulisses pour réaliser l'un des objectifs phares de l'UPM, à savoir le renforcement des liens et des partenariats entre l'Europe et les pays riverains de la Méditerranée.
Conscients de l'importance de cet échange « naturel » entre des pays qui, malgré leurs nombreuses disparités, sont reliés par la géographie et un héritage « méditerranéen » commun - ces hommes d'affaires cherchent, à travers des initiatives indépendantes, à rapprocher les deux rives de la « mare nostrum » et à soutenir ainsi le développement économique au sein des pays du bassin.
La Fédération méditerranéenne des courtiers d'assurances (FMBA) est l'une de ces initiatives isolées, non des moins ambitieuses. Fondée en 2003, avec pour objectif la création d'une plate-forme commune à tous les professionnels du secteur de l'intermédiation en assurance, cette jeune fédération, dont le siège est à Rome, regroupe aujourd'hui quelque 12 000 professionnels de 11 pays limitrophes de la Méditerranée, dont la France, l'Italie, l'Espagne, le Maroc, l'Égypte et le Liban. Ses principaux buts : développer les relations entre les courtiers du bassin, favoriser les échanges d'informations sur chacun des marchés et sur les pratiques commerciales, et soutenir la formation professionnelle.
Loin de vouloir se contenter de slogans ou d'une simple façade attrayante, les 14 syndicats membres de cette fédération se sont ainsi engagés dans une action sérieuse, multipliant les réunions et les rencontres - de Taormina à Cadix, en passant par Athènes, Malte et le Caire - afin de définir les moyens susceptibles de rendre leur action plus efficace. Cette semaine même, une rencontre a eu lieu dans la capitale italienne, au cours de laquelle les participants se sont penchés, entre autres, sur l'éventuelle adhésion de deux nouveaux pays (Syrie et Chypre), le renforcement des liens avec d'autres fédérations européennes et arabes, et l'organisation d'un congrès méditerranéen à l'horizon 2013.
« Notre but est de diffuser l'image du courtier à travers la Méditerranée (...). La profession d'intermédiation en assurances est déjà bien établie en Europe continentale (...) Il faut donc transposer l'expérience sur l'autre versant du bassin », souligne Élie Ziadé, président de la FMBA.
Encore balbutiant dans certains pays du Levant ou du Maghreb, le courtage d'assurances - qui se distingue du métier des agents notamment par l'indépendance des intermédiaires vis-à-vis des sociétés d'assurances - est en effet largement répandu dans les pays européens. En Italie, par exemple, qui compte aujourd'hui près de 1 400 courtiers et où le métier est né en 1920, « le courtage représente 27 % du montant global des primes non-vie, et 70 % des contrats propres aux risques industriels », indique à cet égard le président de l'Association des courtiers italiens d'assurances et de réassurances (AIBA), Francesco Paparella.
« La mission de la FMBA est également de permettre aux sociétés qui ont l'intention de s'établir ou de consolider leur présence dans le domaine de pouvoir compter sur un vaste réseau de courtiers, notamment en termes d'accès au marché », ajoute Élie Ziadé, faisant allusion aux négociations en cours entre la fédération et Lloyd's, le leader mondial de l'assurance spécialisée. Ce dernier, dont 82 % des activités sont concentrées en Amérique du Nord et en Europe, a en effet l'intention de s'implanter dans la région du Moyen-Orient. « Les marchés de la rive sud se caractérisent par un fort potentiel de croissance, car il s'agit de marchés émergents (...) En Libye, par exemple, tout est à commencer de zéro (...) », souligne à cet égard Jean-Claude Perez, premier vice-président de la FMBA. « Notre fédération s'active d'ailleurs à plus d'un niveau pour aider ces marchés à prendre leur envol (...). En Égypte, nous avons travaillé sur la restructuration et la modernisation du cadre législatif propre au secteur de l'assurance », précise-t-il.

Lancement d'un MBA « Assurances des pays de la Méditerranée »
En parallèle, la FMBA a multiplié au cours des dernières années les initiatives visant à améliorer le niveau académique et professionnel des courtiers actuels et potentiels du bassin méditerranéen. L'aboutissement de ce travail ardu a été le lancement cette année d'un master spécialisé en intermédiation d'assurances à l'Institut méditerranéen d'intermédiaires d'assurances (IMIA) France-Italie. Cette formation de deux ans, assurée en partenariat avec l'école de commerce Westford Lyon, est accessible aux étudiants des onze pays membres de la FMBA titulaires d'un bac+3. « Il s'agit du point d'orgue de notre fédération (...) Nous espérons pouvoir généraliser à l'avenir cette expérience aux autres pays membres de la fédération », souligne à ce sujet Jean-Francois Gleizal, vice-président de la FMBA et président de l'IMIA.
En attendant, aucune perte de temps n'est tolérable ; le comité de direction de la fédération se bat déjà sur plusieurs fronts, et se prépare déjà à l'organisation d'un congrès méditerranéen en 2013 - lequel devra coïncider avec le 10e anniversaire de cette fédération aux couleurs de la Méditerranée qui ne cesse de gagner en notoriété.
De notre envoyé spécial à Rome, Bachir EL-KHOURYÀ l'heure où l'Union pour la Méditerranée (UPM) tarde encore à produire des effets concrets sur le terrain et à redonner ainsi un nouveau souffle au processus de Barcelone, des représentants du secteur privé s'activent depuis plusieurs années dans les coulisses pour réaliser l'un des objectifs phares de l'UPM, à savoir le renforcement...

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