Rechercher
Rechercher

Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

Connelly chez Hariri : Des fuites d'informations illégales et irresponsables

« Des fuites d'informations illégales et irresponsables comme celles de WikiLeaks servent ceux qui veulent accroître les tensions et régler des comptes politiques à travers des interprétations inexactes, hors contexte, et délibérément fausses, de documents présentés comme authentiques mais qui ne peuvent être vérifiés. » C'est ce qu'a déclaré hier l'ambassadrice des États-Unis, Maura Connelly, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre, Saad Hariri.
« Notre politique est de ne pas commenter les documents qui sont censés contenir des informations secrètes, mais nous condamnons dans les termes les plus virulents la révélation délibérée et non autorisée de tout matériel classifié », a ajouté la diplomate US.
Selon elle, il s'agit là d'un potentiel pour les groupes voulant nuire à la relation entre les États-Unis et le Liban, et cherchant à profiter de telles divulgations pour publier des éléments fabriqués de toutes pièces afin de semer la discorde et la méfiance.
« En fin de compte, nos politiques sont fixées par le président des États-Unis et par la secrétaire d'État et sont de notoriété publique. Il s'agit de milliers de pages de discours, de déclarations, de documents de politique et d'autres documents que le département d'État rend disponibles gratuitement en ligne et ailleurs », a précisé Mme Connelly.
Et d'insister en affirmant que la politique des États-Unis envers le Liban « reste inchangée ».
« Nous sommes tous attachés à un partenariat fort avec le Liban et pour l'avenir du Liban, a-t-elle ajouté. Nous continuerons à encourager les acteurs à l'intérieur du Liban et dans la région à agir de façon responsable et dans le meilleur intérêt du peuple libanais. Nous appelons tous les acteurs responsables à œuvrer pour aider à résoudre les conflits et non à les relancer. »


WikiLeaks
Par ailleurs, de nouveaux messages issus du site WikiLeaks relatifs au Liban ont été diffusés hier par certains médias.
Selon un message diplomatique américain, « le Liban a mis en garde contre les points marqués par l'Iran sur son territoire après la découverte en 2008 d'un réseau secret de télécommunications en fibre optique utilisé par le Hezbollah ».
« Le gouvernement de Beyrouth avait été choqué par la découverte en avril 2008 d'un système de communications utilisé par le parti chiite », réseau dont il suppose qu'il a été financé par Téhéran, selon cette note diplomatique.
Le Liban avait alors communiqué l'information aux Américains, à l'Arabie saoudite et au président français Nicolas Sarkozy qui se serait dit « stupéfié », souligne le quotidien britannique The Guardian qui publie la correspondance.
Selon la note, le ministre des Télécommunications à l'époque, Marwan Hamadé, avait mis en garde le chargé d'affaires américain contre ce réseau, le Hezbollah ayant signifié que toute action entreprise contre ce réseau serait « l'équivalent d'un acte d'agression par Israël ».
Le ministre avait décrit ce système comme « une victoire stratégique pour l'Iran qui s'est créé une tête de pont au Liban, enjambant la Syrie », et souligné son intérêt « plus stratégique que technique ou économique » pour les Iraniens, selon la même source.
Pour le Hezbollah, « c'était la dernière étape dans la création d'un État nation », selon M. Hamadé.
M. Hamadé a qualifié la note américaine d'« histoire pleine de calomnies et d'inventions de toutes pièces », sans autre commentaire, selon le Guardian, qui cite un média local.
Selon une autre note diplomatique américaine, le Premier ministre Saad Hariri a déclaré à un diplomate américain qu'il estimait qu'une nouvelle guerre contre Israël risquait d'entraîner la « mort » de son alliance prooccidentale.
Le document, obtenu par WikiLeaks et repris par le site Internet du journal al-Akhbar, rapporte des propos de M. Hariri en 2008, selon lesquels il pensait que le Hezbollah, qui a mené une guerre contre l'État hébreu en 2006, « sortirait renforcé de nouvelles violences ».
En revanche, dans cette note datée du 15 octobre 2008, M. Hariri a dit à l'ambassadrice américaine au Liban, à l'époque Michelle Sison, que son alliance ne survivrait pas à un tel conflit.
« Des fuites d'informations illégales et irresponsables comme celles de WikiLeaks servent ceux qui veulent accroître les tensions et régler des comptes politiques à travers des interprétations inexactes, hors contexte, et délibérément fausses, de documents présentés comme authentiques mais qui ne peuvent être...