Du côté du mouvement Amal, on attend beaucoup du rapprochement syro-saoudien, comme l'a souligné le conseiller du président de la Chambre, Ali Hamdan, qui a souhaité qu'on « donne une chance » à cette initiative, qu'il a qualifiée « d'incontournable », estimant que la vraie crise au Liban est une « crise de pouvoir ».
Pour M. Hamdan, l'accord de Taëf reste « la seule planche de salut », parce que tous les Libanais, « les chiites et les autres », y ont souscrit, appelant la communauté internationale à faire une lecture « plus réaliste » de la situation libanaise.
Même son de cloche dans les propos du député Ali Khreiss qui a refusé les termes « minorité et majorité », assurant que le Liban était un lieu de « coexistence pacifique » entre toutes ses composantes.
En revanche, du côté du Hezbollah, le ton était nettement plus ferme, notamment par la voix du député Mohammad Raad.
S'exprimant à l'occasion des célébrations de la Journée du martyr, il a déclaré que l'on vivait « une ère de victoires », et que les « complots » ourdis contre le Liban seront mis en échec, grâce à la résistance qui « vainc au nom de chacun au Liban, et protège le monde arabe et musulman ».
Il a encore mis en garde « l'ennemi israélien » contre le fait de commettre « n'importe quelle bêtise, directement ou indirectement, à travers ses maîtres orgueilleux », estimant qu'Israël « avait de bonnes raisons d'être inquiété » par les capacités défensives du parti de Dieu.
Le député Nawwar Sahili (Hezbollah) a quant à lui accusé le camp adverse de faire une lecture « erronée » de la situation, en pensant que l'opposition voudrait « annuler » le TSL, alors que l'essentiel est ailleurs, et il réside dans « les troubles » qui secouent le Liban « depuis 1976, et dont les instigateurs sont les Américains et les Israéliens ».
Expliquant son propos, il a mis en cause « le projet américain » dans l'assassinat du président Rafic Hariri, dans la guerre de juillet 2006 et enfin dans le TSL comme moyen de frapper la résistance.
Il a déploré le fait que certaines parties locales « misent sur l'acte d'accusation », et donc sur un possible conflit interne pour qu'« Israël intervienne et puisse vaincre la résistance ».
Le désaccord interne, le député hezbollahi Ali Fayyad l'impute aux forces du 14 Mars, qui sont également « responsables du climat négatif dans le pays », à cause de leur « alignement » sur les « volontés internationales ». Il a, lui aussi, déclaré que les Américains, par l'« influence » qu'ils ont sur le 14 Mars, empêchent ce dernier de « se rapprocher de l'opposition », et de ce fait, il considère que les loyalistes œuvrent « contre l'intérêt du Liban ».
À ce propos, son colistier Hussein Moussaoui a appelé les partenaires au gouvernement à « revoir leurs calculs », les accusant de trop miser sur « la soi-disant légalité internationale », qui s'est transformée en « une bande de malfaiteurs politiques ».
Hikmat Dib : Il faut trancher
Le CPL a également réagi au discours de son allié Hassan Nasrallah. Ainsi, le membre du Bloc du changement et de la réforme Hikmat Dib « accuse celui qui néglige le dossier des faux témoins de protéger le coupable », jugeant que le discours de Nasrallah a dû « embarrasser » le 14 Mars. Il a par ailleurs assuré que « tous les moyens » seront mis en œuvre pour contrer l'acte d'accusation, estimant qu'il est légitime qu'un peuple se protège contre « des complots » qui mettent en péril la stabilité de son pays.
Les députés Michel Hélou et Farid el-Khazen ont eux aussi évoqué la stabilité du pays, considérant que le dossier des faux témoins, s'il n'était pas réglé, pourrait « donner lieu à des conflits » sur la scène locale.