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Liban

Le pacte linguistique : contexte et généralités

Le XIIe Sommet de la francophonie, réuni à Québec en octobre 2008, avait retenu dans ses conclusions plusieurs mesures concernant la langue française. Il les a exprimées à la fois dans la déclaration finale et dans la résolution concernant la langue française qui propose aux États membres de signer un «pacte linguistique».
Comme l'indique le texte de la résolution, les chefs d'État et de gouvernement ont demandé au secrétaire général «d'entamer les démarches visant à conclure un pacte linguistique avec les États ou gouvernements qui le souhaitent; ce pacte précisera les objectifs qu'ils se fixent et les moyens qu'ils entendent mobiliser pour favoriser l'utilisation sur leur territoire de la langue française, dans la diversité de ses expressions, avec, le cas échéant, l'appui de l'OIF et des opérateurs ».
Le pacte linguistique ne saurait donc procéder que d'un choix volontaire, et s'inscrit dans une logique de réciprocité, l'OIF pouvant, dans le cadre de ses programmes, venir en soutien d'une vraie volonté politique et d'un engagement concret en faveur de la langue française. Le pacte linguistique doit être adapté aux réalités, aux objectifs et aux moyens de chaque pays concerné. Chacune de ses déclinaisons est donc singulière.
Néanmoins, les conclusions des missions effectuées dans le cadre de l'opération «initiatives-phares pour le français» ont permis de dégager des types d'approches favorables au français que l'on peut répartir dans trois directions complémentaires:
1. Dans les systèmes éducatifs, des mesures garantissant les conditions de la présence du français dans les systèmes éducatifs primaire et secondaire, le renforcement du français dans les systèmes universitaires et l'amélioration de l'accès à la formation et aux ressources pédagogiques ;
2. Dans la vie internationale, des initiatives de formations de fonctionnaires et de diplomates à mettre en perspective avec le vade-mecum sur l'utilisation de la langue française dans les enceintes internationales ;
3. Dans la société, la mise en place d'apprentissages du français hors systèmes scolaires, le développement de l'affichage et de la signalétique bi ou trilingue, le renforcement de l'environnement culturel et médiatique francophone et les partenariats avec les milieux professionnels et le monde de l'entreprise.

Le cas du Liban
1. Création d'un observatoire de la francophonie et plus largement du plurilinguisme
Un pays multilingue comme le Liban doit absolument disposer d'un outil de pilotage dans le domaine statistique. Un partenariat avec l'AUF et les centres de recherche des universités libanaises serait envisageable.
2. Renforcement de l'enseignement du français dans le système éducatif
L'objectif est d'améliorer la qualité de l'enseignement du et en français dans le système éducatif public et privé, du préscolaire à l'universitaire (600 000 élèves sur 900 000 sont scolarisés dans des établissements « francophones » et 50 % des étudiants étudient en français) :
- Programme de certification linguistique des enseignants (sur la base du DELF - Diplôme d'études de langue française - qui garantit une bonne maîtrise écrite et orale de la langue française)
- Pour le public, création d'un pôle «renforcement linguistique» dans le cadre de la formation continue mise en œuvre par le CRDP
- Création d'un label de qualité pour les établissements publics et privés dont un nombre significatif d'enseignants a été certifié sur la base du DELF
- Soutien au renouvellement des méthodes pédagogiques (manuels, programmes, adaptation au contexte libanais du Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l'Europe, analyses du Pasec)
- Appui à la formation initiale et continue des enseignants de et en français (méthodologies modernes, Ifadem, introduction des TICE...)
3. Renforcement de la maîtrise du français dans l'administration
Le français dans l'administration : formation en français des fonctionnaires, notamment dans les secteurs suivants :
- Diplomatie (formation des fonctionnaires et des diplomates au français pour permettre une meilleure mise en œuvre du vade-mecum relatif à l'usage de la langue française dans les organisations internationales)
- Finances
- Justice (ministère/IEJ)
- Culture (réseau des bibliothèques publiques)
- Armée
La passation de diplôme de français de spécialité de la Chambre de commerce et d'industrie et du DELF professionnel pourrait venir valider le parcours de formation des fonctionnaires.
4. Renforcement de l'environnement francophone
- Soutien à des événements fédérateurs (mois de la francophonie en mars, affirmation de la composante francophone du réseau de lecture publique, Salon du livre en octobre, rencontres de jeunes, festival de théâtre...)
- Soutien au français dans les médias publics (Radio-Liban, Télé-Liban...), y compris les sites Internet publics, afin de conforter leur audience auprès du jeune pubic
- Tourisme : promotion de la maîtrise du français pour les personnels des hôtels (création d'un label)
- Développement de l'affichage et de la signalétique publique trilingue (arabe-français-anglais)
- Partenariats avec les milieux professionnels et le monde de l'entreprise (partenariat ESA, session de formation au français des affaires).
Le XIIe Sommet de la francophonie, réuni à Québec en octobre 2008, avait retenu dans ses conclusions plusieurs mesures concernant la langue française. Il les a exprimées à la fois dans la déclaration finale et dans la résolution concernant la langue française qui propose aux États membres de signer un «pacte...
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