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Moyen Orient et Monde - Gouvernement

Accord sur une sortie de crise en Irak, après huit mois d’impasse politique

L'Irak est sorti de huit mois de crise politique après un accord au forceps sur le partage du pouvoir, qui a permis l'élection hier soir du sunnite Oussama al-Noujaifi à la présidence du Parlement et la réélection du Kurde Jalal Talabani au poste de président de la République. Ce dernier a annoncé qu'il allait demander au Premier ministre sortant Nouri al-Maliki de former le prochain cabinet.

Le Parlement irakien a élu hier soir le président du Parlement (à droite) ainsi que le président de la République. Ahmad al-Rubaye/ AFP

Au terme de huit mois de paralysie, les responsables irakiens se sont entendus sur l'attribution des trois principaux postes politiques en Irak. Le Kurde Djalal Talabani a été réélu dans la soirée au poste de chef de l'État et a aussitôt reconduit Nouri al-Maliki dans ses fonctions de Premier ministre. Un peu plus tôt, le poste de président du Parlement était revenu à Oussama al-Noudjaïfi, un sunnite du bloc Irakia de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, arrivé de justesse en tête des élections législatives le 7 mars dernier. D'autres membres du bloc Irakia entreront au gouvernement et l'un d'eux prendra le poste de ministre des Affaires étrangères. M. Allaoui lui-même sera placé à la tête d'un nouveau conseil de stratégie politique.
« Grâce à Dieu, nous avons franchi hier soir une grande étape, ce qui est une victoire pour tous les Irakiens », a déclaré auparavant le président du gouvernement autonome kurde, Massoud Barzani, lors d'une conférence de presse hier dans la journée à Bagdad. L'inclusion d'Irakia au sein de ce que M. Barzani a appelé un gouvernement de « partenariat national » devrait aider à prévenir le risque d'une reprise des violences confessionnelles, après huit mois de bras de fer entre Maliki et Allaoui.
Nouri al-Maliki avait pu conforter son statut de favori à sa propre succession en s'assurant mercredi soir le soutien d'une trentaine de membres du bloc Irakia, arrivé en tête aux élections législatives avec deux sièges de plus que l'alliance du Premier ministre. « Ce qui est le plus important, c'est que nous soyons enfin sortis de l'impasse », a dit Amer al-Fayyadh, doyen de la faculté de sciences politiques à l'université de Bagdad. « La formation d'un gouvernement est maintenant en vue », a-t-il ajouté.
Mais la réélection de M. Talabani puis la nomination dans la foulée de M. Maliki, qui dispose désormais d'un délai de trente jours pour former son gouvernement, ont été marquées par le départ d'une soixantaine d'élus du bloc Irakia. Leur décision illustre les difficultés de la cohabitation à venir. Le maintien au pouvoir de Maliki ne peut que déplaire aux « durs » de la communauté sunnite, hostiles à l'influence de l'Iran sur les dirigeants chiites irakiens. Nombre d'entre eux jugeront certainement insuffisantes les garanties obtenues pour la formation du prochain gouvernement. Minoritaires face aux chiites, les sunnites détenaient les postes-clés du pouvoir du temps de Saddam Hussein.
« Dans tous les cas, nous nous retrouvons dans le même climat qu'en 2005, lorsque les sunnites estimaient être sous-représentés au gouvernement, ce qui avait grandement contribué à l'instabilité du pays », déclare Yahya al-Koubaïssi, chercheur à l'Institut irakien des études stratégiques. Pour lui, le poste réservé à Allaoui à la tête d'un conseil de stratégie vise simplement à tenter de « sauver la face ».

Au terme de huit mois de paralysie, les responsables irakiens se sont entendus sur l'attribution des trois principaux postes politiques en Irak. Le Kurde Djalal Talabani a été réélu dans la soirée au poste de chef de l'État et a aussitôt reconduit Nouri al-Maliki dans ses fonctions de Premier ministre. Un peu plus tôt, le poste de...
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