Le Conseil de sécurité de l'ONU débattra le 9 novembre de la situation en Irak à la demande de Paris, a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères, après une rencontre de son chef, Bernard Kouchner, avec des représentants de communautés chrétiennes d'Orient.
"Nous avons convaincu nos partenaires du Conseil de prendre en compte cette proposition", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Un peu plus tôt, le ministre français avait annoncé au Sénat qu'il avait demandé un débat à l'ONU sur la violence en Irak et que l'Union européenne se saississe rapidement du dossier des chrétiens irakiens.
Dans une lettre au cardinal Emmanuel III Delly, patriarche des chaldéens, Bernard Kouchner assure ces chrétiens d'Irak de la solidarité de la France après le massacre dimanche à la cathédrale syriaque catholique de Bagdad de 44 fidèles et deux prêtres.
La branche irakienne d'Al-Qaïda a revendiqué cette attaque, en affirmant que les chrétiens étaient désormais des "cibles légitimes" de ses commandos.
"La France sera toujours aux côtés des chrétiens d'Irak" et "ne se dérobera pas", souligne le ministre dans cette lettre dont l'AFP a eu connaissance jeudi. "L'intention des terroristes est évidemment d'abolir tout espoir de coexistence harmonieuse entre communautés", relève-t-il. Bernard Kouchner se dit aussi "très intéressé des suggestions" du patriarche sur les solutions à trouver pour cette communauté, "élément constitutif de la nation irakienne et un symbole séculaire de sa diversité".
Dans la matinée, le ministre avait reçu des représentants des communautés chrétiennes d'Orient.
A leur demande, 31 blessés graves devraient être accueillis dans les jours qui viennent dans des hôpitaux parisiens, a précisé à l'AFP Pierre Whalon, évêque épiscopalien et président de l'association d'entraide aux minorités d'Orient. "La discussion a été très franche et passionnée" et les représentants des communautés chrétiennes ont fait valoir au ministre que "la liberté des religions faisait partie des droits de l'Homme et était un droit fondamental", a indiqué le prélat.