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Liban - Nations unies

Le rapport de Ban sur la 1701 : la trêve au Liban-Sud reste « volatile »

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rendu public hier son rapport cyclique sur l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
De manière globale, le 14e rapport du secrétaire général des Nations unies sur la mise en œuvre de la résolution 1701 ressemble à s'y méprendre aux 13 documents qui l'ont précédé : il y est toujours question du long chemin qui reste à faire pour atteindre l'objectif final de la résolution, la transformation de la cessation des hostilités, à l'issue de la guerre de l'été 2006, en cessez-le-feu permanent.
La situation au Liban-Sud reste donc « volatile », constate Ban Ki-moon, en dépit du maintien, dans l'ensemble, d'un climat de stabilité grâce à l'action conjuguée de l'armée libanaise et de la Finul.
Sauf que dans une partie de son rapport, M. Ban se penche plus que de coutume sur des aspects intérieurs de la situation au Liban, se disant « préoccupé par la montée sensible de la tension politique » dans ce pays et, surtout, par « les récents défis posés à l'autorité des institutions de l'État par des représentants du Hezbollah et quelques-uns de ses alliés ».
Pour M. Ban, cette tension et ces défis mettent en péril la stabilité intérieure du Liban, laquelle est « nécessaire pour permettre au gouvernement d'union nationale de mettre en œuvre les dispositions de sa déclaration ministérielle visant à renforcer l'autorité de l'État libanais conformément à la résolution 1701 et à d'autres résolutions du Conseil de sécurité ».
De même, le secrétaire général consacre d'amples développements à la prolifération des armes au Liban, question pourtant couverte par la résolution 1559 dont le suivi a fait l'objet d'un récent rapport cyclique.
 « La présence au Liban de groupes armés opérant hors du contrôle de l'État pose un défi à la capacité de ce dernier d'exercer son entière souveraineté sur son territoire et constitue une violation de la résolution 1701 », souligne M. Ban.
Là aussi, le patron de l'ONU ne se contente pas de généralités, évoquant les affrontements meurtriers du 24 août, à Bourj Abi Haïdar, et relevant que le Hezbollah, « le groupe armé le plus significatif au Liban, continue de maintenir des capacités militaires échappant au contrôle de l'État ». Et d'ajouter : « Je reçois toujours des informations selon lesquelles cette formation a substantiellement renforcé et développé son arsenal militaire. »
M. Ban déplore aussi le maintien des armes palestiniennes hors des camps, exhortant les autorités libanaises à mettre en œuvre la résolution du dialogue national sur cette question.
Pour ce qui est plus spécifiquement du Liban-Sud, le secrétaire général reprend telles quelles les observations qu'il avait faites dans ses rapports précédents, notamment sur la poursuite de l'occupation par Israël de la partie nord du village de Ghajar, en violation de la 1701, et sur les survols aériens israéliens du territoire libanais. Il réclame une nouvelle fois d'Israël de mettre fin immédiatement à ces survols qui, selon lui, « minent la crédibilité » de l'action menée par l'armée libanaise et par la Finul au Liban-Sud.
Au sujet de l'incident frontalier de Adaïssé, survenu le 3 août dernier, le rapport reprend grosso modo les conclusions de l'enquête menée par la Finul sur le terrain dans la foulée des combats. Ces conclusions font assumer à l'armée libanaise la responsabilité du déclenchement de l'incident. Il s'agissait d'une « violation sérieuse » de la résolution 1701 et d'une « rupture flagrante de la cessation des hostilités », note le texte.
Mais le rapport fournit un intéressant détail supplémentaire sur le déroulement de l'incident. Il affirme que, selon les conclusions de l'enquête, « les officiers israéliens ont été touchés en toute probabilité par des tirs ciblés en provenance de la zone située à l'arrière de l'endroit où était déployée l'armée libanaise sur la route de Adaïssé », ce qui signifie en clair que les soldats libanais qui se trouvaient sur cette route et qui avaient déclenché la bataille n'étaient pas eux-mêmes responsables des tirs mortels.
Par ailleurs, le rapport mentionne l'explosion survenue le 3 septembre dans une maison du village de Chehabiyé (caza de Tyr), suspectée par Israël d'avoir abrité un dépôt d'armes du Hezbollah. Le secrétaire général de l'ONU affirme à ce sujet que les enquêteurs de la Finul n'ont pas pu déterminer la cause de l'explosion, leur accès au site n'ayant été rendu possible que plusieurs heures après l'incident. « Dans l'intervalle, il est possible que d'éventuels indices aient été retirés ou manipulés » pendant que l'armée libanaise et la Finul étaient « pris dans un face-à-face, parfois hostile, avec la population locale », souligne le texte.
Similairement, M. Ban rappelle les incidents survenus au début de l'été et mettant aux prises la Finul et des « habitants » du Liban-Sud et réaffirme que ces confrontations avaient un caractère « organisé ».
Enfin, tout en se félicitant de la nouvelle coopération officielle libano-syrienne, il déplore l'absence de progrès sur le dossier des fermes de Chebaa et en impute la responsabilité à la fois à Israël et à la Syrie.
De manière globale, le 14e rapport du secrétaire général des Nations unies sur la mise en œuvre de la résolution 1701 ressemble à s'y méprendre aux 13 documents qui l'ont précédé : il y est toujours question du long chemin qui reste à faire pour atteindre l'objectif final de la résolution, la...
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