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Économie - Traité de Lisbonne

Juncker juge « inacceptable » l’accord franco-allemand

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a qualifié hier d'« inacceptable » la proposition commune de la France et de l'Allemagne sur la réforme du pacte de stabilité.

Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, ne soutiendra qu’une modification « minimale » du traité de Lisbonne.     Georges Gobet/AFP

L'accord franco-allemand visant à réformer le traité de Lisbonne « n'est pas acceptable tel qu'il est parce qu'il ne garantit aucun cours strict de stabilité et aucun pacte de stabilité convaincant », a asséné hier le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans une interview au quotidien allemand Die Welt à paraître aujourd'hui. « Le style est simplement impossible », a-t-il ajouté, affirmant ne pas avoir été consulté par Berlin et Paris sur leur accord trouvé la semaine dernière à Deauville (ouest de la France) entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy. Ces deux dirigeants se sont entendus pour modifier d'ici à 2013 le traité de Lisbonne, en particulier pour régler à l'avenir les mécanismes de sauvetage des pays en difficulté financière.
Par ailleurs, la France et l'Allemagne sont tombées d'accord pour durcir le mécanisme de sanctions contre les pays dont le déficit dérape. Mais leurs propositions sont jugées trop molles par d'autres États européens, par la Commission européenne et par la Banque centrale européenne (BCE).
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro s'est dit opposé à la proposition chère à l'Allemagne de durcir la discipline budgétaire en privant les pays trop laxistes de leurs droits de vote lors des décisions de l'Union européenne (UE). « Le retrait des droits de vote pour les pays cancres en matière de déficit budgétaire n'est pas un chemin praticable et j'exclus toute modification du traité de l'UE sur cette question », a-t-il souligné, estimant que cette proposition ne recueillerait pas l'unanimité des partenaires européens. « C'est pourquoi nous ne devrions pas nous étendre sur cette question lors du sommet » des chefs d'État et de gouvernement de l'UE prévu (aujourd'hui) à Bruxelles, a-t-il ajouté.
En revanche, M. Juncker a dit soutenir une révision « minimale » du traité si celle-ci était nécessaire à l'instauration d'un mécanisme permanent pour aider les pays en difficultés financières. « Je pourrais accepter une modification minimale du traité pour le mécanisme de crise, pour ainsi dire un changement "light" », a-t-il souligné. « Un mécanisme de crise permanent pour les pays en difficulté de paiement est nécessaire, mais ne doit valoir que pour la zone euro », a précisé le Premier ministre luxembourgeois.
Il s'est montré critique vis-à-vis de la proposition allemande de faire participer le secteur privé, comme les banques et les investisseurs, au mécanisme de soutien des États surendettés, en introduisant une possibilité de restructurer les dettes publiques. « Cela peut conduire principalement à ce que des investisseurs en Europe ne s'engagent plus dans l'achat d'obligations parce qu'ils considèrent trop élevé le risque qu'ils soient mis à contribution dans le cas d'une mise en faillite d'un État (...) », fait-il valoir.

L'accord franco-allemand visant à réformer le traité de Lisbonne « n'est pas acceptable tel qu'il est parce qu'il ne garantit aucun cours strict de stabilité et aucun pacte de stabilité convaincant », a asséné hier le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans une interview au quotidien allemand Die Welt...
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