Tout a commencé en janvier dernier, lorsqu'une alerte a clignoté sur les écrans radar des SR américains : le transfert de 26 missiles M-6002 (de fabrication syrienne et d'une portée de 250 km) a été repéré quelque part entre Damas et la frontière libano-syrienne. « De source indépendante, nous n'avons pas eu confirmation de ce transfert hautement sensible de missiles à technologie iranienne qui se déclinent en versions guidées et non guidées », affirme un militaire français proche du dossier cité par Le Figaro. En revanche, des informations parvenaient peu après à Paris sur la chaîne d'approvisionnement en armes du Hezb, « c'est-à-dire l'un des pans les plus secrets de son fonctionnement ».
Ainsi, le Hezbollah dispose de trois structures logistiques dédiées au transport de ses armes (40 000 roquettes environ) et de ses personnels (plus de 10 000 combattants) selon une note « Confidential Defense » que le quotidien français a consultée.
« La première est l'unité 108, celle qui a vraisemblablement pris en compte les missiles M-6002. Son bureau principal est à Damas et cette unité est chargée d'assurer le transport des armes et des munitions entre ses sites de stockage implantés en Syrie et d'autres infrastructures situées à la frontière avec le Liban, où la milice chiite a renforcé ses bases. L'unité 108 est subdivisée en dépôts habituels et dépôts dits de réserve. Les premiers sont situés à Douma, non loin de Damas, et près de Adra, juste à côté de l'aéroport de la capitale syrienne - proximité bien utile quand on sait que la plupart des armes viennent d'Iran par avion. Quant aux sites de réserve, ils se trouvent dans les régions d'Alep, de Homs et de Tartous », indique l'article.
Et de poursuivre : « Deuxième maillon de la chaîne, l'unité 112, chargée de l'approvisionnement des dépôts du Hezbollah situés au Liban et de la distribution des armes fournies par l'unité 108 auprès des bases du parti, notamment dans la Békaa. Les convoyages se font par camions, le plus souvent en fin de mois pour profiter des coupures de courant à cette période-là. Pour passer incognito, les chauffeurs jouent sur l'anarchie des plaques minéralogiques au Liban. Enfin, deux sections spécialisées de l'unité 100 transportent les membres et les combattants du Hezb, ainsi que les experts iraniens, qui se déplacent entre le Liban, la Syrie et l'Iran via l'aéroport de Damas. C'est cette unité 100 qui aurait récemment sécurisé le retour au Liban de miliciens, à l'issue d'un stage d'entraînement au maniement des missiles Fateh-110 en Iran, le Hezbollah ne disposant pas de camps assez vastes au Liban pour s'exercer à l'utilisation de ces missiles de 150 km de portée », précise l'article du Figaro.