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Lifestyle - Exposition

Le retour d’Ariche à Byrsa...

Le squelette du jeune Carthaginois vieux de 2 500 ans sera présenté au public tunisien jusqu'à fin mars 2011, avant de voyager au Liban, sa première destination, pour un séjour à l'Université américaine de Beyrouth.

Ariche a retrouvé son apparence humaine grâce à une dermoplastie réalisée à Paris.

Tunique de lin blanche, spartiates à la mode carthaginoise, pendentif et chapelet identiques à ceux retrouvés sur sa dépouille, Ariche est réapparu vendredi sur la colline sacrée de Byrsa qui l'a vu naître il y a plus de 2 500 ans dans la Carthage antique. Fruit d'une collaboration scientifique franco-tunisienne, le jeune homme a été rendu à sa terre natale en chair et en os, et trônera désormais au musée de l'actuelle Carthage, au nord de Tunis.
L'histoire comtemporaine du jeune homme de Byrsa a commencé en 1994 par la découverture fortuite d'une sépulture sur le flanc sud de Byrsa, un des plus fameux sites de Carthage antique (814-146 avant J-C), qui fut aussitôt investi par une mission archéologique franco-tunisienne. « Disparu trop tôt, arraché prématurement à la vie et à l'amour des siens (...), il était sans doute de bonne naissance et son corps fut enseveli au sein de cette généreuse terre d'Afrique », a raconté Leila Sebaï, présidente du Conseil international des musées et commissaire de l'exposition. L'étude anthropologique du squelette a révélé qu'il s'agissait d'un jeune homme âgé de 19 à 24 ans de belle stature, assez robuste et d'une taille d'environ 1,70 mètre, selon une description de Jean-Paul Morel, directeur de la mission archéologique française à Carthage Byrsa. L'homme de Byrsa a été rebaptisé Ariche (homme désiré) à l'initiative du ministre de la Culture, Abderraouf Basti, qui inaugurait vendredi l'exposition.
Ariche a retrouvé son apparence humaine « au plus près de la physionomie d'un Carthaginois du VIe siècle avant J-C » grâce à une dermoplastie réalisée à Paris par Élisabeth Daynès. « Il nous revient grâce à la rigueur de la science, notamment celle de la paléoanthropologie et de la médecine légale, mais aussi à la magie de l'art, celui d'Élisabeth Daynès, qui a su faire ressurgir bien des visages du lointain passé », a noté la commissaire de l'exposition. La dermoplastie se base sur une technique scientifique qui permet de restituer à 95 % environ les traits d'un individu, même si certains aspects, notamment la couleur des yeux ou des cheveux, restent partiellement subjectifs, a-t-elle expliqué.
« On voit bien que ce témoin exceptionnel de Carthage à l'époque punique est un Méditerranéen, il en a toutes les caractéristiques », a noté Sihem Roudesli, paléoanthropologue à l'Institut national du patrimoine tunisien (INP). « J'espère qu'à l'instar de ses comtemporains, voyageurs mythiques et grands civilisateurs, ce jeune homme pourra lui aussi traverser les mers pour témoigner jusque sur les autres continents de la grandeur de Carthage », a dit Pierre Ménat, ambassadeur de France. « La distance qui sépare les siècles s'efface, les os deviennent chair et le regard s'illumine à nouveau, un jeune homme qui habitait ici même six siècles avant notre ère nous revient presque vivant », a-t-il encore commenté lors du vernissage de l'exposition.
Rapatrié le 24 septembre, Ariche sera exposé à Byrsa jusqu'à fin mars 2011, puis voyagera au Liban, sa première destination, terre des Phéniciens fondateurs de Carthage, pour une exposition à l'Université américaine de Beyrouth.
Tunique de lin blanche, spartiates à la mode carthaginoise, pendentif et chapelet identiques à ceux retrouvés sur sa dépouille, Ariche est réapparu vendredi sur la colline sacrée de Byrsa qui l'a vu naître il y a plus de 2 500 ans dans la Carthage antique. Fruit d'une collaboration scientifique franco-tunisienne, le jeune homme a...
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