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Liban

Conférence de presse rapide, déjeuner rassembleur et signature d’accords pour Ahmadinejad à Baabda

Le président de la République et le Premier ministre, accueillant Mahmoud Ahmadinejad à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Arrivés au palais de Baabda vers 10h30, le président iranien et la délégation qui l'accompagne ont été accueillis par le chef de l'État Michel Sleiman selon les règles du protocole libanais. Tapis rouge, tribune présidentielle pour écouter les hymnes nationaux des deux pays, 21 coups de canon, puis les honneurs de la garde présidentielle. Le président Ahmadinejad a ensuite salué toutes les personnalités libanaises présentes pour l'accueillir officiellement, en écoutant attentivement les présentations qui lui étaient faites. À l'entrée du palais, deux enfants en tenue folklorique libanaise ont offert des fleurs sous les flashs des caméras du monde car, selon les services du palais, il n'y a jamais eu une telle cohue médiatique à Baabda.
Traversant le tapis rouge installé dans le hall du palais, les deux présidents se sont rendus au salon des ambassadeurs pour un tête-à-tête... à trois, l'ambassadeur d'Iran au Liban, Ghadanfar Rokon Abadi, jouant le rôle d'interprète, en dépit de la présence au sein de la délégation du traducteur personnel d'Ahmadinejad. Au bout d'une demi-heure, les autres membres des deux délégations ont été invités à se joindre aux deux présidents. Quatorze accords ont été signés, portant sur les échanges commerciaux, touristiques, et médicaux, ainsi que sur le domaine de l'éducation, de la technologie, du sport, de l'énergie et de l'eau. Le dossier de l'élimination des visas entre les deux pays, qui pose problème au Liban, a été soigneusement évité, ainsi que les accords de défense (en dépit de la proposition d'Ahmadinejad en ce sens) car, selon une source ministérielle, la vente d'armes par l'Iran est couverte par les sanctions internationales.
Des sources du palais ont révélé que le président Ahmadinejad a tenu à donner une accolade remarquée au Premier ministre Saad Hariri et il lui a rendu, au cours de cette réunion élargie, un vibrant hommage, notamment pour son rôle dans la protection de la stabilité interne libanaise et dans le renforcement de l'unité nationale. D'ailleurs, les mêmes sources précisent que le président iranien a insisté à plusieurs reprises sur l'attachement de son pays à l'unité libanaise et à la stabilité de ce pays.
Mais il a fallu attendre la conférence de presse conjointe entre les deux présidents pour obtenir des positions plus politiques. Le président Michel Sleiman a commencé par remercier son homologue iranien de l'appui permanent de son pays au Liban pendant les agressions israéliennes, notamment pendant la guerre de juillet 2006 et sa contribution à la reconstruction, et face aux menaces israéliennes constantes. Il a aussi précisé avoir examiné avec son interlocuteur des questions communes aux deux pays, insistant sur la nécessité de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines, « d'État à État, dans l'intérêt des deux peuples et en cette période pleine de défis et de dangers ».
Le président libanais a précisé qu'au cours de leur entretien, l'accent a été mis sur la nécessité de préserver l'unité nationale et le pacte de coexistence, tout en appuyant les institutions étatiques et en renforçant la paix civile de façon à mettre en échec les complots visant à semer la discorde et à affaiblir les potentialités nationales. Selon Sleiman, Ahmadinejad a insisté sur la nécessité de continuer à faire pression sur Israël pour qu'il exécute toutes les dispositions de la résolution 1701, concernant notamment le retrait de ses troupes des parcelles de territoire encore occupées. Sleiman a encore affirmé que le Liban insiste sur son droit à utiliser tous les moyens légaux disponibles pour libérer sa terre, tout en cherchant à s'entendre sur une stratégie nationale de défense de la terre et des ressources naturelles.
Sur le plan régional, Sleiman a affirmé qu'il s'est entendu avec son homologue sur l'attachement aux droits arabes et aux efforts visant à trouver une solution globale, qui passe par la récupération des terres occupées et par la consécration du droit au retour des réfugiés palestiniens, et sur l'attachement aux décisions du sommet de Beyrouth de 2002 et celles de la Conférence islamique en harmonie avec les résolutions internationales, face à l'entêtement israélien à poursuivre ses agressions et à continuer à construire des colonies tout en judaïsant Jérusalem. Sleiman a encore ajouté que les discussions ont porté sur la nécessité de distinguer entre le terrorisme et la résistance, tout comme il a été question de préserver l'unité de l'Irak.
À son tour, le président iranien a pris la parole pour déclarer qu'il se sent un peu chez lui. Il a rendu hommage à la résistance du Liban, face à l'ennemi sioniste. Il est revenu sur l'équation armée-peuple-résistance à laquelle il a ajouté le gouvernement, assurant que le Liban est le symbole de la dignité. Il a ensuite précisé que le Liban et l'Iran ont des intérêts et un ennemi communs, assurant qu'il réclame la justice. Il a précisé que les peuples de la région sont en mesure de gérer leurs problèmes et qu'ils n'ont pas besoin des interventions étrangères.
Ahmadinejad a ensuite offert un cadeau au Liban qui consiste en un dispositif de fabrication iranienne ultrasophistiqué que possèdent seulement six États dans le monde.
Le président iranien a ensuite tenu deux réunions bilatérales avec le président de la Chambre, Nabih Berry, et avec le Premier ministre, Saad Hariri, avant de se diriger vers la salle où un déjeuner a été donné en son honneur.
L'image pouvait être un peu surréaliste : toutes les personnalités libanaises dans une même salle et mangeant le même menu en l'honneur de l'hôte iranien. On pouvait ainsi voir Mohammad Raad sur une table proche de celle de Samir Geagea. Marwan Hamadé pas loin de Sleimane Frangié et Michel Aoun à proximité d'Amine Gemayel. De rapides allocutions ont été prononcées par le président du Liban et celui de la République islamique. Ahmadinejad a ainsi déclaré que le Liban a un rôle important dans les équations de développement, de stabilité, de paix dans la région, et nul ne peut nier ce rôle.
Vers 15 heures, le président iranien s'est rendu à la place des Martyrs pour déposer une couronne de fleurs devant le monument aux Martyrs. Il était accompagné du ministre de la Défense, Élias Murr, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Ali Abdallah, du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, du mohafez de Beyrouth, Nassif Kalouche, et du chef de la municipalité de la capitale, Bilal Hamad. À ceux qui se sont demandés pourquoi il ne s'est pas rendu sur la tombe toute proche de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, des sources de l'ambassade d'Iran à Beyrouth ont affirmé qu'il a préféré renoncer à cette démarche, tout comme il a renoncé à se rendre à la tombe de Imad Moghniyé, préférant s'incliner devant les martyrs du Liban. D'ailleurs, cette cérémonie symbolique a duré à peine quelques minutes et le président iranien s'est ensuite rendu à l'hôtel Phoenicia pour se reposer avant de rencontrer une délégation d'hommes d'affaires libanais. Ahmadinejad se rendra de nouveau à Baabda aujourd'hui avant de repartir pour l'aéroport.
Arrivés au palais de Baabda vers 10h30, le président iranien et la délégation qui l'accompagne ont été accueillis par le chef de l'État Michel Sleiman selon les règles du protocole libanais. Tapis rouge, tribune présidentielle pour écouter les hymnes nationaux des deux pays, 21 coups de canon, puis les honneurs de la garde...

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